Un concert, une altercation, une bagarre entre une trentaine de personnes partie de rien et un jeune handicapé à vie. Voilà la tournure qu’a pris cette soirée en 2009. J.R avait alors 18 ans et toute sa vie devant lui. Il finira pourtant dans le coma avant de passer un an hospitalisé. Aujourd’hui, à 30 ans, le Dionysien est paralysé du côté droit, peine à voir et parler, et souffre de troubles du comportement. Il dépend entièrement de sa mère et du reste de sa famille pour vivre.
Ce lundi, Wilfrid R. a été condamné à 5 ans de prison pour violences ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente, 12 ans après les faits et 5 ans après la condamnation de ses camarades. Où était-il tout ce temps ? En métropole peu après son placement sous contrôle judiciaire, puis introuvable. Le procès en 2016 a donc dû se dérouler sans lui. Condamné par défaut à 5 ans de prison, il a été retrouvé et interpellé. L’accusé a décidé d’être rejugé, comme c’est son droit. Il s’en sort avec la même peine.
Cette durée d’emprisonnement était celle requise par l’avocat général, au vu des peines de 2016. Le retard du jugement ainsi que le nombre important de suspects – une trentaine – a rendu les faits de cette soirée passablement flous. D’autant plus qu’à ce dernier procès, bon nombre des témoins étaient absents. Ce sont donc les témoignages qui ont servi de preuves à l’accusation : certains se rappellent avoir vu Wilfrid R. sur place, à proximité de la victime. Trois autres affirment l’avoir vu frapper J.R. Et surtout, la victime, depuis son lit d’hôpital, l’avait également identifié.
Son avocat, Me Jean Christophe Molière, a malgré tout plaidé l’acquittement. Selon lui, les témoignages étaient "bancals". L’un d’eux, "connaissait Wilfrid R. depuis longtemps et avait déclaré reconnaître deux personnes et pas l’accusé, lors de sa première audition, raconte l’avocat. Mais lors de la deuxième, plus tard, il affirme l’avoir vu. Pourquoi n’avoir rien dit avant ?", demande-t-il. De même pour deux autres témoignages de co-accusés, l’un d’eux ayant témoigné de coups de l’accusé en une phrase, rien de plus. Me Molière insiste ensuite sur les cinq témoignages qui placent son client sur la scène des violences sans qu'aucun coup n’ait été remarqué.
L’avocat évoque l’absence de témoins : sur une dizaine de personnes citées, "seulement trois ou quatre présentes". "C’est insuffisant lorsqu’on parle de la vie d’une personne". Il rappelle également l’infraction : "Il s’agit de le juger pour des faits de violences. Pas son absence pendant l’instruction et en 2016, ni pour sa curiosité ou sa présence le soir des faits. Ces éléments ont pollué le véritable débat". La mention de la présence de l’accusé à proximité de la victime constituerait "un amalgame extrêmement dangereux" selon lui. Une présence notée aussi par la victime elle-même, "qui a reconnu six personnes en photo qui finalement avaient été mises hors de cause". "Que vous ayez de l’affection pour la victime, ce n’est pas la question", a-t-il conclu.
Wilfrid R. passera néanmoins sa première nuit en prison. "On peut dire que le dossier est clôturé", a déclaré son avocat.
Ce lundi, Wilfrid R. a été condamné à 5 ans de prison pour violences ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente, 12 ans après les faits et 5 ans après la condamnation de ses camarades. Où était-il tout ce temps ? En métropole peu après son placement sous contrôle judiciaire, puis introuvable. Le procès en 2016 a donc dû se dérouler sans lui. Condamné par défaut à 5 ans de prison, il a été retrouvé et interpellé. L’accusé a décidé d’être rejugé, comme c’est son droit. Il s’en sort avec la même peine.
Cette durée d’emprisonnement était celle requise par l’avocat général, au vu des peines de 2016. Le retard du jugement ainsi que le nombre important de suspects – une trentaine – a rendu les faits de cette soirée passablement flous. D’autant plus qu’à ce dernier procès, bon nombre des témoins étaient absents. Ce sont donc les témoignages qui ont servi de preuves à l’accusation : certains se rappellent avoir vu Wilfrid R. sur place, à proximité de la victime. Trois autres affirment l’avoir vu frapper J.R. Et surtout, la victime, depuis son lit d’hôpital, l’avait également identifié.
Son avocat, Me Jean Christophe Molière, a malgré tout plaidé l’acquittement. Selon lui, les témoignages étaient "bancals". L’un d’eux, "connaissait Wilfrid R. depuis longtemps et avait déclaré reconnaître deux personnes et pas l’accusé, lors de sa première audition, raconte l’avocat. Mais lors de la deuxième, plus tard, il affirme l’avoir vu. Pourquoi n’avoir rien dit avant ?", demande-t-il. De même pour deux autres témoignages de co-accusés, l’un d’eux ayant témoigné de coups de l’accusé en une phrase, rien de plus. Me Molière insiste ensuite sur les cinq témoignages qui placent son client sur la scène des violences sans qu'aucun coup n’ait été remarqué.
L’avocat évoque l’absence de témoins : sur une dizaine de personnes citées, "seulement trois ou quatre présentes". "C’est insuffisant lorsqu’on parle de la vie d’une personne". Il rappelle également l’infraction : "Il s’agit de le juger pour des faits de violences. Pas son absence pendant l’instruction et en 2016, ni pour sa curiosité ou sa présence le soir des faits. Ces éléments ont pollué le véritable débat". La mention de la présence de l’accusé à proximité de la victime constituerait "un amalgame extrêmement dangereux" selon lui. Une présence notée aussi par la victime elle-même, "qui a reconnu six personnes en photo qui finalement avaient été mises hors de cause". "Que vous ayez de l’affection pour la victime, ce n’est pas la question", a-t-il conclu.
Wilfrid R. passera néanmoins sa première nuit en prison. "On peut dire que le dossier est clôturé", a déclaré son avocat.