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Cuisine Centrale de Saint-Benoît : L’exclusion programmée des salariés

En grève depuis le début de l’année pour dénoncer le non respect des conditions de leur transfert chez le nouveau titulaire du marché public de la restauration municipale de Saint-Benoît, l’ensemble des salariés sont accusés, à tort, d’avoir laissé cette cuisine en état d’insalubrité, la responsabilité rejetée sur le responsable qualité et la directrice adjointe.  […]

Ecrit par Patrick Lauret – le lundi 29 janvier 2018 à 09H29

En grève depuis le début de l’année pour dénoncer le non respect des conditions de leur transfert chez le nouveau titulaire du marché public de la restauration municipale de Saint-Benoît, l’ensemble des salariés sont accusés, à tort, d’avoir laissé cette cuisine en état d’insalubrité, la responsabilité rejetée sur le responsable qualité et la directrice adjointe. 

Leur exclusion programmée 

C’est avant même que le contrat du nouveau titulaire de ce marché ne débute,  (de plus de 5millions d’euros) que l’exclusion progressive des salariés de la cuisine centrale de Saint-Benoît a commencée. Monsieur Moutoussamy Alex, gérant de la société Régal des Iles TRAITEUR, a commencé, dès la première rencontre avec le représentant CGTR Monsieur Patrick Lauret, le 07 Décembre 2017, à montrer son vrai visage. En adoptant une attitude provocante, des propos menaçants, « Mi di pa ou bonjour, mi règle out compte avant » et un comportement irrespectueux dès cette première rencontre organisée dans le cadre du transfert des 61 salariés de la cuisine centrale de Saint-Benoît vers sa société Régal des Iles. Bloquant ainsi tout dialogue entre lui et ses futurs salariés, à moins d’un mois de la prise d’effet de son contrat. Utilisant ainsi le mois de décembre, qui lui été conféré pour période de transition, comme une réelle période de destruction massive. 

Au travers de multiples courriers envoyés par voie postale au domicile de chaque salarié, c’est une véritable course à l’intimidation à laquelle s’est livré ce chef d’entreprise : convocations individuelles durant les fêtes de fin d’année, durant les congés annuels des salariés, prétendues données individuelles manquantes nécessaires au transfert des salariés, mais aussi au versement du salaire. Des courriers envoyés à hauteur d’un total de 5 à ce jour, utilisant même le « quand dira t-on » pour employer ses termes « selon les rumeurs» afin d’intimider les salariés. Les salariés de la cuisine centrale se posent ainsi la question, de quel niveau est ce monsieur ? Ces mêmes salariés qui avaient pour habitude de traiter avec des chefs d’entreprises respectueux et hautement plus qualifiés, tous se demandent comment un marché public de cette envergure peut il être attribuer à une société d’un tel niveau ? 

Alors que le transfert des salariés de la cuisine centrale devrait se faire à l’identique des conditions de l’ancien employeur, conformément à l’article L-1224-1 et suivants du code du travail, automatiquement, sans signature de quelconque contrat ou avenant à leur contrat de travail, celui-ci est annoncé d’emblée par Monsieur Moutoussamy comme étant compliqué, voir compromis. Annonçant dès le début, ne pas vouloir poursuivre le financement de plusieurs avantages sociaux acquis, notamment, la mutuelle, la prévoyance, la subrogation, le 13ème mois… 

Evincés de leur missions respectives 

Habituellement et légalement, comme défini par le Cahier des Clauses Particulières de ce marché public, le responsable qualité de la cuisine centrale de Saint-Benoît est chargé d’assister la ville dans le suivi et le contrôle de la gestion générale de la cuisine. De même, la diététicienne et directrice adjointe de la cuisine, chargée dans le cadre des missions qui lui ont été conférées, de veiller au bon fonctionnement des achats et de la maintenance, de la qualité, entre autres, de la cuisine. C’est donc tout naturellement, qu’eux deux assistent la ville de Saint-benoît lors des inventaires des équipements et des biens qui ont lieu au sein de la cuisine en octobre et novembre 2017 pour la clôture de la convention provisoire de DSP ainsi que pour l’ouverture du marché à procédure adapté signés tous deux avec D2R. 

