Suppressions de postes, solitude et charge élevée de travail, pèsent sur les épaules des agents de l’ONF, organisme au sein duquel quatre suicides ont été comptabilisés en métropole depuis le 20 juin dernier. A la Réunion, les conditions de travail se durcissent au fil des ans pour ses 300 employés…
Sur les 105 employés de terrain que comptaient l’île il y a une dizaine d’années, plus que 80 occupent ce poste aujourd’hui pour une surface de forêts inchangée, ce qui porte à environ à 4.000 hectares la zone confiée à un agent.
"Globalement, la charge de travail individuelle est plus importante et il y a également une augmentation du poids de l’administratif, avec une exigence de divers compte-rendus européens", détaille Hervé Houin, directeur de l’ONF à la Réunion.
Postes non-renouvelés mais stabilité de l’emploi
En parallèle, le directeur avance plusieurs aspects positifs. "Avec l’informatique, nos méthodes de travail ont évolué, et même si nous ne sommes financés qu’en partie par l’Etat, les agents ont une stabilité de l’emploi, appréciable dans le contexte économique actuel".
Les cadres de l’ONF ont par ailleurs, comme en métropole, suivi une formation l’an dernier pour apprendre à détecter le "risque psycho-social" au travail, et une assistance sociale est proposée si besoin.
Si l’on en croit Hervé Houin, "l’ONF, en évolution permanente, s’adapte aux contraintes budgétaires". Pourtant, avec 80% de charges représentées par la masse salariale, les emplois dans une telle structure sont les premiers touchés en cas de restrictions. Et selon les pronostics du directeur de l’ONF : "Avec le déficit de l’Etat, ce n’est pas prêt de s’arranger".