Les gérants des établissements de nuit ont l’impression de subir toutes les foudres de l’administration. Au sortir de deux années de fermeture forcée du fait du Covid, les voici déjà accablés par les services de l’Etat. C’est le ras-le-bol qui gagne les rangs de ces professionnels actuellement et ils comptent le faire savoir. Un ras-le-bol illustré par la dernière mésaventure en date subie par la discothèque La Villa à Saint-Gilles.
Le tribunal administratif casse l’arrêté de fermeture
Contre toute attente, cet établissement s’est vu signifier la fermeture administrative de son établissement après le passage de la commission de sécurité. Un contrôle de routine auquel doit s’astreindre tout établissement tous les trois ans.
Problème, les conditions de ce contrôle mené sur place étaient contestables. Non avisé de cette visite, le gérant de la Villa n’avait pas pu apporter la contradiction à ses visiteurs qui avaient trouvé matière à redire. C’est un simple employé qui avait alors accompagné du regard la visite des services de l’Etat. Une visite qui avait débouché sur la décision radicale de fermeture immédiate de l’établissement.
Mais très vite, le gérant ne s’était pas laissé faire en contestant la décision devant le tribunal administratif. L’établissement n’a pas eu de mal à obtenir gain de cause. L’arrêté municipal de fermeture administrative a été annulé par le juge administratif. Au passage, l’Etat et la mairie de Saint-Paul ont dû s’acquitter d’une amende de 1500 euros auprès de l’établissement de nuit.
Le tribunal administratif casse l’arrêté de fermeture
Contre toute attente, cet établissement s’est vu signifier la fermeture administrative de son établissement après le passage de la commission de sécurité. Un contrôle de routine auquel doit s’astreindre tout établissement tous les trois ans.
Problème, les conditions de ce contrôle mené sur place étaient contestables. Non avisé de cette visite, le gérant de la Villa n’avait pas pu apporter la contradiction à ses visiteurs qui avaient trouvé matière à redire. C’est un simple employé qui avait alors accompagné du regard la visite des services de l’Etat. Une visite qui avait débouché sur la décision radicale de fermeture immédiate de l’établissement.
Mais très vite, le gérant ne s’était pas laissé faire en contestant la décision devant le tribunal administratif. L’établissement n’a pas eu de mal à obtenir gain de cause. L’arrêté municipal de fermeture administrative a été annulé par le juge administratif. Au passage, l’Etat et la mairie de Saint-Paul ont dû s’acquitter d’une amende de 1500 euros auprès de l’établissement de nuit.
"Évidemment on est d’accord que les services de l’Etat soient là pour contrôler, on y est pas opposés, ça va même dans notre sens mais là c’est tout simplement de l’abus d’autorité. Fermer une entreprise alors qu’elle ne devrait pas l’être, alors qu’elle sort de 22 mois de fermeture, alors que La Villa, c’est plus de 25 CDI !" évoque sur un autre registre, celui de l’emploi, Angel Porras, président de la branche « nuit » au sein de l’UMIH, l’Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie.
Cette fermeture administrative considérée comme zélée a donc été la goutte de trop pour les gérants de bars et discothèques mais d’autres points d’achoppement seront mis sur la table ce vendredi au cours d’une réunion de travail en préfecture.
Se posera notamment la question de la sécurité aux abords de leurs établissements. Là aussi, la lecture diverge selon que vous soyez du côté de l’administration et des gérants. Ces derniers en ont assez d’être jugés responsables des bagarres qui peuvent éclater autour de leur établissement. Ils attendent un éclaircissement des autorités à ce sujet.
"On a toujours demandé à la préfecture qu’on soit consultés avant qu’il y ait des décisions, ce qu’ils ont déjà fait sans notre accord", affirme Angel Porras, lui-même gérant d'un pub-restaurant à Saint-Denis. "On demande cette concertation car, s’il y a des sujets qui dépendent de nous, nous sommes aptes à les régler. Mais quand ils ne dépendent pas de nous, il faut au moins qu’on soit au courant. C’est ce qui se passe à Saint-Gilles. Ils nous mettent sur le dos le fait qu’il y ait du monde sur la route (aux abords des boîtes de nuit, ndlr) mais on nous a toujours interdit d’intervenir sur le domaine public ! On peut protéger les abords immédiats de nos établissements, ça c’est notre job. C’est pour ça d’ailleurs que devant tous les établissements de nuit vous trouverez deux portiers mais pour le reste, on n’a pas le droit ! Et si jamais on intervenait, nos personnels risqueraient de perdre leur carte professionnelle… On souhaite donc rappeler aux autorités que s’ils veulent qu’on intervienne sur le domaine public, il faut qu’ils nous missionnent !" attend-il un éclaircissement.
"S'ils veulent qu'on travaille ensemble, ce n'est pas comme ça que ça doit se passer"
Il faut dire que l’engouement est à son paroxysme ces dernières semaines depuis la réouverture des boîtes de nuit après tant de mois de disette. "Les gens ont vu les discothèques fermées pendant 22 mois, c’est normal qu’ils aient envie d’aller en discothèque", constate le président de la branche nuit de l’UMIH.
