Dans le monde du jeu vidéo, on le surnomme Tuscan. Dans la vie, il s’appelle Vincent Burgot. Ce Réunionnais âgé de 22 ans, étudiant en comptabilité et vivant à Paris, est en passe de réaliser un rêve de gosse. Devenir pilote automobile.
Et s’il y arrive, c’est en grande partie grâce à son talent… de « gamer » ! Vincent a en effet pu toucher à un volant grâce à ses qualités de joueur de jeu vidéo. Alors, comment passe-t-on de la manette de jeu vidéo au volant d’une voiture de sport automobile ?
Très bon gamer, excellent pilote ?
Tout commence par un championnat de France. Vincent est amateur de jeux vidéos depuis qu’il est enfant. Son jeu favori est Forza Motorsport 4, un jeu de simulation de sport auto. Au début de l’année 2012, il s’inscrit aux championnats de France du jeu, tout comme 8.000 autres passionnés. Après 9 mois de compétition, il termine à la cinquième place, un classement qui lui permet de participer au programme de Microsoft Audi Endurance Experience. Kezako ? Il s’agit tout simplement de tester le savoir-faire de ces excellents joueurs de jeu vidéo sur une vraie piste, avec une vraie voiture. De passer du virtuel au réel.
Au volant de son Audi A1, il aligne le meilleur chrono de la journée et [termine premier]url:https://www.youtube.com/watch?v=t0zWjdzeghw . « C’était la première fois que je tenais un volant de voiture de sport dans mes mains sur un circuit ! J’avais eu une petite expérience de pilote quand j’avais 11 ans, où je m’entraînais sur le circuit de la Jamaïque, mais c’est tout« , explique Vincent Burgot.
Avec sa performance, le Réunionnais épate son monde et fait partie des deux qualifiés. Il peut continuer sa formation de pilote. Il enchaîne avec une course d’endurance de trois heures, où cinq pilotes se relaient. Lui et son équipe terminent premiers, Vincent signant une nouvelle fois le meilleur temps. Ils se qualifient pour la finale des 24h de l’Audi Endurance Expérience, en septembre 2012, et terminent troisième. « Nous étions premiers avec un tour d’avance mais nous avons eu un problème technique qui nous a ralenti », regrette Vincent Burgot. Les exploits de ce jeune Réunionnais ne passent pas inaperçus. TF1 lui a d’ailleurs récemment consacré un reportage dans le [journal de 20h de Claire Chazal]url:http://www.wat.tv/video/ces-jeux-video-qui-forment-5d30d_2i6xp_.html !
« Les jeux vidéos aident énomément »
Lui en est persuadé, ce sont ses qualités de gamer qui lui ont permis d’avoir un bon coup de volant. « Les jeux vidéos aident énormément pour suivre les bonnes trajectoires et connaître les circuits« , explique celui qui passe environ 2h par jour à jouer à la console. « Par contre, les sensations entre une manette et un volant sont complètement différentes », ajoute-t-il.
Lui qui avait toujours rêvé d’être pilote se dit : « C’est le moment ou jamais pour me lancer dans le sport automobile!« . Vincent Burgot souhaite intégrer le circuit midget, qui est, d’après lui, « un bon moyen pour se faire repérer et l’une des compétitions les moins chères« . Car participer à une saison automobile est très onéreux pour un étudiant en comptabilité. Pour participer à la saison, il faut réunir la somme de 30.000 euros.
En quête de sponsors
Depuis, le jeune homme s’affaire pour pouvoir participer à la première course de la saison, qui aura lieu le 29 mars prochain. Il a déjà obtenu la réponse favorable d’un sponsor, Microsoft, mais en attend d’autres pour pouvoir « être sûr de rouler ». Dans cette démarche, il peut compter sur l’aide de sa mère, Marie-Josée Burgot, qui remue ciel et terre pour trouver des sponsors à son fils. « Le parcours de mon fils sort de l’ordinaire, explique-t-elle. Mais pour le moment, je peine à obtenir ne serait-ce qu’un rendez-vous auprès des entreprises réunionnaises ou des pouvoirs publics« , regrette la maman, qui habite dans le chef lieu de l’île, Saint-Denis.
S’il peut compter sur l’aide de sa famille, Vincent Burgot espère avoir le petit coup de pouce extérieur qui lui permettra de changer définitivement de braquet en passant de la manette au volant. « Si on me laisse au moins participer à la première course du championnat, je suis sûr que je pourrai faire mes preuves« , conclut le jeune homme, impatient à l’idée de disputer un vrai championnat.