A l’écran, un schéma censé représenter notre chaîne neuronale. Voix grave, ton compassé, le commentateur explique que « l’on connaît encore mal le fonctionnement du cerveau » mais « Tatata ! », sonnez trompettes, on sait comment soigner ses avaries. Rien que ça, déjà…
Puis, une belle tartine que l’on entend croustiller ; une lame de couteau y étale une couche de beurre d’au moins 2 millimètres d’épaisseur. Parce que « ce beurre-là » contient un produit aussi improbable que les neurones à Hollande, aussi farfelue que l’humanisme de Didier Robert, aussi mythologique que la culture de Sinimalé, aussi ridicule que l’humanisme de Paul Vergès.
Bref, un produit qui guérit les maux du ciboulot… « dont on ne sait pas toujours comment ça marche ». Le viagra de la cabèche, le cialis de la panne du cervelet, l’aspirine de l’anti-sèche foireuse, la panacée des méandres reptiliens qui ne reptilent plus.
Quand on sait que les corps gras, exception faite de l’huile d’olive à dose modérée, sont mauvais pour l’organisme… Là, il nous est recommandé de beurrer par louches.
Les corps gras, on ne les utilise pas pour la santé mais… parce que nous sommes d’affreux gourmands, y compris moi-même. Un civet canard à la graisse cochon naturelle est au-dessus de tout éloge. Un filet d’huile de sésame crue sur un poisson juste frit à cœur est un péché de gourmandise. Un ragout de queue de bœuf à l’huile de coco (pas de palme, de coco) de nos amis mahorais se passe de commentaire.
De là à nous dire qu’une cuillère à soupe de beurre va nous guérir de l’Alzheimer, de « la mémoire qui flanche », de la danse de Saint-Guy ou de la goutte militaire, il y a une marge.
Bon appétit !