
La défense du prévenu est incommodante et déplacée. Se présentant comme la victime, il parle seul, ne reconnaissant aucune faute. Ce lundi, la présidente insiste et multiplie les questions. Il lâchera un timide : "C'est de ma faute", avant d’embrayer sur lui et revenir sur sa situation. Son avocat, Me Ibrahim Akhoun, essaye de l’interpeller avec des signes de la main traduisant un appel à la retenue.
Sous bracelet électronique après avoir été condamné pour des violences conjugales, Kévin R. a récidivé le 31 décembre. Obligé de rentrer pour 16 heures chez lui à cause de son bracelet électronique, il ne supporte pas que sa conjointe ne rentre que quelques heures plus tard. Durant ses auditions, il déclare qu’il en avait marre d’attendre, qu’il avait fait à manger et que les autres l’avaient oublié.
A son retour, sa conjointe reçoit des gifles pour son retard. A tel point que ses lèvres sont en sang. "Je ne l’ai pas tapée pour être violent. Ça fait plusieurs fois qu’elle fait ça, je lui fais confiance, je la laisse sortir", déclare-t-il. Et de rappeler, une fois encore, que c’est "difficile" pour lui. En faisant la lecture de ses déclarations lors de sa garde à vue, la présidente rappelle qu'il a précisé l'avoir frappée "pour qu'elle arrête de parler et que le coup est parti tout seul". Le prévenu approuve d'un signe affirmatif de la tête en mimant même le coup d'un revers de main.
"Il n'y a aucune remise en question"
Véritable tyran domestique, à l’entendre, il aurait presque droit de vie ou de mort sur sa victime. Il se plaint qu’elle passe trop de temps au téléphone, serait immature, ne participerait pas assez aux tâches ménagères. Pire, dans le passé, elle se serait baignée devant deux hommes en culotte, en son absence. Du coup, il la frappe.
'Il n’y a aucune remise en question. Qu’est ce qui se passe s’il ressort libre, est-il en capacité de se contrôler et de réfléchir sur ses actes ? On peut en douter", avance pour le parquet Charlène Delmoitie. "Il a un bracelet électronique pour des faits de même nature. Un bracelet pour lui faire prendre conscience. C'est la dernière phase avant l’incarcération. Si le bracelet ne suffit pas, un sursis probatoire ne suffit pas. Pour garantir la sécurité de la victime et des autres, l’incarcération doit prédominer aujourd’hui ". Elle requiert 18 mois d’emprisonnement et le maintien en détention.
Son avocat plaide pour une peine mixte. La dernière parole revient toujours au prévenu. A nouveau, il se saisit de cette occasion pour se plaindre et parler de lui. "Il ne faut pas oublier que mi na un marmaille. Qu’est ce qu’il va penser ?". La présidente l’interrompt, lui précisant qu’il a déjà parlé de cela. "Par deux fois, vous avez évité la prison. Le bracelet est là pour vous rappeler que vous aviez une peine au-dessus. Je ne sais pas ce qu’il faut faire", souligne-t-elle.
Le disque sans fin s’enclenche à nouveau."J’ai un travail. J’ai changé. Je ne traine pas dans la rue", insiste Kévin R. "Ça ne marche pas à chaque fois", répond la magistrate, avant de partir en délibération avec ses assesseurs. Effectivement, son discours n’a convaincu personne. Le prévenu est parti, sous escorte policière, à Domenjod pour une durée de 18 mois.
Sous bracelet électronique après avoir été condamné pour des violences conjugales, Kévin R. a récidivé le 31 décembre. Obligé de rentrer pour 16 heures chez lui à cause de son bracelet électronique, il ne supporte pas que sa conjointe ne rentre que quelques heures plus tard. Durant ses auditions, il déclare qu’il en avait marre d’attendre, qu’il avait fait à manger et que les autres l’avaient oublié.
A son retour, sa conjointe reçoit des gifles pour son retard. A tel point que ses lèvres sont en sang. "Je ne l’ai pas tapée pour être violent. Ça fait plusieurs fois qu’elle fait ça, je lui fais confiance, je la laisse sortir", déclare-t-il. Et de rappeler, une fois encore, que c’est "difficile" pour lui. En faisant la lecture de ses déclarations lors de sa garde à vue, la présidente rappelle qu'il a précisé l'avoir frappée "pour qu'elle arrête de parler et que le coup est parti tout seul". Le prévenu approuve d'un signe affirmatif de la tête en mimant même le coup d'un revers de main.
"Il n'y a aucune remise en question"
Véritable tyran domestique, à l’entendre, il aurait presque droit de vie ou de mort sur sa victime. Il se plaint qu’elle passe trop de temps au téléphone, serait immature, ne participerait pas assez aux tâches ménagères. Pire, dans le passé, elle se serait baignée devant deux hommes en culotte, en son absence. Du coup, il la frappe.
'Il n’y a aucune remise en question. Qu’est ce qui se passe s’il ressort libre, est-il en capacité de se contrôler et de réfléchir sur ses actes ? On peut en douter", avance pour le parquet Charlène Delmoitie. "Il a un bracelet électronique pour des faits de même nature. Un bracelet pour lui faire prendre conscience. C'est la dernière phase avant l’incarcération. Si le bracelet ne suffit pas, un sursis probatoire ne suffit pas. Pour garantir la sécurité de la victime et des autres, l’incarcération doit prédominer aujourd’hui ". Elle requiert 18 mois d’emprisonnement et le maintien en détention.
Son avocat plaide pour une peine mixte. La dernière parole revient toujours au prévenu. A nouveau, il se saisit de cette occasion pour se plaindre et parler de lui. "Il ne faut pas oublier que mi na un marmaille. Qu’est ce qu’il va penser ?". La présidente l’interrompt, lui précisant qu’il a déjà parlé de cela. "Par deux fois, vous avez évité la prison. Le bracelet est là pour vous rappeler que vous aviez une peine au-dessus. Je ne sais pas ce qu’il faut faire", souligne-t-elle.
Le disque sans fin s’enclenche à nouveau."J’ai un travail. J’ai changé. Je ne traine pas dans la rue", insiste Kévin R. "Ça ne marche pas à chaque fois", répond la magistrate, avant de partir en délibération avec ses assesseurs. Effectivement, son discours n’a convaincu personne. Le prévenu est parti, sous escorte policière, à Domenjod pour une durée de 18 mois.