Lors de l’organisation de la clôture de ce MAPA, cet inventaire des biens et des équipements était programmé pour le 22 Décembre 2017, avec la ville, représentée par Madame Clarisse Lauret et D2R. Ces deux membres de l’encadrement de la cuisine sont bel et bien des professionnels de la restauration collective, missionnés pour assister la ville, elle-même, novice en la matière. 
Car, pour rappel, la ville de Saint-Benoît, a délégué depuis près de 20 ans, la gestion de sa cuisine et de son personnel. Laissant libre court au délégataire de l’exploiter à bon escient. En plus de la fabrication des repas pour la restauration municipale de Saint-Benoît, le délégataire précédent employait une seconde équipe, présente au sein de la cuisine en horaire décalée, pour la confection des repas de plusieurs contrats annexes (GHER-FAM MAS-Portage …). 

Le complot

Ainsi, le 22 décembre 2017, dernier jour d’activité de restauration municipale de la ville, l’ensemble des équipes y étant affectées, à 100% de leur temps de travail ont effectué leur dernière journée d’activité au sein de la cuisine. 

Alors que l’inventaire contradictoire des équipements et des biens de la cuisine était programmé à cette date, 22 décembre, la mairie, représentée Madame Clarisse Lauret, à décider d’annuler ce rendez vous. Non pas en alertant l’encadrement chargé du dossier depuis le début, mais bel et bien en s’adressant directement à la direction régionale  et nationale de D2R. 

En congés annuels dès le 22 Décembre après leur journée de travail, l’ensemble des salariés quitte la cuisine centrale, alors que celle-ci est toujours en activité, avec l’autre équipe de salariés de D2R, en charge des contrats annexes, sous la responsabilité directe de D2R.

Le 26 Décembre 2017, bien qu’en congés annuels, Monsieur Lauret, responsable qualité et Madame Marianne, diététicienne et directrice adjointe sont conviés par Madame Baret (DGS de la ville de Saint-Benoît) à une réunion au sein de la mairie. Tous deux, acceptent de toute évidence, malgré leur congé, inquiets de la rupture du dialogue de la part de Monsieur Moutoussamy et du déroulé du transfert des salariés. A cette rencontre, l’annonce faite fut explicite et des plus brutales, « le problème de Monsieur Moutoussamy, c’est vous, Monsieur Lauret » déclarent les avocats de la ville, eux aussi présents à cette rencontre avec Madame Baret.  Ce même jour, Madame Marianne reçoit un texto de Monsieur Dominique Payet, chef de production de la restauration scolaire au sein de la cuisine, lui indiquant avoir repris son poste, après près de 4 mois d’arrêt maladie. Alors même que l’unité de production est complètement déserte et sans aucune activité, pour y faire quoi ? 

Le 27 Décembre 2017, en présence des représentants de la mairie et de D2R, l’inventaire des biens et des équipements à finalement eu lieu. Sans l’encadrement de la cuisine, l’état des lieux des locaux à qui plus est, été réalisé par constat d’un huissier. Se pose alors la question de la présence de bacs gastronomes contenant des denrées alimentaires, cuites et crues… Qui les a laisser ou oublié ? Ou même introduit par pur fait de malveillance ?  Pire encore, qu’elles compétences de Madame Lauret Clarisse, responsable du service restauration municipale de la mairie de Saint-Benoît ? Comment explique t-elle ne pas avoir exigé de D2R le nettoyage et la remise en état des locaux de manière urgente et de procéder à une vérification du travail effectué?  

Plus grave, lorsqu’un inventaire de sortie est réalisé, le propriétaire des lieux n’est il pas censé récupéré les clefs, bloquant ainsi l’accès à l’ancien locataire ? Au sein de la ville de Saint-Benoît, cela ne se passe pas comme de la sorte, l’on réalise l’état des lieux en laissant les clefs au locataire sortant, laissant ainsi libre court à ce dernier de pénétrer dans les locaux à son bon vouloir. 

C’est ainsi, que les 29 et 30 Décembre, la société D2R a pu encore pénétrer dans les locaux, procédant au retrait de l’ensemble de ses stocks de matières premières (épicerie et froid), ne souhaitant pas le transmettre à la société Régal des iles. Entraînant au passage des débris de cartons, traces diverses sur les sols, restes alimentaires divers issus des stocks et remplissage des poubelles notamment. Toujours aucune réaction du propriétaire des lieux pour le faire nettoyer à ce moment là ?  

