Devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis ce vendredi: Julien Mallin, ancien directeur du CCAS de Sainte-Marie et Gilbert Guezelot, ancien élu de la commune et vice-président du CCAS. Le premier était jugé pour détournements, favoritisme et prise illégale d’intérêts. Le deuxième pour négligence. La décision du tribunal a été mise en délibéré au 11 décembre prochain.
Des malversations de l’ex-directeur auraient entraîné un déficit de 1,27 million d’euros en 2018, attirant ainsi l’attention de la Chambre régionale des comptes. Les faits visés datent de 2014 à 2017. Le directeur propose des projets et le vice-président signe les mandats de paiement. Le souci: Julien Mallin semble en profiter, personnellement, à chaque fois. Et les occasions auraient été nombreuses.
Le président d’audience a donc procédé point par point au questionnement de l’ex-directeur sur ses multiples choix au long des années précédant sa démission. Car en plus d’un salaire de plus de 5.000 euros (ne correspondant pourtant pas à sa catégorie), Julien Mallin aurait bénéficié de locations de belles voitures et de paiements de prestations au sein de ses nombreuses associations sortis du portefeuille du CCAS. Avec la voiture louée, il aurait parcouru 69.000 kilomètres en une année. Difficile de croire que l’utilité était purement professionnelle.
Et concernant les associations, les faits paraissent flagrants. Une association oeuvrant dans l’innovation et la biodiversité, dont Julien Mallin était président, a pu offrir un salaire de 2600 euros par mois à un stagiaire en recherche. Une autre, promouvant la communication bienveillante, dont le président était un employé du CCAS, a pu former d'autres salariés du CCAS pour plusieurs dizaines de milliers d’euros. Autre incident, le pique-nique d’une troisième association payé à hauteur de 1.200 euros par le CCAS.
Et l’ancien directeur n’aurait pas été le seul à en profiter. Son fils, conseiller en gestion a signé trois conventions de prestations informatiques avec le CCAS à hauteur d’une quinzaine de milliers d’euros. Un ancien étudiant – Julien Mallin exerçait auparavant en tant qu’éducateur spécialisé – a pu en faire bénéficier à son bureau d’études sociales à plusieurs reprises.
Aux accusations de favoritisme et l’absence de mise en concurrence, le prévenu rappelle les difficultés. "J’étais seul, j’aurais aimé être encadré", avoue-t-il. Il évoque aussi une certaine pression: "Je voulais trouver des solutions". Son avocat, Me Gabriel Odier explique que la situation financière du CCAS était compliquée suite à une série d’embauche liée notamment à la prise en charge de crèches. "D’où cette pression pour trouver des partenariats avec d’autres acteurs".
Gilbert Guezelot, "un honnête homme"
L’ancien vice-président, Gilbert Guezelot, avoue quant à lui avoir signé des documents parfois sans vérification : "Il y a toute une démarche administrative avant, donc je faisais confiance au Conseil d’Administration qui avait validé les mandats de paiement. Je ne pouvais pas tout contrôler". Avait-il était informé de la présidence de Julien Mallin au sein des associations? "Oui, au moment du Conseil d’Administration", répond-il. Selon le juge du tribunal, Gilbert Guezelot, 74 ans et sans histoire, est "un honnête homme". "J’ai l’impression qu’au cours des auditions et de l’enquête, vous avez découvert les choses", ajoute-t-il.
Un complément d’information nécessaire ?
Outre les faits reprochés, le tribunal devra se prononcer sur deux points relevés par les avocats de la défense. Me Vincent Hoarau, pour Gilbert Guezelot, estime que l’absence des documents que son client aurait signé dans la citation de ses infractions ne permet pas de "bien préparer sa défense". Me Gabriel Odier, l’avocat de Julien Mallin, demande quant à lui une ordonnance de complément d’information du tribunal. Selon lui, l’absence de l’ancien maire de Sainte-Marie, Jean-Louis Lagourgue – pourtant mis en cause par Julien Mallin - et du comptable de la CCAS qui n’ont pas été entendus, justifie cette demande. Car "Julien Mallin ne décidait pas seul. Il présentait les projets communaux au maire pour que ce soit ensuite validé par le Conseil d’Administration puis le vice-président". Le procureur, Eric Tuffery, pour sa part, considère que l’ancien maire n’est pas impliqué et que son intervention n’aurait été d’aucune utilité.
