À quelques jours de Pâques, le chocolatier péi Mascarin nous a ouvert les portes de son usine, située au Port, pour une visite guidée exclusive. L’occasion d’en apprendre un peu plus sur le savoir-faire de l’entreprise, spécialisée dans la confection de chocolats avec des saveurs de l’île.
C’est en 1994 que le groupe Mascarin – anciennement SORACO – se décide à se lancer dans l’aventure du chocolat, après le rachat d’une chocolaterie créée deux ans plus tôt par un célèbre pâtissier portois, Philippe Ruiz.
Un pari pas gagné à ses débuts comme nous le rappelle Frédéric Auché, PDG de Mascarin. « L’idée était bonne au départ, à savoir faire du chocolat avec des fruits de La Réunion, mais la qualité n’était pas forcément au rendez-vous à la fin des années 1990 », explique-t-il.
La décision a donc été prise par son prédécesseur, Olivier Thiéblin, de faire évoluer au début des années 2000 la gamme de chocolats Mascarin, en développant notamment des chocolats dits de dégustation. Une nécessité pour le groupe car une bonne partie de la population réunionnaise connaissait Mascarin pour son sucre et ses sirops, mais pas pour son chocolat.
À son arrivée en 2005 à la tête de l’entreprise, Frédéric Auché a poursuivi le travail effectué par Olivier Thiéblin, en développant davantage le marketing du chocolat fabriqué par le groupe. « On a beaucoup amélioré les gammes et changé la totalité des packagings pour les rendre plus qualitatifs. Aujourd’hui, le consommateur peut retrouver dans nos chocolats de dégustation de la vanille Bourbon, du café Bourbon Pointu, du sel de Saint-Leu, du letchi… La différenciation de Mascarin par rapport à ses concurrents, c’est cet ancrage local », martèle-il.
« L’industrie réunionnaise n’a absolument pas à rougir face à ce qu’il se fait en dehors de La Réunion »
Un ancrage particulièrement important pour son groupe, qui doit lutter avec des mastodontes du secteur chocolatier (Nestlé, Cadbury ou encore Lindt) pour faire son trou sur le marché local. « J’aime à dire que l’industrie réunionnaise n’a absolument pas à rougir face à ce qui se fait en dehors de La Réunion. Dans notre domaine, nous sommes leaders aussi bien sur les tablettes de dégustation que sur le segment des fourrés. Même si ces deux segments ne sont pas les plus importants du marché, cela montre malgré tout que sur ce que dans nous savons produire, nous arrivons à être premiers », se félicite le PDG de Mascarin.
Aujourd’hui, Mascarin produit 100 tonnes de chocolat chaque année et ses tablettes représentent 6% du volume vendu dans l’île.
Pâques est bien évidemment un moment fort pour le chocolatier péi. Des chocolats spécifiques, fabriqués entièrement de façon artisanale, sont présentés dans des packagings transparents, illustrés de flamboyants et de lambrequins pour marquer l’ancrage local de la marque. « C’est la quatrième génération d’emballages de Pâques que nous créons, ce qui montre l’importance de l’innovation, la création et donc du changement chez Mascarin. Chaque année, nous cherchons à surprendre le consommateur », termine Frédéric Auché.