La CCIR a accueilli la CAPEB, ainsi que les secrétaires généraux de la CFDT et CGRT BTP. Comme le montrent les images, la mobilisation des artisans du BTP ce jeudi matin a été très forte. Le but était d’exprimer les chiffres importants liés à la suppression de l’APL accession. Ibrahim Patel, le président de la CCIR, confie qu’il ne conteste pas la loi, mais est inquiet, « ce sont des décisions douloureuses pour l’économie réunionnaise ».
En 2008, déjà plus de 10 000 emplois du BTP ont été supprimés. En 2017, la loi pour retirer l’APL accession a été votée. Cette loi a été mise en place lors des congés des BTP en décembre dernier. Elle concerne aujourd’hui plus de 500 entreprises du BTP et surtout ce sont près de 2000 salariés qui risquent de perdre leur emploi. Les artisans sont ainsi dans l’obligation de se séparer de leur personnel. Cela représente 51 millions d’euros de chiffre d’affaires par an. « Et la capacité à construire va petit à petit disparaître », souligne Cyrille Rickmounie, président de la CAPEB.
« Ne rajoutons pas du chômage au chômage », confie Ibrahim Patel. Il précise que la question existentielle reste avant tout « comment protéger nos familles réunionnaises? ». Bien qu’il n’y ait quasi plus de bidonvilles sur l’île, il faut savoir que 50% des famille vivent sous le seuil de pauvreté, qu’avec 900 euros par mois. Entre 2012 et 2017, plus de 4000 familles ont bénéficié de l’APL accession, ce qui concerne plus de 80% des logements.
CAPEB et CCIR souhaitent que l’Etat revienne sur sa position et réintroduise l’APL accession. « Sans l’Etat, ces familles ne pourront jamais devenir un jour propriétaire », précise Ibrahim Patel. Johnny Lagarrigue, secrétaire général CFDT BTP confie que « c’est comme une volonté de ramener les gens vers le locatif ». Ils demandent ainsi également un plan logement en commun entre les collectivités et l’Etat.
Le 1er mars prochain, la CAPEB ainsi que de nombreux artisans, se rendront à la Préfecture. Avec des revendications écrites, ils demanderont une nouvelle fois le retrait de cette mesure. La CAPEB a également transmis un dossier à Max Dubois, ancien porte-parole d’Emmanuel Macron, lors de sa venue sur l’île. Il a notamment créé le mouvement R&DOM afin de lutter contre le chômage grandissant dans les DOM-TOM. Ils attendent également la venue du Premier Ministre pour se faire entendre.