Nous ne vous dirons pas comment l’info nous est parvenue mais cela relève du roman d’espionnage.
Le gouvernement va présenter au Parlement un projet de loi afin de taxer les autos-écoles et les compagnies de transport de marchandises pour « utilisation commerciale de la voie publique ».
Des chiffres ont été avancés : les autos-écoles seront taxées 1.500 euros par mois et par véhicule. Pour les transports de marchandises, la facture sera plus salée avec 3.500 euros mensuels par véhicule d’entreprise.
Sont exclues de la nouvelle loi les entreprises de transport de voyageurs, considérées comme des services publics : RATP, SNCF, RER, régies intercommunales (Citalis, Car Ouest, Alternéo etc.)
Plusieurs observations peuvent être soulevées.
A priori, la mesure relève du droit public ; le Conseil constitutionnel ou le Conseil d’État ne devraient rien y trouver à redire : la voie publique française n’appartient à personne ! Mais…
Pourquoi alors avoir vendu les sociétés d’autoroutes à des entreprises privées ? Lesquelles en retirent un sacré bénéfice.
Pourquoi exempter SNCF, RER etc. de la mesure ? Parce qu’elles appartiennent à de grosses sociétés auxquelles il ne faut surtout pas toucher ?
Nous avons fait part de cette information à quelques personnes concernées au premier chef et ne résistons pas au plaisir de vous communiquer leurs réactions. Vous êtes assis ?
Première réaction, celle de notre ami Gora Patel. On le sait, l’ancien journaliste et rédacteur en chef de RFO fut longtemps moniteur d’auto-école avant de devenir correspondant sportif puis pigiste à RFO-Saint-Pierre avant de monter en grade. Mais il a toujours su garder ses amis et amies dans son ancien milieu. Lorsque nous l’avons mis au courant, nous avons dû éloigner notre écouteur de nos esgourdes sous peine de devenir sourd ! Son rugissement à dû s’entendre à des kilomètres.
« Quoi ? Si cette loi scélérate passe, je mets fin à ma retraite dorée, je me rase la barbe et je remets mon auto-école en fonctionnement. Et comme j’ai encore une petite audience dans le milieu, j’ameute toute la profession et nous faisons la grève des leçons de conduite et des épreuves du permis. On verra bien s’ils persistent. De plus, je prends immédiatement langue avec les compagnies de transport routier pour bloquer la France, toute la France, jusque dans les plus courts des chemins vicinaux. Nous avons le matos qu’il faut ».
Si ça, c’est pas un ultimatum, qu’on me dise ce que c’est.
La réaction est la même du côté des compagnies de transport de marchandises. En gros : « Lorsque la France en aura marre d’avoir faim parce que les commerces et les stations-service ne seront plus livrés, on verra bien s’il n’y a aucun rétro-pédalage gouvernemental. Et on vous jure qu’on va même bloquer les livraisons à l’Elysée, dans tous les ministères, les préfectures et autres trésoreries. Ils bouffent aussi, ces gens-là, et pas seulement à tous les râteliers ». No comment.
Poussant plus loin nos investigations, nous n’avons pas interrogé les partis d’opposition ni les syndicats, ç’aurait été trop facile. Nous avons voulu savoir ce qu’en pensaient les soutiens du gouvernement. L’un d’eux nous a cloué au sol.
Le sénateur Michel Dennemont a déclaré sans ambages :
« Ils n’en feront jamais d’autres !… Nous, sénateurs de La Réunion, avons décidé de soutenir le Président non pas par amour mais plutôt pour l’empêcher de faire trop de conneries. Car notre pays a besoin d’être vraiment gouverné en évitant le n’importe quoi très dommageable. Il multiplie les conneries comme une grenouille les grappes de têtards… Il s’en fout, lui, il ne craint rien, protégé par sa Garde républicaine. Mais nous, les élus du peuple, qui nous protège ? Voici quelques jours, ma permanence des Avirons a été prise pour cible à cause des retraites. A quoi dois-je m’attendre, cette fois ? Un enfoncement à coups de 35-tonnes bourrés de tomates pourries ? Si ça continue, je m’inscris au parti de… peu importe ! »
On le sait, l’amer Michel n’a jamais eu la langue dans la poche mais nous lui laissons l’entière responsabilité de ses propos.
Quoiqu’il en soit, les jours à venir risquent de ne pas être moroses, à défaut d’être vraiment comiques.
Question personnelle et purement pernicieuse :
Pourquoi élaborer cette loi en missouk ?
[Ceci est un poisson d’avril]