Le syndicat Solidaires Réunion dénonce la mauvaise gestion du budget alloué aux DOM, soit plus de deux milliards d’euros.
Le syndicat estime que près de “90%” des mesures de ce budget bénéficient aux entreprises, à travers les “défiscalisations ou les exonérations de charges”, et ne servent pas à l’amélioration du pouvoir d’achat des ultra-marins.
Pour Jocelyn Cavillot, délégué adjoint de Solidaires, “quand on est dans un département comme La Réunion, avec trois fois plus de chômage que la métropole et où les salaires sont inférieurs d’au moins 20% à ce que l’on peut trouver en métropole, cela nous amène à penser, que les mesures inscrites dans ce budget ne sont pas efficaces”, dit-il.
Il ajoute : “Notre syndicat est légitime pour parler du budget des DOM, qui doit avant tout affecter les conditions de rémunération des salariés. Quand on attribue plus d’un milliard d’exonération aux entreprises, on estime qu’à La Réunion, ces fonds ne vont pas là où ils doivent être. Il ne faut pas oublier que ces fonds viennent des impôts des citoyens !”
Les parlementaires sensibilisés
Solidaires Réunion a envoyé un courrier vendredi aux parlementaires, afin de dénoncer une situation “qui n’est pas normale”, mais également, pour demander l’abrogation de la loi Perben, “qui dit que les conventions nationales ne sont pas applicables à La Réunion”, reprend Jocelyn Cavillot.
“Dans notre département, seule la branche du BTP applique la même convention qu’en métropole. Ici, c’est la jungle dans ce domaine », poursuit le syndicaliste. Selon lui, l’application des mêmes conventions collectives entre la métropole et ses territoires d’outremer peut être un “levier pour améliorer les salaires à La Réunion”.
“Nous demandons qu’une partie des deux milliards du budget des DOM soit redirigée vers des augmentations de salaire, à travers la mise en place des mêmes conventions collectives entre la métropole et l’outre-mer. Dans les DOM, la majorité des salariés travaillent dans des TPE, où il n’y a pas de syndicats, pas de NAO, de convention collective…C’est pour cela que l’on retrouve bon nombre d’employés avec plus de 30 ans d’ancienneté dans ces territoires avec salaires proches du SMIC”, conclut-il.