Ce lundi, des gendarmes ont tiré à balles réelles sur des lycéens, quatre ont été touchés et un autre a été violemment molesté, à l’arrière d’un pick-up. Sur la vidéo, on peut voir une victime présentée comme un jeune lycéen qui se fait sauvagement et gratuitement frapper par les forces de sécurité. La scène, en plus d’être extrêmement choquante, montre la grande liberté que possèdent les autorités comoriennes et une réponse inappropriée contre les manifestants, écrit la presse locale.
Le déroulement des événements n’est pas encore connu, mais les radios de Moroni ont signalé que les tensions auraient commencé au moment où les gendarmes, à l’intérieur du lycée Saïd Mohamed Cheick, ont tenté » d’immobiliser » le proviseur. Alors des lycéens se seraient interposés » pour le défendre « . Les 4 élèves blessés par les tirs ont été évacués vers l’hôpital El Maarouf de Moroni. Aucun d’entre eux n’a le pronostic vital engagé.
Des réformes qui appellent à la manifestation
Ces tensions font suite à l’annonce du ministre de l’Education et de l’Enseignement qui envisage deux grandes réformes à la prochaine rentrée scolaire. Le gouvernement souhaite officiellement “améliorer la qualité de l’éducation et parvenir à rehausser le taux de réussite aux examens nationaux.” Concrètement, il veut créer une séparation plus significative entre les établissements privés et publics. Le ministre Abdou Mhoumadi a déclaré devant la presse comorienne que “Chaque professeur aura à choisir entre le privé et le public. Pas question d’enseigner dans les deux secteurs”.
L’objectif réel de cette première réforme est de mettre un terme à l’absentéisme des professeurs, particulièrement dans le secteur public, et de rationaliser le marché de l’emploi par le recrutement de nouveaux enseignants. La seconde réforme vise les programmes et l’organisation des systèmes scolaires et universitaires afin qu’ils soient plus conformes à ceux des pays qui accueillent les étudiants comoriens.
Ces réformes, qui devaient entrer en application assez vite, risquent d’être freinées par les derniers débordements des gendarmes contre les manifestants.
Vidéo de Comores-infos :