Le 19 janvier dernier, cinq hommes ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Saint-Denis pour l’importation de cocaïne depuis Paris. Le trafic a été suivi par les enquêteurs pendant deux ans grâce aux conversations entre les protagonistes placés sur écoute.
Pour rappel, une mule avait été interpellée le 30 décembre 2017 à l’aéroport. L'individu portait 200 grammes de cocaïne sur lui. C’est ce dernier qui aurait donné les informations nécessaires pour l’ouverture d’une enquête qui durera deux ans. C’est grâce aux 2000 communications interceptées que les enquêteurs avaient pu établir que les trafiquants avaient recours à des mules jusqu’à l’interpellation de la dernière, puis des colis en provenance de la région parisienne, la marchandise étant transportée dans des paires de baskets.
Les peines variaient entre un an dont six mois de sursis et cinq ans dont deux avec sursis. Cette dernière peine est celle écopée par E.D, considéré comme la tête du réseau, pour trafic de stupéfiants. Il avait néanmoins été relaxé de certains faits de complicité de dissimulation de marchandise dangereuse. Son bras droit avait quant à lui écopé de quatre ans de prison dont deux avec sursis pour des faits similaires et relaxés pour les mêmes.
Le Parquet, qui avait requis des peines allant jusqu’à sept ans de prison, avait décidé de faire appel des décisions du tribunal concernant ces deux derniers prévenus. Devant la cour d’appel, l’avocat général a donc rappelé le rôle supposé des deux hommes et requis six ans de prison ferme pour E.D ainsi que quatre ans pour son second.
"Une injustice", selon la défense
L’avocat de E.D, Me Sébastien Navarro, n’a pas hésité à comparer l’affaire de son client à celle de Wilson Titus. "Une injustice", selon lui, au vu des neuf ans requis à l’encontre de Titus et des six ans écopés. "Alors que c’était une affaire colossale avec 16 prévenus, s’indigne-t-il, et que Titus comptait récidive sur récidive. Aujourd’hui, pour E.D, on demande la même peine de six années ?" Une peine qui selon lui s’apparente à la condamnation d’un homme coupable de trafic "en bande organisée". "Or, la circonstance aggravante de la bande organisée n’a pas été retenue. Le Parquet parle de chefs, sous-chefs, lieutenants comme si c’était une bande organisée. Soit c’est organisé, soit ça ne l’est pas", ajoute-t-il avant de mentionner l’implication plus importante d’un autre coupable du groupe, "plus impliqué", qui n’a écopé que d’une année de prison. "Et là le Parquet ne fait pas appel ?"
Une injustice d’autant plus flagrante au vu de l’histoire de son client, avance la robe noire : "Il n’a jamais été condamné pour trafic de stupéfiant auparavant. Il a grandi dans un quartier difficile de la banlieue parisienne et s’était toujours juré de ne pas tomber là-dedans. Mais après la mort de sa mère, les charges, ses sœurs malades… Il a perdu pied".
Après avoir également pointé du doigt certains manquements dans l’enquête (pas de confrontation entre les suspects et pas d’auditions de certains témoins), les avocats des prévenus ont demandé à ce que la peine initiale soit retenue.
Ils sauront si la cour d’appel donne raison ou non au Parquet le 22 juillet prochain.
Pour rappel, une mule avait été interpellée le 30 décembre 2017 à l’aéroport. L'individu portait 200 grammes de cocaïne sur lui. C’est ce dernier qui aurait donné les informations nécessaires pour l’ouverture d’une enquête qui durera deux ans. C’est grâce aux 2000 communications interceptées que les enquêteurs avaient pu établir que les trafiquants avaient recours à des mules jusqu’à l’interpellation de la dernière, puis des colis en provenance de la région parisienne, la marchandise étant transportée dans des paires de baskets.
Les peines variaient entre un an dont six mois de sursis et cinq ans dont deux avec sursis. Cette dernière peine est celle écopée par E.D, considéré comme la tête du réseau, pour trafic de stupéfiants. Il avait néanmoins été relaxé de certains faits de complicité de dissimulation de marchandise dangereuse. Son bras droit avait quant à lui écopé de quatre ans de prison dont deux avec sursis pour des faits similaires et relaxés pour les mêmes.
Le Parquet, qui avait requis des peines allant jusqu’à sept ans de prison, avait décidé de faire appel des décisions du tribunal concernant ces deux derniers prévenus. Devant la cour d’appel, l’avocat général a donc rappelé le rôle supposé des deux hommes et requis six ans de prison ferme pour E.D ainsi que quatre ans pour son second.
"Une injustice", selon la défense
L’avocat de E.D, Me Sébastien Navarro, n’a pas hésité à comparer l’affaire de son client à celle de Wilson Titus. "Une injustice", selon lui, au vu des neuf ans requis à l’encontre de Titus et des six ans écopés. "Alors que c’était une affaire colossale avec 16 prévenus, s’indigne-t-il, et que Titus comptait récidive sur récidive. Aujourd’hui, pour E.D, on demande la même peine de six années ?" Une peine qui selon lui s’apparente à la condamnation d’un homme coupable de trafic "en bande organisée". "Or, la circonstance aggravante de la bande organisée n’a pas été retenue. Le Parquet parle de chefs, sous-chefs, lieutenants comme si c’était une bande organisée. Soit c’est organisé, soit ça ne l’est pas", ajoute-t-il avant de mentionner l’implication plus importante d’un autre coupable du groupe, "plus impliqué", qui n’a écopé que d’une année de prison. "Et là le Parquet ne fait pas appel ?"
Une injustice d’autant plus flagrante au vu de l’histoire de son client, avance la robe noire : "Il n’a jamais été condamné pour trafic de stupéfiant auparavant. Il a grandi dans un quartier difficile de la banlieue parisienne et s’était toujours juré de ne pas tomber là-dedans. Mais après la mort de sa mère, les charges, ses sœurs malades… Il a perdu pied".
Après avoir également pointé du doigt certains manquements dans l’enquête (pas de confrontation entre les suspects et pas d’auditions de certains témoins), les avocats des prévenus ont demandé à ce que la peine initiale soit retenue.
Ils sauront si la cour d’appel donne raison ou non au Parquet le 22 juillet prochain.