La Guadeloupe est secouée depuis deux semaines par un malaise social qui était latent. En première ligne, Sébastien Lecornu a écouté la représentativité guadeloupéenne ces derniers jours et il est ressorti de ce tour de parole, entre autres, une demande détonante de poser le débat de l’autonomie.
Dernier maire estampillé PCR de l’île, Maurice Gironcel y voit la validation des luttes passées. "Aujourd’hui, tout le monde parle du fait qu’il faut changer de logiciel, d’autres qui disent qu’il faut s’émanciper, d’autres qui disent 'Paris écoute a nou !'. Tous ces termes ça veut dire tout simplement que ce débat est un débat d’actualité, plus que jamais", croit-il.
Selon lui, le constat, 75 ans après la départementalisation, est que "les problèmes de fond de nos pays d’outre-mer et en particulier ceux de La Réunion perdurent". Il évoque pêle-mêle comme sources intarissables de ce malaise, "le problème du chômage, celui de la vie chère, du manque de logements auxquels viennent s’ajouter aujourd’hui les problématiques de l’énergie et les effets du réchauffement climatique". Une préoccupation chère au président de l’interco CINOR et du Sidélec.
"Il faut le dédiaboliser car il faut poser les problèmes"
"On a eu plusieurs lois qui ont été votées pour les pays d'Outre-mer, on a eu des manifestations, dont les Gilets jaunes récemment, le Cospar auparavant, à chaque fois on a apporté soi-disant des solutions en mettant un peu plus de défiscalisation, un peu plus de contrats aidés, de panier vie chère mais on voit bien que les problèmes de fond demeurent et reviennent périodiquement", égrène-t-il l’incapacité des différents gouvernements à trouver le remède.
Le dirigeant du Parti communiste réunionnais rappelle que lors du dernier congrès du parti, 9ème du nom qui s'était tenu à Sainte-Suzanne, "nous avons adopté comme mot d’ordre : « plus de responsabilités et plus d’autonomie ». Donc pour nous, le mot autonomie ne nous fait pas peur". L’une des mémoires du PCR se souvient qu’"on a voulu diaboliser ce mot autonomie tout de suite en l’amenant sur celui de l’indépendance. Ce qui était totalement faux", tient-il à repréciser sa lecture historique du clivage des années 60-70.
Un mot décidément très loin d’être tabou au PCR puisque le maire de Sainte-Suzanne se rappelle avoir effectué une intervention en février 2019 à l’Elysée lorsque le président de la République avait invité une centaine d’élus des Outre-mer à débattre avec lui. "On parle de plus en plus aujourd’hui d’autonomie énergétique, d’autonomie alimentaire, donc c’est un mot qui est entré dans notre vocabulaire et si le ministre Sébastien Lecornu dit qu’il ne s’agit pas d’un sujet tabou, je confirme que ce n’est pas un sujet tabou. Il faut le dédiaboliser car il faut poser les problèmes", ajoute-t-il.
"Plancher sur un projet réunionnais"
C’est à ce titre que Maurice Gironcel appelle de ses voeux l’organisation d’une conférence territoriale. Un espace de discussion géant entre toutes les forces vives de La Réunion.
"Lors de mon intervention à l’Elysée, juste après les Gilets jaunes, j’avais dit que nous sommes pour que les Réunionnais participent à leur développement et qu’on construise nous-mêmes un projet réunionnais, fait par des Réunionnais et pour des Réunionnais. C’est la raison pour laquelle nous avons dit également - et nous continuons à le dire - qu'il faut que cette conférence territoriale élargie où organisations syndicales, associations de chômeurs et autres, partis politiques et collectivités, institutions telles que chambre de commerce, chambre de métiers, se réunissent dans le but de plancher sur un projet réunionnais. Et je dirais même que, tant qu’il n’y a pas de fumée blanche, on ne sort pas de là ! Ce qui est important c’est que l’on sache qu’est-ce qu’on souhaite pour nous à La Réunion ? Ça va de soi que l’on souhaite plus de justice sociale, un développement équilibré et harmonieux de notre territoire, cela va de soi que l’on souhaite arrêter avec le fioul et le charbon et je note avec satisfaction que notre combat dans ce domaine de l’énergie est en train d’avancer. Si on y arrive dans le domaine de l'énergie, pourquoi ne serait-ce pas possible dans d’autres domaines ?", en est-il persuadé.
Toujours est-il que depuis le 1er janvier 2016, une évolution d’ampleur a pu laisser croire à de meilleurs lendemains en faisant des conseils régionaux et généraux de Martinique et de Guyane des collectivités territoriales uniques. Une évolution qui prouve peut-être que la solution ne réside pas forcément dans l’évolution institutionnelle.
Maurice Gironcel conclut son propos en "apportant son soutien aux travailleurs et à ceux qui luttent en Guadeloupe et Martinique pour faire valoir leurs revendications sociales et économiques". Un soutien qu'il compte réitérer ce dimanche en participant au rassemblement de l'intersyndicale sur le parvis des droits de l'homme.
