« Les préocupations des ultra-marins en matière d’urbanisme sont communes », explique Fabienne Couapel-Sauret, présidente de l’Agorah (Agence pour l’observation de la Réunion, l’aménagement et l’habitat), qui vient juste de signer un accord-cadre ce jour avec Simon Morin, président de l’Aduam (Agence d’urbanisme et d’aménagement de Martinique).
Un protocole qui fixe le cadre de la collaboration pour s’enrichir mutuellement par les échanges d’expériences et de méthodes de travail, « dans un esprit de coopération », précisent ces derniers.
Au niveau des aléas climatiques et géologiques, « les préoccupations sont communes », insiste Fabienne Couapel-Sauret. En Martinique, comme ici, il y a « des logements indignes » et des problèmes de gestion du transport, des déchets et d’aménagement du territoire.
« On peut dire que nous faisons une mission territoriale », avoue Joëlle Taïlamé, directrice de l’Aduam, qui a visité les quartiers de la commune de Saint-André et le quartier de Beauséjour à Sainte-Marie. « La loi de décentralisation acte 3 sera la loi des territorialisations. Ce que l’on fait est plus une plannifcation territoriale qu’urbaine. L’innovation est au centre des priorités », précise t-elle.
Le partenariat portera autour de divers thématiques. Il s’agit d’abord d’échanger sur tous les observatoires thématiques, nécessaires à la compréhension des actions publiques (déplacements, déchets, risques, habitats indignes). La collaboration concerne également la planification ainsi que les outils de suivi innovants, pour expertiser et suivre les évolutions de l’aménagement des territoires, tout en tenant compte des spécificités.
Les partenaires institutionnels respectifs seront mis en lien. Les SIG (Systèmes d’information géographiques) seront mis à contribution, ainsi que les données spatiales et les plateformes régionales.
Le partage d’expériences avec des partenaires proches, en sortant de leur territoire d’études, permettra d’engager des réflexions sur des aires géographiques plus larges (Caraïbes et Océan indien) dans le but de promouvoir les métiers de l’urbanisme.
« En dehors des aspects normatif, il s’agit aussi de trouver des solutions innovantes pour un aménagement écologique qui tient compte de l’histoire. Les ravines ont un sens particulier pour les jeunes Réunionnais car elles renferment une partie de l’histoire », indique Clenchy Henriette, directeur des études à l’Agorah. Début 2013, une présentation d’une maquette en 3D des projets d’urbanisation sera visible et accessible au public.