
Elus et salariés d’Air Austral ont donné de la voix ce dimanche devant la préfecture alors que l’avenir de la compagnie s’écrit en pointillés
Silencieuse à l’issue du conseil de la Sematra du 28 septembre, la présidente de Région monte cette fois-ci en première ligne sur le dossier Air Austral. Pas depuis la Pyramide inversée mais devant la préfecture, comme une simple manifestante.
Après avoir dressé le tableau d’une puissance publique sourde à l’appel de la compagnie régionale, la présidente de Région a lancé un appel au patriotisme économique. Huguette Bello a demandé à tous les gens qui ont de l'argent à La Réunion d’investir dans Air Austral pour pouvoir sauver la compagnie.
"La Réunion a besoin d’un véritable patriotisme économique"
Il faut dire que les jours sont comptés. L’ouverture progressive des lignes ne résout pas tous les problèmes d’ordre financier générés par la crise du Covid. La compagnie régionale souffre d’un manque cruel de trésorerie évalué à 50-60 millions d'euros et la Région ne peut plus apporter son concours financier.
"La situation est grave. Je lance également un appel à tous les investisseurs réunionnais qui souhaiteraient apporter leur contribution. La Réunion c’est 40% de personnes qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté, mais tout le monde i connait na bon peu de moun néna l’argent ici, donc investi dans notre compagnie régionale !", a-t-elle exhorté les capitaines d'industrie et autres investisseurs à soutenir la compagnie car "La Réunion a besoin d’un véritable patriotisme économique", a-t-elle ajouté.
Le lieu choisi pour cette manifestation était on ne peut plus symbolique. Le rapprochement d’Air Austral est fortement souhaité par l’Etat. C’est donc tout naturellement que les manifestants ont choisi de donner de la voix sous les fenêtres de la préfecture en ce dimanche. Preuve de l'intérêt réunionnais qui prime sur les positionnements politiques, ce dossier réunit plusieurs élus de sensibilités différentes. Outre les élus régionaux d'Huguette Bello, à commencer par Normane Omarjee, vice-président au désenclavement aérien, de Patrick Lebreton, de Céline Sitouze, de Patricia Profil ou encore de Fabrice Hoarau, les députés Philippe Naillet, Karine Lebon, Jean-Luc Poudroux et le conseiller régional d'opposition Jean-Jacques Morel ont appuyé la démarche de la Région vis-à-vis de l'Etat.
"L'Etat aide Corsair et ne veut pas aider Air Austral"
Comme nous l’évoquions au mois de septembre, le gouvernement pousse les deux compagnies à aller beaucoup plus loin qu’une simple joint venture même si le discours officiel demeure celui d’un simple rapprochement non capitalistique.
"Le gouvernement doit absolument nous entendre. Il est absolument anormal que l’on ait aidé à hauteur de 9 milliards Air France, que l’on ait aidé Corsair à un tel niveau alors que Corsair est en situation plus difficile que la nôtre encore. On aide Corsair et on ne veut pas aider Air Austral. Il y a 90 millions d’euros de prêts garantis par l’Etat (pour Corsair, ndlr). On a su effacer des dettes, celles d’Air France et alors les nôtres, pourquoi on ne les efface pas ?", a-t-elle exhorté l’Etat à en faire autant pour la compagnie régionale.
Les salariés d’Air Austral craignent de voir leur compagnie perdre de sa superbe au profit d’une domination de la compagnie Corsair via son pôle antillais. Comme nous le mentionnaient des proches de la compagnie en septembre, une rationalisation des coûts s’accompagnerait d’une perte d’identité réunionnaise si ce rapprochement capitalistique avec Corsair venait à voir le jour. Un scénario qu’a écarté la direction dans la réponse qu’elle nous avait apportée ce jour-là. Air Austral c'est aujourd'hui une compagnie composée de 860 salariés et d'un tissu économique d'environ 3000 emplois indirects.
Après avoir dressé le tableau d’une puissance publique sourde à l’appel de la compagnie régionale, la présidente de Région a lancé un appel au patriotisme économique. Huguette Bello a demandé à tous les gens qui ont de l'argent à La Réunion d’investir dans Air Austral pour pouvoir sauver la compagnie.
