Le 9 juin 2016, Pierrot Dupuy publiait un poème de Prosper Eve en ces termes : "En réponse à l'interpellation de Mohamed Rochdi, le président de l'université, au collectif venu le rencontrer pour contester les conditions d'embauche du successeur de Sudel Fuma...
Il mériterait d'être encadré et offert comme cadeau de bienvenue à certains hauts fonctionnaires et cadres de grosses sociétés du privé à leur arrivée à Gillot... " dont voici un extrait.
"Peuple réunionnais,
L’Histoire ne se renouvelle pas.
Elle se décline sur le même tempo,
Pour les colonialistes d’hier
Et les néo-colonialistes d’aujourd’hui."
Aussi nous avons été surpris de la réaction de ce même historien et du même éditorialiste concernant le soi-disant "déboulonnage" de la statue Labourdonnais.
En effet, il semble que dans cette histoire dans l'Histoire, beaucoup de personnes aient la mémoire qui flanche, car comment un historien de cette trempe peut il oublier qu'au sein du collectif laproptaz qu'il dénonce avec force aujourd'hui, beaucoup avaient été ses alliés, en juin 2016, face à son "patron "de l'époque (Mohamed Rochdi), et que sans eux, bien que ce Monsieur ait été soutenu par le Creform (dont le président d'honneur est Sarkozy "L'homme africain n'est jamais entré dans l'histoire" disait ce dernier), il n'aurait pas été en mesure de remporter son action au tribunal administratif, lui permettant ainsi de retrouver sa dignité et l'honneur d'historien qui avaient été bafoués.
Depuis, l'eau a coulé sous les ponts et on pourrait dire qu'au vu des écharpillements publics sur la question de la mémoire liée à l'esclavagisme français ; la coupe est pleine.
Certes l'histoire est une science humaine par définition, elle se différencie toutefois de la Mémoire qui elle, appartient au domaine de l'affect. Mais visiblement les éminents historiens Gilles Gauvin et Prospère Eve, qui statuent contre le déplacement de la statue Labourdonnais dans des lettres publiques, ne sont pas adeptes de la transversalité disciplinaire. Effectivement, la lourdeur de leurs arguments historiques font fi de la question psycho-sociologique de l'érection permanente des monuments des vainqueurs sur les vaincus.
Outre la faible dissimulation de leurs accointances politiques droitisantes et surtout anti-gauche, le reproche principal fait à leurs positionnements est la non prise en compte de la valeur psychologique et morale de l'esclavage sur les peuples esclavagisés.
Il est aisé et facile pour ces deux Réunionnais de plaider pour le maintien des symboles esclavagistes, alors qu'ils doivent eux même leur légitimité et leur charisme au système néocolonial français.
Les propos tenus sont abracadabrants et relèveraient de la malhonnêteté intellectuelle. Ou peut être ne s'agit il là que d'incompétence. L'universitaire péï ecrit "Ce gouverneur esclavagiste est le père d’une fille née de ses relations avec une esclave.". Il continue le récit de la pauvre et illégitime Marie Madeleine (fille naturelle de labourdonnais). A ce titre il demande de laisser la statue là ou elle est.
Doit-on ériger des statues de tous les esclavagistes ayant engrossés leurs domestiques noires ? Avec ou sans contrainte ?
Si des voix s'élèvent contre ce qui n'est juste qu'un déplacement, nous serions en droit de demander pourquoi la France ne possède pas de monuments pour se rappeler Pétain ou encore une avenue Adolf Hitler à Vichy ?
Ainsi Gilles Gauvin, tel le loup qui sort du bois, inconnu du grand public, visiblement friand d'histoire de l'art et d'accumulation de données au kilomètre, argumente "Cette statue en bronze, médaillée à l’exposition universelle de 1855, est l’œuvre de Louis Rochet...".
Faudrait il rappeler que cette exposition fut dirigée par Napoléon III, et que l'on y retrouve un zoo humain avec un "village indigène" organisé dans le cadre d'une exposition dite ethnologique avec des asiatiques et des africains. Il reconnait quelques lignes après: "Il s’agissait, à travers le personnage de Mahé de Labourdonnais, de célébrer la grandeur de l’empire colonial français, ce dont témoigne d’ailleurs la posture du Gouverneur ".
