Le Quotidien de La Réunion : quel gâchis !
Un plan « social » (hum !) pour notre Quotidien, n'importe quoi ! Un plan social pour ce pilier, ce monument de l'information, cet antre de liberté informative, on croit rêver. C'est navrant, affligeant, un vrai crève-coeur. On a envie de chialer et je ne m'en prive pas...
Fondé en 1976 (1er numéro en octobre 76) par CKC, pour apporter une indispensable diversification à l'information réunionnaise, le Quotidien a tout-de-suite remporté les faveurs des lecteurs. Une faveur telle qu'il a failli le payer très cher ; les forces ultra-conservatrices, Debré et Martin-Darène en tête, ont persuadé les banques de fermer les robinets : une telle indépendance d'esprit et de ton était inadmissible ! Le public, quelques très rares grands administrateurs, M. Hess en tête, et les troupes folkloriques au grand complet ont permis de récolter des fonds permettant au Quotidien de fonctionner quasiment au jour le jour. L'embellie est venue et le succès que l'on sait.
Ce qui me rappelle un aphorisme du grand Abraham Lincoln : « On peut mentir à une partie du monde tout le temps/On peut mentir à tout le monde une partie du temps/Mais on ne peut mentir à tout le monde tout le temps ». Dans ce qu'on a appelé « l'affaire du Quotidien », il y eut mensonges et foutages de gueule chez ceux qui refusent qu'on ne pense pas comme eux. La pensée unique a toujours bataillé bec et ongles en mentant à tout le monde tout le temps.
Vangel, Vaxelaire, Lemée, Idriss Issa, Rabou, Claire Léger, Alex, ce bon vieux et irascible Alex... sont quelques-uns de ceux qui m'y ont accueilli avec « Neige sur La Réunion » en feuilleton. Je me souviens de ma 1è leçon de journalisme (la 1è, la dernière aussi) que m'a administrée Vax en 1 minute montre en main. Mon 1er reportage consistait en un compte-rendu d'exposition à Léon-Dierx. « Qu'est-ce que je dois faire ? » - « Tu y vas, tu poses des questions et tu te démerdes », m'a-t-il sobrement répondu. Je crois savoir que la leçon n'a pas été mauvaise.
Quand on parle de plan social, qu'on me laisse ricaner, si tant est que je le puisse en voyant notre canard prêt à passer à la trappe. Rien n'est moins social que le plan du même nom, qui prévoit la mise au chômage de centaines de travailleurs : le capitalisme ultra-mondialiste a de ces pudeurs...
Je pense ne pas être le seul à avoir le coeur lourd en cet instant. Cousin Pierrot, tiens, qui a lui aussi aiguisé ses premières armes au Chaudron. En pulvérisant quelques bagnoles, soit, (inside joke) mais il s'y est formé comme moi. J'écoute en cet instant « La dernière séance », c'est de circonstance.
Le Quotidien a réellement apporté un souffle nouveau dans la presse : on rencontrait tout le monde, on parlait de tout, on donnait la parole à chacun, ce qui n'avait jamais été le cas jusqu'alors. Lorsque les locaux du JIR ont été incendiés, CKC a prêté ses rotatives afin que le JIR sorte comme chaque matin. Lorsque « Le Progrès » de ti-Paul a été menacé de fermeture, CKC lui a prêté ses rotatives. Lorsque Sudre a lancé Freedom, CKC lui prêté son tout premier studio d'émission dans ses locaux du Chaudron. Si ça, ça n'est pas de l'ouverture d'esprit, qu'on me dise ce que c'est !
Alors, vous comprendrez que si ce matin j'ai le coeur lourd, ce n'est pas sans raison.
Alors qu'en métropole, depuis cinq ans, la presse régionale baisse de plus de 4%, le Quotidien, lui, est en hausse de plus de 3% ! Alors ? Akoz ? Koman ? Afèr poukoué ?
Je sais que l'essor de la presse en ligne y est pour quelque chose. Je le sais d'autant plus que j'écris moi-même, moi ! un ancien (un vieux ?) de la presse papier, sur un journal « en ligne ». Mais selon des statistiques unanimes, la lecture en ligne n'est comptable que de quelque 26% du désintérêt pour le papier, presse et bouquins compris.
J'attends que des spécialistes m'apportent des réponses mais cela n'effacera jamais la peine que j'éprouve à constater cette lamentable, affligeante situation. Le JIR aussi est dans une très mauvaise passe et cela me navre autant. Tout comme j'ai été attristé par la disparition du « Réunionnais », le 1er quotidien en couleurs. Pourtant dirigé par de grosses pointures comme Alix Dijoux.
Je souhaite de tout coeur que « mon » Quotidien se sorte de cette mauvaise passe.
P.S. Je sais que je ne marche qu'avec des béquilles ; mais si quelque société de défense du Quotidien organise une manif' d'ampleur, sur le Parvis des droits de l'homme par exemple, qu'on vienne me chercher : je serai au premier rang !