"Pour nous, l’administration est au service des administrés, Au lieu de ça, c’est nous qui sommes au service de l’administration... Nous subissons l’administration !" finit-il par trouver la formule dans laquelle se reconnaissent ses confrères en ce moment.
Un autre gérant à la tête de plusieurs boîtes de nuit tient le même discours de lassitude. "On en a marre des décisions prises n’importe comment et toujours à leur avantage. Au lendemain du week end de Pâques, certains d’entre nous se sont fait reprocher par les autorités d’avoir ramené trop de monde dans la rue, aux abords de nos établissements. Mais on y est pour rien ! D’ailleurs, on a toujours demandé l’autorisation de pouvoir organiser la sécurité à l’extérieur mais on nous a toujours refusé cette possibilité. On a par exemple eu des réunions de travail avec la sous-préfecture de Saint-Paul afin de trouver des solutions et travailler ensemble mais, derrière, on recevait des courriers d’avertissement en guise de menace avant la fermeture administrative…", déplore-t-il ce grand écart entre les intentions et la réalité. "On a un métier compliqué. S'ils veulent qu'on travaille ensemble, ce n'est pas comme ça que ça doit se passer", invite-t-il la préfecture, les mairies et les forces de l'ordre à mieux considérer leur activité.
La réunion de vendredi servira peut être de réconciliation pour un nouveau départ.
Cette fermeture administrative considérée comme zélée a donc été la goutte de trop pour les gérants de bars et discothèques mais d’autres points d’achoppement seront mis sur la table ce vendredi au cours d’une réunion de travail en préfecture.
Se posera notamment la question de la sécurité aux abords de leurs établissements. Là aussi, la lecture diverge selon que vous soyez du côté de l’administration et des gérants. Ces derniers en ont assez d’être jugés responsables des bagarres qui peuvent éclater autour de leur établissement. Ils attendent un éclaircissement des autorités à ce sujet.
"On a toujours demandé à la préfecture qu’on soit consultés avant qu’il y ait des décisions, ce qu’ils ont déjà fait sans notre accord", affirme Angel Porras, lui-même gérant d'un pub-restaurant à Saint-Denis. "On demande cette concertation car, s’il y a des sujets qui dépendent de nous, nous sommes aptes à les régler. Mais quand ils ne dépendent pas de nous, il faut au moins qu’on soit au courant. C’est ce qui se passe à Saint-Gilles. Ils nous mettent sur le dos le fait qu’il y ait du monde sur la route (aux abords des boîtes de nuit, ndlr) mais on nous a toujours interdit d’intervenir sur le domaine public ! On peut protéger les abords immédiats de nos établissements, ça c’est notre job. C’est pour ça d’ailleurs que devant tous les établissements de nuit vous trouverez deux portiers mais pour le reste, on n’a pas le droit ! Et si jamais on intervenait, nos personnels risqueraient de perdre leur carte professionnelle… On souhaite donc rappeler aux autorités que s’ils veulent qu’on intervienne sur le domaine public, il faut qu’ils nous missionnent !" attend-il un éclaircissement.
"S'ils veulent qu'on travaille ensemble, ce n'est pas comme ça que ça doit se passer"
Il faut dire que l’engouement est à son paroxysme ces dernières semaines depuis la réouverture des boîtes de nuit après tant de mois de disette. "Les gens ont vu les discothèques fermées pendant 22 mois, c’est normal qu’ils aient envie d’aller en discothèque", constate le président de la branche nuit de l’UMIH.
"Pour nous, l’administration est au service des administrés, Au lieu de ça, c’est nous qui sommes au service de l’administration... Nous subissons l’administration !" finit-il par trouver la formule dans laquelle se reconnaissent ses confrères en ce moment.
Un autre gérant à la tête de plusieurs boîtes de nuit tient le même discours de lassitude. "On en a marre des décisions prises n’importe comment et toujours à leur avantage. Au lendemain du week end de Pâques, certains d’entre nous se sont fait reprocher par les autorités d’avoir ramené trop de monde dans la rue, aux abords de nos établissements. Mais on y est pour rien ! D’ailleurs, on a toujours demandé l’autorisation de pouvoir organiser la sécurité à l’extérieur mais on nous a toujours refusé cette possibilité. On a par exemple eu des réunions de travail avec la sous-préfecture de Saint-Paul afin de trouver des solutions et travailler ensemble mais, derrière, on recevait des courriers d’avertissement en guise de menace avant la fermeture administrative…", déplore-t-il ce grand écart entre les intentions et la réalité. "On a un métier compliqué. S'ils veulent qu'on travaille ensemble, ce n'est pas comme ça que ça doit se passer", invite-t-il la préfecture, les mairies et les forces de l'ordre à mieux considérer leur activité.
La réunion de vendredi servira peut être de réconciliation pour un nouveau départ.