On a envie de dire à ce second historien et alors?
Faut il vraiment que, par ce qu'il qualifie d'oeuvre d'art, la Réunion le pouvoir et les acteurs sociaux ont toujours tendance à valoriser les stigmates sans jamais s'attacher à expliquer les blessures internes qui perdurent, ces conséquences tues ?
Doit on continuer de cultiver le déni des conséquences de l'esclavage ?
Par le fait, nous constatons alors que tous les acteurs de cette situation hitorico-romantico rocambolesque souffrent dans leur entièreté du syndrome de Stockholm.
Le syndrome de Stockholm est un phénomène psychologique observé chez des otages ayant vécu durant une période prolongée avec leurs geôliers et qui ont développé une sorte d'empathie, de contagion émotionnelle vis-à-vis de ceux-ci, selon des mécanismes complexes d'identification et de survie.
En effet, si nous en sommes rendus à cette situation déplorable c'est bien parce que l'oppresseur est l'alpha et l'oméga des deux parties.
Du coté des "savants ", qui détiennent leur position intellectuelle par l'adoption de la pensée dominante afin d'obtenir la reconnaissance des instances universitaires et plus généralement étatiques.
Du côté du collectif qui (comme Philippe Cadet avec son "grand remplacement") utilise le mot "Laproptaz" pour se décliner, laissant la voie libre aux contradicteurs de tous poils qui y verraient une référence à une notion de pureté, voire au "karcher" de Sarko (encore lui !) en d'autres circonstances.
Bref, ils donnent bien naivement le bâton pour se faire battre d'entrée de jeu, utilisant la même structure d'attaque que l'oppresseur.
Ce qui ressort de ce syndrome généralisé, c'est la valorisation des contradictions des uns et des autres.
La présidente de Région, elle aussi en proie à ses vieux démons, soutient le macroniste Vergoz en commission permanente (propos rapportés par la presse) prouve qu'elle se positionne contre son idéologie de base, ayant fait parti du FJAR dans son jeune temps. Et derechef, outre les erreurs de casting (Monica Govindin et autres), bien qu'ayant fait de l'anti-Vergès son fond de commerce identitaire politiquement, elle suit les erreurs idéologiques du PCR qui avait passé un accord avec TAK aux régionales, en se ralliant au camp adverse aujourd'hui, pérennisant ainsi à sa manière l'empreinte du colon et de l'assimilation.
Pour conclure, et à nos détracteurs, nous disons que la crise médiatique liée au déplacement de Labourdonnais ne fait qu'illustrer la déconnexion du monde politique et des militants avec le peuple réunionnais, et nous ajoutons même que dans le contexte social actuel, cela ressemble au décalage entre les syndicats et la base populaire dans le cadre de la réforme des retraites, et de la souffrance sociale généralisée.
Les associations qui sont qualifiées d'identitaires n'étaient pas sans savoir que les Réunionnais ne connaissent pas bien leur histoire, qu'il leur est difficile de se l'approprier, pour preuve les réactions des personnes quand on veut changer le nom des rues à connotations esclavagistes (comme ce fut le cas sur Saint-Paul avec Kristof Barret /Somin Simandèl en 2015), en faisant appel au monde politique, la situation allait s'aggraver.
A ce titre d'ailleurs nous sommes solidaires de KA-Ubuntu et de son retrait du collectif car effectivement la liberté s'arrache, elle ne se donne pas, tout comme Labourdonnais doit être déboulonné et non déplacé. Pour cela, il faudra une volonté populaire guidée par une éducation en la matière et un travail pédagogique digne de ce nom. Nous disons OUI à un déboulonnage voulu et éclairé porteur de la décolonisation de l'espace public réunionnais. Contrairement aux objectifs de départ, la situation actuelle favorise la déculturation, puisque de telles actions ne peuvent se faire sans unité, sans que nous soyons fédérés derrière une volonté contextualisée et surtout sans que les réunionnais s'aiment eux même.
