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Wikileaks révèle les réelles intentions de la Grande-Bretagne et des USA pour les îles Chagos

Parmi la foultitude de câbles dévoilés ce lundi par le projet Wikileaks (plus de 250.000 en tout) certains d'entre eux concernent directement le point de vue de l'administration des Etats-Unis en accord avec la Grande Bretagne. Entre les lignes, ces fiches d'information révèlent que les deux administrations ont bel et bien envisagé la sanctuarisation des îles Chagos pour rendre un retour des populations concernées impossible.

Ecrit par Ludovic Grondin – le jeudi 02 décembre 2010 à 12H32


La nouvelle de la révélation des câbles de l’administration américaine n’en a pas finit de dévoiler les projets de l’administration américaine, côté coulisses. Dans ce méandre d’informations confidentielles, certaines concernent directement les intérêts américains et britanniques dans le maintien des îles Chagos sous leur autorité.

Un accord tacite entre anglais et américains

Les notes révélées ne laissent aucune place au doute. Ces liens portés sur la place public révèlent qu’Américains et Britanniques ont bien envisagé la création d’une réserve marine aux Chagos pour couper cours à toute tentative de retour des natifs des Chagos essaimés pour la plupart dans d’autres îles de l’océan Indien depuis les années 60.

Parmi les morceaux choisis publiés aujourd’hui dans le quotidien national The Guardian en Angleterre, Londres et Washington son,t dans un accord tacite, pour que les intérêts militaires américains soient préservés malgré cette sanctuarisation.

Les Anglais ne regrettent pas l’expulsion des Chagossiens

Des notes datant de mai 2009 révèlent ainsi, froidement, que « les anciens habitants des Chagos seront confrontés à un mur, si le classement en réserve marine de l’ensemble des îles, dans leur demande de retour sur leur sol, devenait effectif ». Un classement rendu nécessaire, en mer du moins, car les lois anglaises interdisant tout développement humain ne concerne que le sol des Chagos.

Dans les fils diplomatiques révélés, l’un d’entre eux évoque le fait que les Anglais ne regrettent pas l’expulsion des Chagossiens dès 1965 et explique que l’utilisation de Diego Garcia en base militaire a permis de protéger les intérêts des Etats-Unis et du Royaume-Uni dans la zone.

Pour rappel, l’archipel des Chagos, constitué de 55 îles dont la principale, Diego Garcia, devient officiellement le 8 novembre 1965 un « Territoire britannique de l’océan Indien » qui marquera le début de l’exode de sa population.

La constitution en réserve marine a été envisagée pour que Port-Louis « n’aille pas se plaindre à la tribune des Nations-Unies » révèle Wikileaks. Colin Roberts, conseiller politique au Foreign and Commonwealth Office (FCO), cité dans les documents, n’est pas tendre avec le gouvernement mauricien. Pour ce diplomate, Maurice n’est réellement préoccupé que par le potentiel en poissons des eaux de l’archipel, l’un des moins exploités au Monde.

Les conservateurs ne sont pas prêts à bouger d’une ligne

Les notes se réjouissent également de l’influence minime qu’aurait David Snoxell, l’un des ardents avocats de la cause chagossienne, au sein du Foreign and Commonwealth Office.

Enfin, sur le plan politique, la diplomatie britannique précise dans ses notes que « si les conservateurs remportent les législatives de mai 2010 (ndlr : les notes datant de 2009), ils afficheraient une ligne encore plus stricte tout en confortant la stratégie militaire des Etats-Unis sur Diego Garcia », une île située à quelques heures seulement de l’Iran ou de l’Afghanistan par exemple.

 

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