Le procureur a requis trois mois de prison avec sursis pour Gilbert Guezelot et trois ans de prison avec sursis, 20.000 euros d’amende et une peine d’inéligibilité pour Julien Mallin.
Des malversations de l’ex-directeur auraient entraîné un déficit de 1,27 million d’euros en 2018, attirant ainsi l’attention de la Chambre régionale des comptes. Les faits visés datent de 2014 à 2017. Le directeur propose des projets et le vice-président signe les mandats de paiement. Le souci: Julien Mallin semble en profiter, personnellement, à chaque fois. Et les occasions auraient été nombreuses.
Le président d’audience a donc procédé point par point au questionnement de l’ex-directeur sur ses multiples choix au long des années précédant sa démission. Car en plus d’un salaire de plus de 5.000 euros (ne correspondant pourtant pas à sa catégorie), Julien Mallin aurait bénéficié de locations de belles voitures et de paiements de prestations au sein de ses nombreuses associations sortis du portefeuille du CCAS. Avec la voiture louée, il aurait parcouru 69.000 kilomètres en une année. Difficile de croire que l’utilité était purement professionnelle.
Et concernant les associations, les faits paraissent flagrants. Une association oeuvrant dans l’innovation et la biodiversité, dont Julien Mallin était président, a pu offrir un salaire de 2600 euros par mois à un stagiaire en recherche. Une autre, promouvant la communication bienveillante, dont le président était un employé du CCAS, a pu former d'autres salariés du CCAS pour plusieurs dizaines de milliers d’euros. Autre incident, le pique-nique d’une troisième association payé à hauteur de 1.200 euros par le CCAS.
Et l’ancien directeur n’aurait pas été le seul à en profiter. Son fils, conseiller en gestion a signé trois conventions de prestations informatiques avec le CCAS à hauteur d’une quinzaine de milliers d’euros. Un ancien étudiant – Julien Mallin exerçait auparavant en tant qu’éducateur spécialisé – a pu en faire bénéficier à son bureau d’études sociales à plusieurs reprises.
Aux accusations de favoritisme et l’absence de mise en concurrence, le prévenu rappelle les difficultés. "J’étais seul, j’aurais aimé être encadré", avoue-t-il. Il évoque aussi une certaine pression: "Je voulais trouver des solutions". Son avocat, Me Gabriel Odier explique que la situation financière du CCAS était compliquée suite à une série d’embauche liée notamment à la prise en charge de crèches. "D’où cette pression pour trouver des partenariats avec d’autres acteurs".
Gilbert Guezelot, "un honnête homme"
L’ancien vice-président, Gilbert Guezelot, avoue quant à lui avoir signé des documents parfois sans vérification : "Il y a toute une démarche administrative avant, donc je faisais confiance au Conseil d’Administration qui avait validé les mandats de paiement. Je ne pouvais pas tout contrôler". Avait-il était informé de la présidence de Julien Mallin au sein des associations? "Oui, au moment du Conseil d’Administration", répond-il. Selon le juge du tribunal, Gilbert Guezelot, 74 ans et sans histoire, est "un honnête homme". "J’ai l’impression qu’au cours des auditions et de l’enquête, vous avez découvert les choses", ajoute-t-il.
Un complément d’information nécessaire ?
Outre les faits reprochés, le tribunal devra se prononcer sur deux points relevés par les avocats de la défense. Me Vincent Hoarau, pour Gilbert Guezelot, estime que l’absence des documents que son client aurait signé dans la citation de ses infractions ne permet pas de "bien préparer sa défense". Me Gabriel Odier, l’avocat de Julien Mallin, demande quant à lui une ordonnance de complément d’information du tribunal. Selon lui, l’absence de l’ancien maire de Sainte-Marie, Jean-Louis Lagourgue – pourtant mis en cause par Julien Mallin - et du comptable de la CCAS qui n’ont pas été entendus, justifie cette demande. Car "Julien Mallin ne décidait pas seul. Il présentait les projets communaux au maire pour que ce soit ensuite validé par le Conseil d’Administration puis le vice-président". Le procureur, Eric Tuffery, pour sa part, considère que l’ancien maire n’est pas impliqué et que son intervention n’aurait été d’aucune utilité.
Le procureur a requis trois mois de prison avec sursis pour Gilbert Guezelot et trois ans de prison avec sursis, 20.000 euros d’amende et une peine d’inéligibilité pour Julien Mallin.