“Aller se former et garder ses compétences sur les grands chantiers de la métropole, afin de revenir et construire nos futures infrastructures“. C’est le message qu’a voulu faire passer la Région, ce matin, lors de la signature de la convention-cadre relative à l’emploi de Réunionnais sur le chantier de ligne TGV entre Tours et Bordeaux. Ce partenariat a été signé entre la Région, l’entreprise de BTP Vinci et la société d’intérim Axion. Une première vague de travailleurs du bâtiment, en majorité des conducteurs d’engins, partira début mars faire ses gammes sur la construction de cette ligne de TGV, le plus grand chantier européen actuellement. Coût total du dispositif d’accompagnement : 50.000 euros.
Pour Louis-Bertrand Grondin, conseiller régional délégué à la formation professionnelle, la Réunion possède “de vraies compétences qu’il faut valoriser“. “Nous avons répondu favorablement à la demande de Vinci, qui cherchait des conducteurs d’engins avec de hauts niveaux de qualification, pour travailler sur la construction de la ligne de TGV entre Tours et Bordeaux. Nous avons la chance à la Réunion d’avoir ces travailleurs, qui ont oeuvré pour beaucoup lors de la construction de la route des Tamarins“, indique-t-il.
Pour faciliter l’arrivée des ouvriers, la Région leur allouera une prime d’installation de 800 euros, ainsi que le paiement de leurs loyers à hauteur de 400 euros pendant trois mois. Le prix du billet d’avion, ainsi que leur formation, sont compris dans le dispositif mis en place par le Conseil régional. “Nos travailleurs ont choisi une mobilité réussie“, affirme l’élu régional.
« Il y aura également des besoins à combler dans le génie civil“
Selon lui, ce partenariat entre la collectivité, Vinci et la société Axion (qui se chargera d’étudier les profils des travailleurs avant de les envoyer sur les chantiers de métropole), est “gagnant-gagnant“ : Vinci embauche des Réunionnais et la Région s’occupe de leur prise en charge, grâce au travail de prospection d’Axion.
Même son de cloche du côté de Vinci, où Jean Vantal, directeur des ressources humaines du leader mondial du BTP, confirme que les besoins “sont là“. “Nous croyons beaucoup dans la mise en oeuvre de cet accord. On était parti sur 15 recrutements, mais cela n’est pas fermé ; il y aura également des besoins à combler dans le génie civil“, assure-t-il. Au niveau de la rémunération des ouvriers, il n’y aura « pas de souci » pour lui : ils seront payés “au même titre que n’importe quel salarié de Vinci“. La seule contrepartie demandée par la société est que les employés “s’inscrivent dans une durée significative“. Soit au minimum six mois sur un chantier.
Une véritable opportunité pour de nombreux ouvriers du BTP, véritable pilier économique de l’île et qui n’a pas été épargné par la crise. Avec la mise en place de ce partenariat public-privé, Yannick, conducteur d’engins, parle même de “nouvelle chance“. “C’est une grande opportunité pour nous de “garder la main“ et de pouvoir travailler correctement. De plus, travailler pour une entreprise comme Vinci, c’est vraiment un honneur. La politique de la boîte permet également d’être souvent en mobilité, et c’est ce qui m’attire“, précise-t-il.
Un avis que partage Jean-Pierre, également conducteur d’engins, qui voit, en plus des avantages financiers qu’offre cette mobilité, un moyen de refaire sa vie en métropole. “Si ma famille arrive à s’adapter, alors on reste“, affirme-t-il, avant de reprendre : “De toute façon, nous avons une opportunité, et nous devons la saisir, peut importe les difficultés“, conclut-il.