A peine remis des émotions de l’élection, le tête de liste de la CGPME s’est confié avant d’entrer en conciliabule avec tous les nouveaux élus de la chambre pour distribuer les postes de chacun, si ce n’était déjà fait depuis hier soir. Yvès Hoarau, qui représente la CGPME, peut être fier du coup réalisé en obtenant la vice-présidence de la CCIR. Avec six sièges à l’issue du dépouillement des bulletins à la mi-décembre, la CGPME n’était promise qu’à un rôle d’arbitre. Pourtant, avec ce ralliement à la Fédaction, la CGPME a pris le risque de froisser sa base électorale.
« On a rejoint Ibrahim Patel parce que le Medef nous a fermé la porte. Il a rompu ses engagements. J’insiste là-dessus. L’engagement qu’on avait pris au départ avec eux c’était de constituer un groupe de 19 pour pouvoir faire une majorité et travailler ensemble dans le développement de l’île », affirme-t-il.
Selon Yvès Hoarau, l’appétit plus grand du côté du Medef est venu par la suite à cause du nombre de sièges plus important qu’il avait par rapport à la Confédération des petites et moyennes entreprises.
Revenant sur l’épisode fâcheux de la semaine dernière où Ibrahim Patel avait apporté des accusations graves de fraude aux bulletins de vote orchestrées par la CGPME, Yvès Hoarau a pour sa part considéré cet événement comme « clos ».
« Ibrahim Patel s’est trompé sur notre compte »
« J’ai contacté monsieur Patel avant qu’il ne fasse sa conférence de presse. Je lui avais dit qu’il allait droit dans le mur. (…) Porter des accusations sans faits était grave. Il a reconnu publiquement, par un communiqué qu’il a adressé au président de la CGPME (ndlr : Dominique Vienne), qu’il s’était laissé emporter par un de nos candidats qui avait disparu de notre liste depuis x temps et s’est retrouvé chez lui. Aujourd’hui, il voit bien que c’était une erreur », a déclaré Yvès Hoarau pour défendre sa cause.
En renvoyant Ibrahim Patel à « ses erreurs de jugement », Yvès Hoarau a enfoncé le clou à l’encontre du Medef cette fois-ci. Avec ce dernier, la CGPME n’avait pas pu trouver un accord de principe, malgré la confortable position à 12 sièges de l’organisation des patrons. « Ils (le Medef) ont profité de l’escabeau pour pouvoir avoir un poids important, et ensuite ils nous l’ont enlevé pour nous laisser tomber », conclut-il un brin amer.