L’incontournable Gran Konser a clôturé hier soir les 10 jours de musique, théâtre, poésie, danse et art créoles du 11e Festival International Kreol. 100.000 spectateurs étaient au rendez-vous pour voir une trentaine d’artistes de la zone. Mauriciens, Réunionnais, Seychellois… tous ont célébré la culture, la musique et les peuples créoles.
Du côté des Réunionnais, Sandy Coops, la candidate de The Voice 2 en 2013, a eu beaucoup de succès en début de soirée avec trois reprises de chansons de Dominique Barret et Meddy Gerville. Pour ce premier spectacle à l’Île Maurice, c’était « un défi » car la jeune Saint-Pierroise n’a pas l’habitude de chanter en créole. « On m’a dit que je ne faisais que du Français et après The Voice, on m’a même catégorisée de non-créole, raconte-t-elle, mais j’ai tout simplement commencé en chantant du gospel dans les églises et mon univers c’est du soul, donc c’était un choix de chanter plutôt en anglais ou en français ». « Je suis fière de dire que je suis Réunionnaise et que je chante au Festival International Kreol », poursuit-elle. Et si j’arrive à chanter en Français, Anglais et créole, tant mieux ! Il y aura d’ailleurs un clin d’œil à La Réunion dans mon prochain album avec des compositions créoles ».
Les spectateurs ont ensuite découvert le reggae du Dionysien Loïc Painaye et son message de paix et de fraternité. Face à un public surpris et incertain, il n’a pas pris longtemps pour convaincre les spectateurs que son originalité devait être appréciée. « C’était une découverte pour eux et certains ont eu une réaction profonde, affirme-t-il après son spectacle. Ma musique parle davantage aux Mauriciens qui vivent des choses difficiles ». Son message : ne pas oublier la fraternité. « On ne peut pas laisser le système rendre la vie égoïste. Si on a dissocié notre frère de nous, ce n’est pas bon ». Et pour lui, sa participation à ce festival a tout son sens: le créole est une identité, une culture particulière et endémique que l’on trouve nulle part ailleurs malgré ses origines africaines; « Et il faut en être fièr ». Le festival lui a ainsi permis de tisser des liens et on risque bien de le retrouver sur d’autres scènes de la zone.
Place ensuite au grand bluesman mauricien, très attendu par le public, Eric Triton. Serein au milieu du chaos du festival, et à la différence de son album Tritonik, le voilà seul avec sa guitare, pour le plaisir de tous.
Sur place également pour apprécier le concert, Xavier-Luc Duval, ministre mauricien du Tourisme, qui affirme vouloir faire de ce Festival International Kreol, une attraction touristique pour des voyageurs qui cherchent le dépaysement et l’authenticité.
Une chose est certaine, il n’y a rien de plus authentique que les artistes de cette 11e édition du Festival International Kreol, tous aussi fières les uns que les autres de leur pays, leur culture et leur créolité.