Dans le but de perpétuer la mémoire d’Aimé Césaire, l’association Good Music Diffusion organise la 4ème édition des Trophées des Arts Afro Caribéens. Créatrice de la Cérémonie des Césaire de la Musique, cette association a décidé de renommer cette manifestation majeure afin de rendre hommage à l’homme mais aussi au père fondateur de cet héritage culturel représenté par la « Négritude ».
Pour cette quatrième édition qui se déroulera le 21 septembre au Théâtre du Châtelet à Paris, l’île de la Réunion n’est pas en reste. Après les nominations de Toguna l’année dernière et de Ziskakan il y a quelques années, quatre artistes locaux iront représenter le département devant les Antilles et autres groupes des Caraïbes et d’Afrique.
Gilbert Pounia et son célèbre groupe palmiplainois Ziskakan ira défendre les couleurs de son dernier album « Madagascar » dans la prestigieuse catégorie du « Meilleur album ». Thierry Gauliris et Baster ont été nominés dans la catégorie du « Meilleur Groupe ». Le Panonnais Davy Sicard sera représenté dans la catégorie du « Meilleur artiste de l’année » tandis que Meddy Gerville ira concourir pour la « Révélation de l’année ». Au total, ce sont trois thématiques (Musique, Littérature, Cinéma) et neuf catégories que les spectateurs pourront découvrir.
De la fierté mais aussi un manque de structuration
S’il s’agit de la première fois que quatre artistes Réunionnais sont nominés en même temps, ils vont devoir se déplacer à leurs frais en direction de la capitale dans le cadre de cet évènement. Un évènement qui sera retransmis par le groupe France Télévisions et où sera présente la Secrétaire d’État en charge de la Culture et pour lequel ils regrettent le manque criant de médiatisation et d’aides concrètes des structures locales.
Selon le manager de Baster, Georges Latéral, cette situation est tout simplement incroyable : « La Réunion n’est pas à la hauteur des artistes qu’elle chérit. Tout le monde se plaint de la non ouverture musicale des Réunionnais vers l’extérieur mais que font les différentes structures ? Pas grand chose. Pendant ce temps, les artistes galèrent alors qu’il font de l’excellente musique. Je pense à des groupes qui sont présents depuis plusieurs décennies comme Ziskakan et Baster et qui ont sorti plusieurs albums… Même leur billet ne sont pas pris en charge localement. Ce n’est pas normal. »
Pour le manager, c’est une mission d’export où sera présent le Maire de Paris, des festivaliers, des tourneurs et tant d’autres personnes qui peuvent faire avancer la musique locale. Meddy Gerville souligne ainsi que c’est l’insularité de la Réunion qui pose problème : « Lorsque vous avez des groupes comme Ziskakan qui souhaitent se déplacer en tournée, il faut bien compter minimum 10.000 euros rien que pour les billets et encore. »
Malgré les qualités de la musique réunionnaise, la structuration locale semble battre de l’aile. Ces quatre nominés démontrent néanmoins le chemin parcouru depuis plusieurs années dans les studios locaux. Un travail pour lequel il vous est possible de voter à partir du 14 septembre prochain, directement sur le site « [Les Trophées des Arts Afro-Caribéens]urlblank:http://www.lestaac.com/vote2009/index.html « .