Un plan « social » (hum !) pour notre Quotidien, n'importe quoi ! Un plan social pour ce pilier, ce monument de l'information, cet antre de liberté informative, on croit rêver. C'est navrant, affligeant, un vrai crève-coeur. On a envie de chialer et je ne m'en prive pas...
Fondé en 1976 (1er numéro en octobre 76) par CKC, pour apporter une indispensable diversification à l'information réunionnaise, le Quotidien a tout-de-suite remporté les faveurs des lecteurs. Une faveur telle qu'il a failli le payer très cher ; les forces ultra-conservatrices, Debré et Martin-Darène en tête, ont persuadé les banques de fermer les robinets : une telle indépendance d'esprit et de ton était inadmissible ! Le public, quelques très rares grands administrateurs, M. Hess en tête, et les troupes folkloriques au grand complet ont permis de récolter des fonds permettant au Quotidien de fonctionner quasiment au jour le jour. L'embellie est venue et le succès que l'on sait.
Ce qui me rappelle un aphorisme du grand Abraham Lincoln : « On peut mentir à une partie du monde tout le temps/On peut mentir à tout le monde une partie du temps/Mais on ne peut mentir à tout le monde tout le temps ». Dans ce qu'on a appelé « l'affaire du Quotidien », il y eut mensonges et foutages de gueule chez ceux qui refusent qu'on ne pense pas comme eux. La pensée unique a toujours bataillé bec et ongles en mentant à tout le monde tout le temps.
Vangel, Vaxelaire, Lemée, Idriss Issa, Rabou, Claire Léger, Alex, ce bon vieux et irascible Alex... sont quelques-uns de ceux qui m'y ont accueilli avec « Neige sur La Réunion » en feuilleton. Je me souviens de ma 1è leçon de journalisme (la 1è, la dernière aussi) que m'a administrée Vax en 1 minute montre en main. Mon 1er reportage consistait en un compte-rendu d'exposition à Léon-Dierx. « Qu'est-ce que je dois faire ? » - « Tu y vas, tu poses des questions et tu te démerdes », m'a-t-il sobrement répondu. Je crois savoir que la leçon n'a pas été mauvaise.
Quand on parle de plan social, qu'on me laisse ricaner, si tant est que je le puisse en voyant notre canard prêt à passer à la trappe. Rien n'est moins social que le plan du même nom, qui prévoit la mise au chômage de centaines de travailleurs : le capitalisme ultra-mondialiste a de ces pudeurs...
Je pense ne pas être le seul à avoir le coeur lourd en cet instant. Cousin Pierrot, tiens, qui a lui aussi aiguisé ses premières armes au Chaudron. En pulvérisant quelques bagnoles, soit, (inside joke) mais il s'y est formé comme moi. J'écoute en cet instant « La dernière séance », c'est de circonstance.
Le Quotidien a réellement apporté un souffle nouveau dans la presse : on rencontrait tout le monde, on parlait de tout, on donnait la parole à chacun, ce qui n'avait jamais été le cas jusqu'alors. Lorsque les locaux du JIR ont été incendiés, CKC a prêté ses rotatives afin que le JIR sorte comme chaque matin. Lorsque « Le Progrès » de ti-Paul a été menacé de fermeture, CKC lui a prêté ses rotatives. Lorsque Sudre a lancé Freedom, CKC lui prêté son tout premier studio d'émission dans ses locaux du Chaudron. Si ça, ça n'est pas de l'ouverture d'esprit, qu'on me dise ce que c'est !
Alors, vous comprendrez que si ce matin j'ai le coeur lourd, ce n'est pas sans raison.
Alors qu'en métropole, depuis cinq ans, la presse régionale baisse de plus de 4%, le Quotidien, lui, est en hausse de plus de 3% ! Alors ? Akoz ? Koman ? Afèr poukoué ?
Je sais que l'essor de la presse en ligne y est pour quelque chose. Je le sais d'autant plus que j'écris moi-même, moi ! un ancien (un vieux ?) de la presse papier, sur un journal « en ligne ». Mais selon des statistiques unanimes, la lecture en ligne n'est comptable que de quelque 26% du désintérêt pour le papier, presse et bouquins compris.
J'attends que des spécialistes m'apportent des réponses mais cela n'effacera jamais la peine que j'éprouve à constater cette lamentable, affligeante situation. Le JIR aussi est dans une très mauvaise passe et cela me navre autant. Tout comme j'ai été attristé par la disparition du « Réunionnais », le 1er quotidien en couleurs. Pourtant dirigé par de grosses pointures comme Alix Dijoux.
Je souhaite de tout coeur que « mon » Quotidien se sorte de cette mauvaise passe.
P.S. Je sais que je ne marche qu'avec des béquilles ; mais si quelque société de défense du Quotidien organise une manif' d'ampleur, sur le Parvis des droits de l'homme par exemple, qu'on vienne me chercher : je serai au premier rang !