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VIH : L’efficacité du Truvada à titre préventif confirmée

Pour le directeur de l’Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS),  le professeur Jean-François Delfraissy, « c’est une avancée majeure dans la lutte contre le VIH ». Selon l’Agence, qui se base sur les derniers résultats de l’essai français Ipergay, la prise de l’antirétroviral Truvada au moment des rapports sexuels, permettrait de réduire de 80 % le […]

Ecrit par SI – le jeudi 30 octobre 2014 à 16H49

Pour le directeur de l’Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS),  le professeur Jean-François Delfraissy, « c’est une avancée majeure dans la lutte contre le VIH ». Selon l’Agence, qui se base sur les derniers résultats de l’essai français Ipergay, la prise de l’antirétroviral Truvada au moment des rapports sexuels, permettrait de réduire de 80 % le risque d’infection au VIH.

L’essai va se poursuivre « pendant au moins un an », a précisé l’ANRS, afin désormais de vérifier le maintien du bénéfice du traitement préventif « à la demande » sur le long terme ainsi que sa tolérance.

Toutefois, « l’usage de préservatifs au moment des rapports sexuels » reste le moyen le plus efficace pour stopper la propagation du virus, tempère Jean-François Delfraissy.

[L’étude Ipergay]urlblank:http://www.ipergay.fr/ , lancée il y deux ans, a comparé le taux de contamination chez des volontaires homosexuels séronégatifs exposés au risque infectieux, répartis en deux groupes par tirage au sort, l’un recevant effectivement le médicament, l’autre recevant à la place un placebo, sans principe actif, avant leurs rapports sexuels. Ni les participants, ni les médecins ne connaissaient le traitement reçu (essai dit « en double aveugle »).

Comme l’explique Slate, « l’étude devait encore durer deux ans mais il vient d’être interrompu » car l’efficacité du Truvada » a, selon les responsables, été suffisamment démontrée. Selon eux, il y a eu une « différence significative entre les deux groupes avec une réduction très importante du risque d’infection par le VIH dans le groupe Truvada ».

Cette conclusion fait suite aux résultats positifs annoncés le 16 octobre cette fois-çi par des chercheurs britanniques d’un autre essai comparable, appelé Proud, et qui démontrait que le Truvada était « hautement protecteur contre le VIH ».

Pour des raisons éthiques, les responsables de l’essai Ipergay ont aussitôt jugé nécessaire d’interrompre leur travail, et ont indiqué que « tous les participants de l’essai vont désormais pouvoir bénéficier de ce médicament », annonce aujourd’hui l’ANRS.

Pour le professeur Jean-François Delfraissy, « les résultats d’Ipergay devraient faire évoluer les recommandations nationales et internationales en matière de prévention contre le VIH ».

Reste qu’en France, à l’exception des vaccins, on ne prend en charge que la thérapeutique. Les personnes infectées par le VIH peuvent se faire déjà rembourser à 100% dans le cadre d’une recommandation temporaire d’utilisation (RTU) l’achat du Truvada, dont les 30 comprimés coûtent 520 euros.

Et pour l’heure, de nombreux médecins s’opposent à ce qu’un médicament antirétroviral soit utilisé à des fins préventives, par crainte de voir l’émergence de nouvelles résistances liées à une prise « à la demande » du médicament apparaître.

Pour Slate, « à une époque où tout est fait pour faire des économies sur le chapitre médicamenteux (…), un médicament utilisé à des fins préventives doit-il être pris en charge par notre collectivité nationale ? ».

 

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