Dans le JIR d’aujourd’hui, je découvre une déclaration de Marie-Luce Penchard, la secrétaire nationale de l’UMP chargée de l’outremer qui, telle qu’elle est traduite, pourrait laisser penser que Nassimah Dindar a gagné, que c’est elle qui a décidé de « se mettre en congé de la fédération de la Réunion« , et que Paris a accédé à sa demande « de prendre du recul » pendant un certain temps.
En fait, il n’en est rien et Nassimah a bel et bien perdu la partie.
Souvenez-vous de ses premières déclarations: « Personne ne m’a demandé de démissionner« , ou encore: « Je n’ai pas démissionné et je n’ai pas l’intention de le faire« .
Effectivement, en bonne langue de bois politique et au pied de la lettre, elle n’a pas démissionné. Elle s’est juste « mise en congé » du parti.
Mais, si tout va si bien que cela, pourquoi « se mettre en congé« ? Pourquoi avoir tout fait pour l’éviter, jusqu’à demander au final l’arbitrage du Président de la République?
Cette mise en congé est, malgré tout ce que peut affirmer Nassimah, une cuisante défaite pour la Présidente du Conseil général.
Malheureusement pour elle, à chaque fois qu’elle faisait une déclaration dans la presse pour démentir nos affirmations de la veille, à chaque fois nous apportions des éléments supplémentaires prouvant qu’elle mentait. Difficile de bâtir une ligne de défense crédible dans ces conditions…
Jusqu’à ce que, en fin de semaine dernière sur Freedom, voyant que sa position devenait intenable, elle a fini par avouer qu’elle avait demandé sa mise en congé du parti, « mais à condition qu’on mette en place un groupe des conseillers généraux UMP et apparentés au Conseil général« , comme ça a été fait à la Région. Et ce, alors même qu’elle a tout fait pour s’opposer à cette création! Nassimah, ou l’art de s’approprier ce qu’elle a combattu et qu’elle ne peut plus empêcher. De façon à donner, une fois de plus, l’illusion qu’elle maîtrise encore la situation.
Marie-Luce Penchard affirme encore dans sa déclaration qu’il faut voir dans cette « mise en congé » une démarche conjointe de l’UMP et de Nassimah Dindar. Faux! Nassimah a tout fait, comme je l’ai déjà révélé, pour empêcher cette mise en congé. La preuve? Si c’était vraiment d’un commun accord que la décision a été prise, pourquoi a t-il fallu plus d’une semaine pour officialiser la démarche et pour publier le communiqué? En réalité, comme je l’ai aussi déjà dit, Nassimah a fait intervenir tous ses appuis parisiens pour essayer de sauver sa tête jusqu’au bout. Y compris en demandant l’arbitrage du Président de la République. Ce dernier n’aurait d’ailleurs pas vraiment apprécié de voir un dossier somme toute mineur débarquer sur son bureau, en ces périodes de crise internationale. Il y aurait du « remontage de bretelles » dans l’air, à ce qu’on dit…
Un signe du peu d’importance accordée à cette affaire par la direction de l’UMP Paris: Le « cas » Nassimah n’a même pas été évoqué lors du Bureau politique qui s’est tenu le 7 septembre dernier…
Enfin, pour reprendre les termes de Marie-Luce Penchard, “il n’est aucunement question” d’exclure ou de suspendre Nassimah Dindar. Encore une fois, pris au pied de la lettre c’est vrai. Mais la conséquence de cette « mise en congé » est qu’elle ne pourra pas participer aux élections internes de la fin de l’année au sein de la fédération de la Réunion. Et qu’en conséquence, ce sont ses ceux qui s’opposent à elle qui vont prendre le contrôle du parti, localement.
Et que ce sont les mêmes qui auront un avis à donner si, d’aventure, Nassimah Dindar souhaitait mettre un terme à sa « mise en congé« …
Il n’y a pas qu’en immobilier que le provisoire devient souvent définitif…