"La Réunion a besoin d’un véritable patriotisme économique"
Il faut dire que les jours sont comptés. L’ouverture progressive des lignes ne résout pas tous les problèmes d’ordre financier générés par la crise du Covid. La compagnie régionale souffre d’un manque cruel de trésorerie évalué à 50-60 millions d'euros et la Région ne peut plus apporter son concours financier.
"La situation est grave. Je lance également un appel à tous les investisseurs réunionnais qui souhaiteraient apporter leur contribution. La Réunion c’est 40% de personnes qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté, mais tout le monde i connait na bon peu de moun néna l’argent ici, donc investi dans notre compagnie régionale !", a-t-elle exhorté les capitaines d'industrie et autres investisseurs à soutenir la compagnie car "La Réunion a besoin d’un véritable patriotisme économique", a-t-elle ajouté.
Le lieu choisi pour cette manifestation était on ne peut plus symbolique. Le rapprochement d’Air Austral est fortement souhaité par l’Etat. C’est donc tout naturellement que les manifestants ont choisi de donner de la voix sous les fenêtres de la préfecture en ce dimanche. Preuve de l'intérêt réunionnais qui prime sur les positionnements politiques, ce dossier réunit plusieurs élus de sensibilités différentes. Outre les élus régionaux d'Huguette Bello, à commencer par Normane Omarjee, vice-président au désenclavement aérien, de Patrick Lebreton, de Céline Sitouze, de Patricia Profil ou encore de Fabrice Hoarau, les députés Philippe Naillet, Karine Lebon, Jean-Luc Poudroux et le conseiller régional d'opposition Jean-Jacques Morel ont appuyé la démarche de la Région vis-à-vis de l'Etat.
"L'Etat aide Corsair et ne veut pas aider Air Austral"
Comme nous l’évoquions au mois de septembre, le gouvernement pousse les deux compagnies à aller beaucoup plus loin qu’une simple joint venture même si le discours officiel demeure celui d’un simple rapprochement non capitalistique.
"Le gouvernement doit absolument nous entendre. Il est absolument anormal que l’on ait aidé à hauteur de 9 milliards Air France, que l’on ait aidé Corsair à un tel niveau alors que Corsair est en situation plus difficile que la nôtre encore. On aide Corsair et on ne veut pas aider Air Austral. Il y a 90 millions d’euros de prêts garantis par l’Etat (pour Corsair, ndlr). On a su effacer des dettes, celles d’Air France et alors les nôtres, pourquoi on ne les efface pas ?", a-t-elle exhorté l’Etat à en faire autant pour la compagnie régionale.
Les salariés d’Air Austral craignent de voir leur compagnie perdre de sa superbe au profit d’une domination de la compagnie Corsair via son pôle antillais. Comme nous le mentionnaient des proches de la compagnie en septembre, une rationalisation des coûts s’accompagnerait d’une perte d’identité réunionnaise si ce rapprochement capitalistique avec Corsair venait à voir le jour. Un scénario qu’a écarté la direction dans la réponse qu’elle nous avait apportée ce jour-là. Air Austral c'est aujourd'hui une compagnie composée de 860 salariés et d'un tissu économique d'environ 3000 emplois indirects.
30 septembre : Air Austral condamné à disparaître après un mariage forcé avec Corsair ?
Laurence Andrien, déléguée syndicale CFDT chez Air Austral, relaye les quatre points développés par les salariés de la compagnie, à savoir "le maintien de l’ancrage réunionnais, le maintien du périmètre d’activité, aussi bien sur le court que le long courrier, le maintien de l’emploi et des conditions de travail".
Venu apporter son soutien aux salariés, l'élu régional d'opposition Jean-Jacques Morel évoque pour sa part un "outil industriel exceptionnel" qui fait vivre 850 familles, sans compter les emplois induits et "un outil de promotion de la destination Réunion" :
Venu apporter son soutien aux salariés, l'élu régional d'opposition Jean-Jacques Morel évoque pour sa part un "outil industriel exceptionnel" qui fait vivre 850 familles, sans compter les emplois induits et "un outil de promotion de la destination Réunion" :
Sur des images de Régis Labrousse