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Vrai-faux traquenard, fusil fantôme, certif médical flou, audience biaisée…

Correctionnelle Sud – Mardi 10/11/2015

Ecrit par Jules Bénard – le mardi 10 novembre 2015 à 15H37
Le moins que l’on puisse dire est que le verdict a laissé toute la salle dans une expectative nimbée de vague et d’insatisfaction. Si l’on s’en tient à l’acte d’accusation, l’affaire est plus simple qu’un œuf à la coque.

Ras-le-bol

6 mai 2015, Entre-Deux, 7  heures pétantes. Joseph Dijoux téléphone à son meilleur ennemi, Jean-Luc Técher, seul garagiste du village. Sa voiture, sur le terrain de sport de la commune, ne démarre plus. Le garagiste accourt. Il aurait dû se méfier car l’appelant a un vieux compte à régler avec lui.

Voici deux ans, une voiture a été échangée entre le sieur Dijoux et un autre protagoniste, sous entremise du garagiste ; au terme de l’échange, Dijoux devant récupérer les pièces du véhicule. Mais voilà, les pièces ne lui ont jamais été remises malgré ses nombreux appels et déplacements chez un garagiste jamais là.

Lassé de voir le garagiste se dérober, Dijoux n’a imaginé que ce stratagème pour rentrer en possession de son bien. Le garagiste arrive sur place et là, bien maline la poule qui y démêlerait ses petits !

Il n’en dort plus de la nuit

Toujours selon l’acte d’accusation, à l’arrivée du garagiste, Dijoux sort un fusil d’on ne sait où, se précipite, moleste quelque peu l’homme de l’art et lui colle le canon du fusil sur le flanc. Il lui donne, en plus de quelques baffes d’entrée en matière, trois jours pour s’acquitter de sa dette, faute de quoi…

Toujours selon l’acte d’accusation, deux témoins corroboreraient les dires de la victime, laquelle, depuis, n’en dort plus de la nuit.

La partie civile a insisté sur la notion de guet-apens en niant farouchement tous les dires de l’accusé. Ces deux témoins, cités à comparaître par la défense, ont brillé par leur absence.

L’affaire semblait entendue et la substitut Coupry a appuyé fort sur la pédale, réfutant en bloc tous les témoignages allant dans le sens de la défense. Réclamant pas moins de 6 mois avec sursis pour l’embusqué au fusil.

C’est alors que Me Cissé, pour l’accusé, s’est attaché à démolir pièce après pièce tous les éléments de l’accusation.

Un fusil fantôme

Avec la ténacité d’un bûcheron canadien abattant son sycomore, Me Cissé a repris tous les éléments du dossier, sans « tirer à la ligne » mais avec une opiniâtreté forçant le respect.

L’indélicatesse du garagiste refusant de livrer les pièces dues ? Personne ne le nie, pas même l’épouse du bonhomme. Le fusil ? On ne l’a jamais retrouvé. D’ailleurs, l’accusé n’a jamais possédé d’arme ! Les témoins ?

Curieusement, lors de la plainte déposée par le garagiste, ils n’existaient pas. Et deux jours plus tard, ces deux potes au garagiste se déclarent aux gendarmes.
A noter que de là où ils se « seraient trouvés », ils n’auraient rien pu voir.

Le certificat médical ? Lors du dépôt de plainte, il ne mentionnait rien, pas même une éraflure. Deux jours plus tard, le plaignant déboule chez les gendarmes : « Mais si ! Mais si ! J’ai un hématome. Voyez plutôt… » Et d’exhiber un bleu tombé là de Saturne.

Avec un certificat médical dubitatif : l’hématome « pourrait » être le fait d’un canon de fusil mais rien n’est moins sûr.

Il est coupable ou il ne l’est pas !

La moralité de la victime ? Me Cissé produit un témoignage qui en dit long : voici quelques années, il aurait simulé une soi-disant agression de la part d’un ex-employeur saint-pierrois, plainte classée sans suite.

Toute cette brillante démonstration de la défense n’a servi à rien. Le tribunal a condamné Dijoux à 4 mois avec sursis. Jugement en demi-teinte qui ne satisfait personne.
Il est coupable ou il ne l’est pas ?
 

 

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