Le chef de l’Etat va regagner Paris cette semaine, après des vacances passées au Fort de Brégançon. Une rentrée qui s’annonce difficile pour Nicolas Sarkozy.
En plus d’une côte de popularité au plus bas et un bilan économique et social jugé mauvais par une grande majorité des Français, il va devoir faire face à la mobilisation contre la réforme des retraites et devra résoudre une équation budgétaire 2011 complexe.
Le climat lourd qui pèse sur les épaules du chef de l’Etat ne sait pas arrangé avec les dernières affaires qui ont concerné son ministre du Travail, Eric Woerth, notamment les soupçons de conflit d’intérêts dans l’affaire Bettencourt. L’annonce d’un remaniement, trois mois à l’avance, n’a pas non plus contribué à la sérénité dans les cabinets ministériels.
De plus, l’été a été dominé par le virulent débat sécuritaire provoqué par les émeutes de Grenoble, créant même le remous jusqu’au sein de sa propre majorité, avec l’épineuse mesure de déchéance de la nationalité française pour les délinquants d’origine étrangère. Cette mesure fera l’objet d’un amendement au projet de loi sur l’immigration débattu en septembre à l’Assemblée Nationale.
Réforme des retraites
Mais le grand rendez-vous du gouvernement avec les Français, sera le 7 septembre avec la mobilisation contre la réforme des retraites. Nicolas Sarkozy s’est déjà montré inflexible sur un possible retour sur l’âge légal de départ à la retraite, par contre il se dit « prêt à discuter des aménagements pour les carrières longues ou les métiers pénibles« .
Le budget 2011 va être une autre source de mécontentement. Tout l’enjeu du gouvernement est de crédibiliser son plan de réductions des déficits publics avec une conjoncture qui peine à s’améliorer. L’objectif étant de les ramener à 3% du PIB vers 2013. La croissance a été revue à la baisse, passant de 2,5 à 2% pour l’année 2011, ayant pour conséquence de devoir ajuster à la hausse l’effort nécessaire sur les dépenses pour compenser les pertes de recettes fiscales. Cela passera par une réduction de 10 milliards d’euros des niches fiscales et sociales, plutôt que par une hausse des impôts ou de la TVA, assure le gouvernement.
Tout cela va nécessité énormément de doigté de la part du Chef de l’Etat, pour ne pas renforcer le sentiment de nombreux français qui pensent que la politique économique et sociale actuelle est de plus en plus injuste.