Les médecins et infirmiers sont à bout de souffle. Physiquement, ça va de soi, mais aussi moralement. Les lits en réanimation au CHU se remplissent de patients venus de Mayotte. Et avec les cas qui augmentent à La Réunion, ils craignent qu’en cas de vague, les Réunionnais ne puissent être soignés.
Pas suffisamment de lits, mais pas de transport non plus. Le SMUR qui assure le transport quasi-quotidien des patients de ces évacuations sanitaires de Mayotte ne pourrait parfois pas assurer des missions habituelles de secours.
Plus d'un tiers des lits de réa occupés au 10 février, deux tiers aujourd'hui
Face à cette flambée des arrivées d'Evasan, des renforts sanitaires venus de métropole seraient prévus cette semaine pour assurer davantage de rapatriements de Mayotte vers La Réunion.
La solution probable : une mission de grande ampleur, apparemment inédite, qui serait une évacuation de masse de patients vers la métropole. Le souci : la capacité incertaine de stockage d’oxygène dans un avion de ligne pendant 11 heures de vol. Les renforts prévus de la métropole pour les transports vont ainsi pouvoir aider le Smur à se concentrer sur les sauvetages locaux.
Prévoyant une situation qu’ils ne pourront plus contrôler d'ici peu, les médecins seraient même prêts à pousser l'idée d'un nouveau confinement à La Réunion si le nombre d'Evasan continuait sur le même rythme et que le nombre de cas graves locaux venait à augmenter.
Lionel Calenge pose l'équation à laquelle le système hospitalier réunionnais est confrontée
Vendredi dernier lors de son point presse aux côtés de l'ARS, le directeur du CHU Réunion posait en ces termes l'équation qui se présente à ses services dans les jours et semaines qui viennent : "La question, qui se pose évidemment et qui est dans tous les esprits, c’est jusqu’où le CHU peut-il accueillir les patients de Mayotte et jusqu’où plus généralement le système de santé réunionnais peut-il aller pour faire face ? Le CHU a eu pour l’instant la capacité d’absorber avec ses capacités actuelles. Nous pilotons cet appui avec un dialogue permanent avec l’hôpital de Mayotte et d’autres acteurs de santé, notamment le CHOR, le GHER et bien sûr le groupe Clinifutur. Le CHU pourra adapter ses capacités en unités Covid, mais dans une certaine mesure car il doit faire face à quatre impératifs. Le premier de ces impératifs c’est de faire face à un niveau d’activité très soutenu pour les besoins de la population réunionnaise. Le deuxième de ces impératifs, c’est de faire face, a minima, à des soins urgents, semi-urgents et de recours pour notre population car il est hors de question que nos malades aient des pertes de chances dans cette crise de la Covid. Le troisième, c’est de faire face à la reprise de l’épidémie Covid sur le sol réunionnais. Le quatrième impératif, c’est bien sûr d’absorber en délestage et de sécuriser une partie des patients covid de l’hôpital de Mayotte".
Au 10 février lors du dernier bilan Covid dressé par la préfecture, 55 patients étaient hospitalisés Covid dont 17 dans les seuls services de réanimation, ce qui portait à 34,10% le taux d’occupation des lits en réanimation dans notre département. Hier 15 février, ce taux d'occupation était de 61,5% selon les données actualisées par Santé Publique France.
Pas suffisamment de lits, mais pas de transport non plus. Le SMUR qui assure le transport quasi-quotidien des patients de ces évacuations sanitaires de Mayotte ne pourrait parfois pas assurer des missions habituelles de secours.
Plus d'un tiers des lits de réa occupés au 10 février, deux tiers aujourd'hui
Face à cette flambée des arrivées d'Evasan, des renforts sanitaires venus de métropole seraient prévus cette semaine pour assurer davantage de rapatriements de Mayotte vers La Réunion.
La solution probable : une mission de grande ampleur, apparemment inédite, qui serait une évacuation de masse de patients vers la métropole. Le souci : la capacité incertaine de stockage d’oxygène dans un avion de ligne pendant 11 heures de vol. Les renforts prévus de la métropole pour les transports vont ainsi pouvoir aider le Smur à se concentrer sur les sauvetages locaux.
Prévoyant une situation qu’ils ne pourront plus contrôler d'ici peu, les médecins seraient même prêts à pousser l'idée d'un nouveau confinement à La Réunion si le nombre d'Evasan continuait sur le même rythme et que le nombre de cas graves locaux venait à augmenter.
Lionel Calenge pose l'équation à laquelle le système hospitalier réunionnais est confrontée
Vendredi dernier lors de son point presse aux côtés de l'ARS, le directeur du CHU Réunion posait en ces termes l'équation qui se présente à ses services dans les jours et semaines qui viennent : "La question, qui se pose évidemment et qui est dans tous les esprits, c’est jusqu’où le CHU peut-il accueillir les patients de Mayotte et jusqu’où plus généralement le système de santé réunionnais peut-il aller pour faire face ? Le CHU a eu pour l’instant la capacité d’absorber avec ses capacités actuelles. Nous pilotons cet appui avec un dialogue permanent avec l’hôpital de Mayotte et d’autres acteurs de santé, notamment le CHOR, le GHER et bien sûr le groupe Clinifutur. Le CHU pourra adapter ses capacités en unités Covid, mais dans une certaine mesure car il doit faire face à quatre impératifs. Le premier de ces impératifs c’est de faire face à un niveau d’activité très soutenu pour les besoins de la population réunionnaise. Le deuxième de ces impératifs, c’est de faire face, a minima, à des soins urgents, semi-urgents et de recours pour notre population car il est hors de question que nos malades aient des pertes de chances dans cette crise de la Covid. Le troisième, c’est de faire face à la reprise de l’épidémie Covid sur le sol réunionnais. Le quatrième impératif, c’est bien sûr d’absorber en délestage et de sécuriser une partie des patients covid de l’hôpital de Mayotte".
Au 10 février lors du dernier bilan Covid dressé par la préfecture, 55 patients étaient hospitalisés Covid dont 17 dans les seuls services de réanimation, ce qui portait à 34,10% le taux d’occupation des lits en réanimation dans notre département. Hier 15 février, ce taux d'occupation était de 61,5% selon les données actualisées par Santé Publique France.
