La structure s’érigera sur le site du grand Prado à Sainte-Marie sur une emprise foncière de 5ha. Classé « grand projet européen », la mise en service de la future station d’épuration est programmée pour avril 2013.
Envisagé initialement pour répondre à une capacité de 160.000 équivalents habitants, la station sera extensible à 235.000 équivalents habitants à l’horizon 2030. Assez pour voir venir.
Afin d’alimenter en eaux usées la future station, la Cinor a construit un réseau de transferts depuis la Jamaïque (Saint-Denis) et le poste Gandhi (Sainte-Marie). En 2011, ce sont les 3 postes de refoulement qui seront réalisés afin d’assurer début 2013 l’arrivée des eaux usées sur le site du Grand Prado.
Atteindre le « zéro odeur »
Le projet s’est voulu résolument le moins impactant possible sur le plan environnemental. Tout d’abord, c’est un traitement biologique des boues qui garantira leur hygiènisation et stabilisation des boues.
La chaîne vertueuse ne s’arrête pas en si bon chemin puisque ce traitement des boues débouchera sur la production de granulés fertilisants. De quoi ravir en partie le monde agricole.
Luxe suprême si l’on tient compte des rejets en mer des structures actuelles et très souvent mises à l’amende : le rejet des eaux traités le sera avec un niveau de qualité « eau de baignade » promet l’intercommunalité. « Un projet mené de main de maître par l’ancienne présidente Ericka Bareigts » s’est même permis Jacques Lowinsky, vice-président de la Cinor en charge de l’Environnement, lors de la conférence de presse dévoilant, hier, l’obtention de la délégation de service public dans l’alimentation en eau du chef-lieu par Veolia.
Le voisinage n’a pas été oublié. Le principal grief de ces structures reste l’odeur qui s’en dégage. La station du Grand Prado est là aussi incollable. La couverture des ouvrages et le traitement de l’air pollué permettront d’atteindre « un zéro odeur » promet Jacques Lowinsky.
Visuellement, le site, malgré son étendue, se fera tout discret, notamment vu de la quatre voies. Un rideau végétal prendra place pour une meilleure intégration paysagère mais la réelle avancée technologique réside dans « le circuit fermé que constituera la future station » précise François Riera, le directeur régional de Veolia.
Production de biogaz
Ainsi, le procédé dit de « cogénération » permettra « d’utiliser cette boue dans la production de biogaz avec valorisation thermique et électrique ». Une véritable première « pour tout l’outre-mer » dit, enthousiaste, Gérald Maillot, 3ème adjoint à la mairie de Saint-Denis délégué aux travaux.
Valoriser des boues pour en faire une source d’énergie, voilà un projet sur le papier exemplaire dont l’investissement, toutes dépenses confondues, devrait atteindre les 75 millions d’euros.
L’écologie est peut-être à ce prix.