Dernier maire estampillé PCR de l’île, Maurice Gironcel y voit la validation des luttes passées. "Aujourd’hui, tout le monde parle du fait qu’il faut changer de logiciel, d’autres qui disent qu’il faut s’émanciper, d’autres qui disent 'Paris écoute a nou !'. Tous ces termes ça veut dire tout simplement que ce débat est un débat d’actualité, plus que jamais", croit-il.
Selon lui, le constat, 75 ans après la départementalisation, est que "les problèmes de fond de nos pays d’outre-mer et en particulier ceux de La Réunion perdurent". Il évoque pêle-mêle comme sources intarissables de ce malaise, "le problème du chômage, celui de la vie chère, du manque de logements auxquels viennent s’ajouter aujourd’hui les problématiques de l’énergie et les effets du réchauffement climatique". Une préoccupation chère au président de l’interco CINOR et du Sidélec.
"Il faut le dédiaboliser car il faut poser les problèmes"
"On a eu plusieurs lois qui ont été votées pour les pays d'Outre-mer, on a eu des manifestations, dont les Gilets jaunes récemment, le Cospar auparavant, à chaque fois on a apporté soi-disant des solutions en mettant un peu plus de défiscalisation, un peu plus de contrats aidés, de panier vie chère mais on voit bien que les problèmes de fond demeurent et reviennent périodiquement", égrène-t-il l’incapacité des différents gouvernements à trouver le remède.
Le dirigeant du Parti communiste réunionnais rappelle que lors du dernier congrès du parti, 9ème du nom qui s'était tenu à Sainte-Suzanne, "nous avons adopté comme mot d’ordre : « plus de responsabilités et plus d’autonomie ». Donc pour nous, le mot autonomie ne nous fait pas peur". L’une des mémoires du PCR se souvient qu’"on a voulu diaboliser ce mot autonomie tout de suite en l’amenant sur celui de l’indépendance. Ce qui était totalement faux", tient-il à repréciser sa lecture historique du clivage des années 60-70.
Un mot décidément très loin d’être tabou au PCR puisque le maire de Sainte-Suzanne se rappelle avoir effectué une intervention en février 2019 à l’Elysée lorsque le président de la République avait invité une centaine d’élus des Outre-mer à débattre avec lui. "On parle de plus en plus aujourd’hui d’autonomie énergétique, d’autonomie alimentaire, donc c’est un mot qui est entré dans notre vocabulaire et si le ministre Sébastien Lecornu dit qu’il ne s’agit pas d’un sujet tabou, je confirme que ce n’est pas un sujet tabou. Il faut le dédiaboliser car il faut poser les problèmes", ajoute-t-il.
"Plancher sur un projet réunionnais"
C’est à ce titre que Maurice Gironcel appelle de ses voeux l’organisation d’une conférence territoriale. Un espace de discussion géant entre toutes les forces vives de La Réunion.
"Lors de mon intervention à l’Elysée, juste après les Gilets jaunes, j’avais dit que nous sommes pour que les Réunionnais participent à leur développement et qu’on construise nous-mêmes un projet réunionnais, fait par des Réunionnais et pour des Réunionnais. C’est la raison pour laquelle nous avons dit également - et nous continuons à le dire - qu'il faut que cette conférence territoriale élargie où organisations syndicales, associations de chômeurs et autres, partis politiques et collectivités, institutions telles que chambre de commerce, chambre de métiers, se réunissent dans le but de plancher sur un projet réunionnais. Et je dirais même que, tant qu’il n’y a pas de fumée blanche, on ne sort pas de là ! Ce qui est important c’est que l’on sache qu’est-ce qu’on souhaite pour nous à La Réunion ? Ça va de soi que l’on souhaite plus de justice sociale, un développement équilibré et harmonieux de notre territoire, cela va de soi que l’on souhaite arrêter avec le fioul et le charbon et je note avec satisfaction que notre combat dans ce domaine de l’énergie est en train d’avancer. Si on y arrive dans le domaine de l'énergie, pourquoi ne serait-ce pas possible dans d’autres domaines ?", en est-il persuadé.
Toujours est-il que depuis le 1er janvier 2016, une évolution d’ampleur a pu laisser croire à de meilleurs lendemains en faisant des conseils régionaux et généraux de Martinique et de Guyane des collectivités territoriales uniques. Une évolution qui prouve peut-être que la solution ne réside pas forcément dans l’évolution institutionnelle.
Maurice Gironcel conclut son propos en "apportant son soutien aux travailleurs et à ceux qui luttent en Guadeloupe et Martinique pour faire valoir leurs revendications sociales et économiques". Un soutien qu'il compte réitérer ce dimanche en participant au rassemblement de l'intersyndicale sur le parvis des droits de l'homme.