Les regards d’incompréhension échangés par les auditeurs dans la salle d’audience correctionnelle, ce jeudi 20 avril, étaient suffisamment éloquents : le jugement rendu par la présidente Peinaud allait à l’encontre de toutes les prévisions.
De l’avis commun, y compris celui des avocats présents, la relaxe s’imposait. Eh bien non ! La décision de justice a contredit tout ce qui s’était dit à l’audience du 9 mars.
Des milliers de » Meilleure entreprise de l’année » !
Voici ce que nous écrivions alors :
» Depuis une quinzaine d’années, le magazine « L’Eco Austral » organise le « Técoma Award » qui vise à désigner des chefs d’entreprises particulièrement méritants entre La Réunion, Madagascar, Maurice et les Seychelles. Le journal d’Alain Foulon contacte quelques chefs d’entreprises ayant attiré son intention. Toujours pour des motifs très valables « .
« Et en septembre/octobre 2016, il semble bien que cet organe de presse se soit fait piéger jusqu’à l’omoplate incluse ». Le vote électronique ayant été institué, des votes favorables à Mme Leichnig ont afflué du jour au lendemain en provenance de diverses régions du monde. Ce que constatant, Zinfos 974 a mis en avant le fait que des » like » pouvaient s’acheter très aisément auprès d’entreprises spécialisées dans ce type de manipulation de l’opinion.
C’est ainsi qu’on peut constater, dans des publicités télévisées passant quotidiennement sur nos chaînes, que des » boîtes » sont » élues meilleures entreprises de l’année pour la 5è fois consécutive ».
Juste une constatation de faits établis !
Ce que constatant également, L’Eco Austral, cet organe de presse, a aussitôt annulé son concours. Pierrot Dupuy, dans Zinfos 974, a simplement écrit :
» Entreprise de l’année : une candidate aurait-elle triché ? » Ajoutant pour la compréhension de son public : » Le Net permet toutes les tricheries possibles « .
Le produit-phare de Mme Leichnig consiste en un procédé de conservation de produits frais comme la vanille. Un produit d’excellence qui n’a jamais été mis en cause par personne !
Cette dame est quand même venue pleurer à l’audience, soutenue par une avocate parisienne, arguant du fait qu’elle était connue jusqu’au Japon. On ne voit pas bien le rapport, ce qui n’a pas empêché la plaignante de réclamer des dizaines de milliers d’euros de dédommagements. Renseignements pris, elle n’a jamais perdu un dixième de kopek depuis !
» Vous avez quand même eu beaucoup de votants favorables « , avait constaté la présidente Dinot à l’audience.
Malgré toute cette argumentation prouvant qu’il n’y avait eu aucune diffamation en l’espèce, juste un constat de faits bien établis, le tribunal a condamné Zinfos 974 et son rédacteur en chef à 2.000 euros d’amende et deux fois 2.000 euros de dommages-intérêts à la plaignante, laquelle plaignante n’a donc subi AUCUN dommage.
Zinfos devra également faire publier le jugement à ses frais, dans deux journaux locaux.
Ne dites plus à une femme qu’elle est jolie !
Le constat est aussi simple que navrant : on s’enfonce de plus en plus, par la grâce de notre sainte justice, dans une société à l’américaine. Où, comme disait Biraud dans » Un taxi pour Tobrouk » : » Le moindre bobo devient monnayable « . Pas que le bobo !