Enfin, en date du 08 Janvier 2018, les représentants de la mairie, Madame Baret (DGS), Madame Lauret Clarisse, Monsieur Payet (DGA) Monsieur Atchy (DGA) accompagnés d’un cuisiniste expert missionné par la ville sont entrés dans les locaux. C’est avec l’encadrement de la cuisine qu’à eu lieu la visite des locaux. En tant que professionnels confirmés, c’est tout naturellement que Monsieur Lauret et Madame Marianne ont alerté les représentants de la mairie de la situation sanitaire de la cuisine. Leur suggérant de mettre en demeure D2R, responsable de la situation, de la présence des ces quelques bacs et poubelles non vidés, à procéder au nettoyage, avant que le nouveau prestataire prenne possession des lieux. La présence de moisissures aux plafonds de l’établissement a également été notée ce jour, facilement expliquée par le manque d’aération depuis la période de fermeture et le taux d’hygrométrie grandissant dans les locaux en raison des conditions climatiques des 8 derniers jours. Une fois n’est pas coutume, l’encadrement de la cuisine ainsi que ces conseils délivrés aux représentants de la ville sont balayés d’un revers. 

Le scandale

Aidé de ces innombrables incompétences et manquements de la part de D2R et de la mairie de Saint-Benoît, Monsieur Moutoussamy profite alors pour fustiger sur la place publique le responsable qualité et la directrice adjointe de la cuisine centrale de Saint-Benoît. Au cœur du conflit dont il est lui-même à l’origine, auquel il ne souhaite aucunement mettre fin, allant de provocations en provocations, Monsieur Moutoussamy à fait tomber l’ultime provocation ce vendredi 19 Janvier 2018. 

C’est par voie d’huissier qu’il a fait se signifier à ces deux membres de l’encadrement leur mise à pied à titre conservatoire et leur convocation à un entretien le vendredi 26 Janvier pouvant aller sur un licenciement pour faute lourde. Ces deux salariés, fervents actifs et défenseurs des intérêts collectifs de l’ensemble salariés se voient sanctionnés, ainsi qu’un de leur collègue, cuisinier, Monsieur Jean Pierre Ropaul, lui aussi fervent actif au sein du conflit.    

Criant au scandale, Monsieur Moutoussamy convie même la presse locale pour filmer, photographier et publier sur l’immondice retrouvé à la cuisine centrale. Peut-on réellement parler d’insalubrité, quand cette même cuisine montre un résultat exemplaire publié sur Alim Confiance, site officiel des services d’hygiène, qualifiant l’état et le suivi de la réglementation en matière d’hygiène de « satisfaisant », lui attribuant ainsi un agrément sanitaire ? Peut on réellement fustigé des salariés qui sont en tous points étrangers à cette situation ? Pourquoi les sanctionnés après les avoir volontairement exclus de leur missions respectives ? 

Au final, tout ce spectacle pour faire payer à ces salariés investis auprès de la mairie de Saint-Benoît et des équipes, les erreurs des autres. N’était-il pas plus judicieux de la part du donneur d’ordre de capitaliser sur la matière grise et les compétences déjà existantes dans son unité, plutôt que d’accorder du crédit à un traiteur de la place ? Lui-même responsable d’une Intoxication Alimentaire sans précédent sur le département en 2016 pour justement le non respect des règles d’hygiène. L’avenir nous le dira…

Conclusion

L’affaire de la cuisine centrale de Saint-Benoît c’est celle d’un règlement de compte. Informé de l’implication forte du personnel dans son outil et son attachement à celui-ci M. Moutoussamy s’est donné pour mission de renverser la vapeur. Or, sa priorité devrait être de tout mettre en œuvre pour préserver la cohésion sociale. N’est-ce pas le rêve de tout employeur d’avoir à sa disposition un personnel apaisé, qui travaille dans la sérénité ? M. Moutoussamy ne prend pas cette direction, mais a décidé de s’attaquer en premier lieu au représentant du personnel et responsable syndical. 

Ce doit être la première fois dans l’histoire  sociale de ce pays qu’un employeur s’en prend officiellement avec une telle violence au responsable syndical. D’ailleurs, fort du marché qu’il a obtenu il est obsédé par l’idée que pour réussir l’opération il doit décapiter la tête de l’encadrement de cette cuisine.

La chasse aux sorcières a commencé à la cuisine centrale et il tente de diviser pour mieux régner. Mais c’est oublier les longues luttes de ce personnel pour arriver à l’étape sociale où il est aujourd’hui. 

M. Moutoussamy, qui découvre les rouages d’une vraie entreprise a décidé de faire fi des représentants syndicaux. Il veut faire SA LOI appliquer ses CODES et ceux qui résistent se retrouvent à la porte dans la plus grande violence qui soit. 

 

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