La nouvelle risque de faire couler beaucoup d’encre. C’est Thierry Robert qui l’a annoncé à la sortie de son entretien avec Victorin Lurel, le ministre des Outre-mer, en fin d’après-midi. Le député-maire de Saint-Leu dit être resté près de deux heures, rue Oudinot, en compagnie du ministre. Après avoir évoqué différents problème liés à la Réunion comme le logement, la vie chère ou encore les monopoles, les deux hommes sont entrés dans le vif du sujet avec le dossier requins, l’objet de leur entrevue.
Rapidement, le ministre aurait rassuré le maire de Saint-Leu en lui disant qu’il privilégiait « l’homme et l’humain par rapport à toute autre chose ». « Quand, il m’a dit ça, j’ai compris qu’il avait pris les choses au sérieux » souligne Thierry Robert qui s’est dit satisfait des avancées obtenues. Selon lui, le ministre s’est engagé à ce qu’il y ait un arrêté préfectoral autorisant la pêche de requins sur 95 % de la superficie de la réserve marine.
« La technique de pêche sera définie par les pécheurs professionnels parce que ce sont eux qui connaissent comment on procède pour prélever les requins » explique le député. Conséquence de cette décision, Thierry Robert retire son arrêté municipal. L’arrêté préfectoral devrait être pris au plus tard dans 15 jours, précise encore Thierry Robert.
L’état rachèterait une partie de la viande de requin
Par ailleurs, le ministre se serait engagé à soutenir les collectivités, les mairies, pour organiser l’achat de la viande de requin que Thierry Robert avait lui-même fixé à deux euros le kilo à Saint-Leu. Ce prix pourrait être revu à la hausse selon d’autres sources proches du cabinet de Victorin Lurel, notamment pour que l’opération soit rentable pour les pécheurs. Durant leur entretien, les deux hommes auraient également convenu d’ouvrir le débat sur le périmètre de la réserve marine et l’éventualité de le réduire. « Le ministre est favorable à ce qu’on puisse mener un discussion en vue de décider si oui ou non on revoit le périmètre de la réserve marine », affirme Thierry Robert.
Enfin, le ministre des Outre-mer se serait engagé à accompagner financièrement la sécurisation des zones de baignade et de sports nautiques à travers la formation de personnes, l’achat de jet-skis et de zodiac, notamment afin de dépister la présence de requins.
Ce faisant, Victorin Lurel désavoue Michel Lalande, le préfet de la Réunion, qui campait sur une position interdisant une telle pêche. Reste donc à savoir comment seront effectivement appliquées ces nouvelles dispositions. Évidemment, on en reparlera.