Il faut en finir avec les actions militantes inachevées qui nuisent au militantisme global, faisant disparaitre l'objectif de départ, entravant l'émancipation de notre peuple avec un passé qui ne passe pas.
Il mériterait d'être encadré et offert comme cadeau de bienvenue à certains hauts fonctionnaires et cadres de grosses sociétés du privé à leur arrivée à Gillot... " dont voici un extrait.
"Peuple réunionnais,
L’Histoire ne se renouvelle pas.
Elle se décline sur le même tempo,
Pour les colonialistes d’hier
Et les néo-colonialistes d’aujourd’hui."
Aussi nous avons été surpris de la réaction de ce même historien et du même éditorialiste concernant le soi-disant "déboulonnage" de la statue Labourdonnais.
En effet, il semble que dans cette histoire dans l'Histoire, beaucoup de personnes aient la mémoire qui flanche, car comment un historien de cette trempe peut il oublier qu'au sein du collectif laproptaz qu'il dénonce avec force aujourd'hui, beaucoup avaient été ses alliés, en juin 2016, face à son "patron "de l'époque (Mohamed Rochdi), et que sans eux, bien que ce Monsieur ait été soutenu par le Creform (dont le président d'honneur est Sarkozy "L'homme africain n'est jamais entré dans l'histoire" disait ce dernier), il n'aurait pas été en mesure de remporter son action au tribunal administratif, lui permettant ainsi de retrouver sa dignité et l'honneur d'historien qui avaient été bafoués.
Depuis, l'eau a coulé sous les ponts et on pourrait dire qu'au vu des écharpillements publics sur la question de la mémoire liée à l'esclavagisme français ; la coupe est pleine.
Certes l'histoire est une science humaine par définition, elle se différencie toutefois de la Mémoire qui elle, appartient au domaine de l'affect. Mais visiblement les éminents historiens Gilles Gauvin et Prospère Eve, qui statuent contre le déplacement de la statue Labourdonnais dans des lettres publiques, ne sont pas adeptes de la transversalité disciplinaire. Effectivement, la lourdeur de leurs arguments historiques font fi de la question psycho-sociologique de l'érection permanente des monuments des vainqueurs sur les vaincus.
Outre la faible dissimulation de leurs accointances politiques droitisantes et surtout anti-gauche, le reproche principal fait à leurs positionnements est la non prise en compte de la valeur psychologique et morale de l'esclavage sur les peuples esclavagisés.
Il est aisé et facile pour ces deux Réunionnais de plaider pour le maintien des symboles esclavagistes, alors qu'ils doivent eux même leur légitimité et leur charisme au système néocolonial français.
Les propos tenus sont abracadabrants et relèveraient de la malhonnêteté intellectuelle. Ou peut être ne s'agit il là que d'incompétence. L'universitaire péï ecrit "Ce gouverneur esclavagiste est le père d’une fille née de ses relations avec une esclave.". Il continue le récit de la pauvre et illégitime Marie Madeleine (fille naturelle de labourdonnais). A ce titre il demande de laisser la statue là ou elle est.
Doit-on ériger des statues de tous les esclavagistes ayant engrossés leurs domestiques noires ? Avec ou sans contrainte ?
Si des voix s'élèvent contre ce qui n'est juste qu'un déplacement, nous serions en droit de demander pourquoi la France ne possède pas de monuments pour se rappeler Pétain ou encore une avenue Adolf Hitler à Vichy ?
Ainsi Gilles Gauvin, tel le loup qui sort du bois, inconnu du grand public, visiblement friand d'histoire de l'art et d'accumulation de données au kilomètre, argumente "Cette statue en bronze, médaillée à l’exposition universelle de 1855, est l’œuvre de Louis Rochet...".
Faudrait il rappeler que cette exposition fut dirigée par Napoléon III, et que l'on y retrouve un zoo humain avec un "village indigène" organisé dans le cadre d'une exposition dite ethnologique avec des asiatiques et des africains. Il reconnait quelques lignes après: "Il s’agissait, à travers le personnage de Mahé de Labourdonnais, de célébrer la grandeur de l’empire colonial français, ce dont témoigne d’ailleurs la posture du Gouverneur ".
On a envie de dire à ce second historien et alors?
Faut il vraiment que, par ce qu'il qualifie d'oeuvre d'art, la Réunion le pouvoir et les acteurs sociaux ont toujours tendance à valoriser les stigmates sans jamais s'attacher à expliquer les blessures internes qui perdurent, ces conséquences tues ?
Doit on continuer de cultiver le déni des conséquences de l'esclavage ?
Par le fait, nous constatons alors que tous les acteurs de cette situation hitorico-romantico rocambolesque souffrent dans leur entièreté du syndrome de Stockholm.
Le syndrome de Stockholm est un phénomène psychologique observé chez des otages ayant vécu durant une période prolongée avec leurs geôliers et qui ont développé une sorte d'empathie, de contagion émotionnelle vis-à-vis de ceux-ci, selon des mécanismes complexes d'identification et de survie.
En effet, si nous en sommes rendus à cette situation déplorable c'est bien parce que l'oppresseur est l'alpha et l'oméga des deux parties.
Du coté des "savants ", qui détiennent leur position intellectuelle par l'adoption de la pensée dominante afin d'obtenir la reconnaissance des instances universitaires et plus généralement étatiques.
Du côté du collectif qui (comme Philippe Cadet avec son "grand remplacement") utilise le mot "Laproptaz" pour se décliner, laissant la voie libre aux contradicteurs de tous poils qui y verraient une référence à une notion de pureté, voire au "karcher" de Sarko (encore lui !) en d'autres circonstances.
Bref, ils donnent bien naivement le bâton pour se faire battre d'entrée de jeu, utilisant la même structure d'attaque que l'oppresseur.
Ce qui ressort de ce syndrome généralisé, c'est la valorisation des contradictions des uns et des autres.
La présidente de Région, elle aussi en proie à ses vieux démons, soutient le macroniste Vergoz en commission permanente (propos rapportés par la presse) prouve qu'elle se positionne contre son idéologie de base, ayant fait parti du FJAR dans son jeune temps. Et derechef, outre les erreurs de casting (Monica Govindin et autres), bien qu'ayant fait de l'anti-Vergès son fond de commerce identitaire politiquement, elle suit les erreurs idéologiques du PCR qui avait passé un accord avec TAK aux régionales, en se ralliant au camp adverse aujourd'hui, pérennisant ainsi à sa manière l'empreinte du colon et de l'assimilation.
Pour conclure, et à nos détracteurs, nous disons que la crise médiatique liée au déplacement de Labourdonnais ne fait qu'illustrer la déconnexion du monde politique et des militants avec le peuple réunionnais, et nous ajoutons même que dans le contexte social actuel, cela ressemble au décalage entre les syndicats et la base populaire dans le cadre de la réforme des retraites, et de la souffrance sociale généralisée.
Les associations qui sont qualifiées d'identitaires n'étaient pas sans savoir que les Réunionnais ne connaissent pas bien leur histoire, qu'il leur est difficile de se l'approprier, pour preuve les réactions des personnes quand on veut changer le nom des rues à connotations esclavagistes (comme ce fut le cas sur Saint-Paul avec Kristof Barret /Somin Simandèl en 2015), en faisant appel au monde politique, la situation allait s'aggraver.
A ce titre d'ailleurs nous sommes solidaires de KA-Ubuntu et de son retrait du collectif car effectivement la liberté s'arrache, elle ne se donne pas, tout comme Labourdonnais doit être déboulonné et non déplacé. Pour cela, il faudra une volonté populaire guidée par une éducation en la matière et un travail pédagogique digne de ce nom. Nous disons OUI à un déboulonnage voulu et éclairé porteur de la décolonisation de l'espace public réunionnais. Contrairement aux objectifs de départ, la situation actuelle favorise la déculturation, puisque de telles actions ne peuvent se faire sans unité, sans que nous soyons fédérés derrière une volonté contextualisée et surtout sans que les réunionnais s'aiment eux même.
Il faut en finir avec les actions militantes inachevées qui nuisent au militantisme global, faisant disparaitre l'objectif de départ, entravant l'émancipation de notre peuple avec un passé qui ne passe pas.