Ce matin se réunissaient, autour du Préfet, les représentants de la Région, de la CCIR, ainsi que du président d’UBIFrance, Alain Cousin. La réunion a donné lieu à la signature d’un accord « historique » pour reprendre les mots de Michel Lalande. Cette signature se révèle, en effet, la première signée dans un DOM dans le domaine de l’accompagnement à l’export des entreprises.
« Certes, les entreprises réunionnaises n’ont pas attendu cette signature pour s’internationaliser et exporter », rappelle le préfet, mais la signature d’aujourd’hui souligne l’engagement des différents acteurs sur la question. Pour lui, le mot international doit prendre tout son sens. « Cette convention est importante car ce sont des outils pour vous (ndlr : s’adressant aux chefs d’entreprises) permettre, sur notre territoire, de créer de la richesse », a-t-il argué.
Cette convention a pour but de pérenniser le développement des entreprises de la Réunion sur les marchés extérieurs au travers d’un programme personnalisé d’accompagnement à l’export.
La Chambre de commerce comme principal interlocuteur
Dans les faits, la Chambre de commerce et d’industrie deviendra le véritable guichet unique de l’export. Elle est déjà, « grâce à son activité de proximité, l’interlocutrice privilégiée des entreprises », comme le souligne Alain Cousin, le président d’UBI France, l’établissement public industriel et commercial placé sous la tutelle du Ministère de l’Économie. Elle assurera donc la détection, le conseil et l’accompagnement dans la durée des entreprises pour leur développement international.
Très concrètement, une plate-forme « Export » associant l’ensemble des partenaires locaux participant au développement des entreprises à l’international verra le jour dans les semaines qui viennent selon les mesures inscrites dans la convention.
Intervenant pour le compte de la Région, Frédéric Cadet, son 5ème Vice-président en charge de la recherche, de la coopération et de l’innovation, explique que « la signature d’aujourd’hui est essentielle car le développement économique se fera grâce à l’innovation et à l’international ». Il en veut pour preuve les nombreux rapports de l’Union européenne qui mettent toujours en exergue ces deux volets.
Export et développement endogène devront s’allier
L’avenir de l’exportation passera donc bien par les PME. A ce sujet, Alain Cousin brosse un parallèle européen plus qu’évocateur sur l’économie française. « Là où l’Allemagne c’est 9% de part de marché mondial pour 300.000 entreprises, la France c’est 4% avec 100.000 entreprise », dit-il.
Une manière de montrer que la France exporte, bien certes, mais reste dépendante de ses grandes entreprises, plus promptes à sauter le pas. « Notre difficulté ce sont nos PME, c’est presque un problème génétique en France », dit-il en souriant. Ce qui explique, de fait, « que nous avons passé des conventions avec beaucoup de CCI sur l’ensemble du territoire », a-t-il poursuivi.
Cette signature de convention arrive à point nommé, juste avant la prise de fonction de Bernard Coûteaux, chargé de coordonner les pistes d’un développement endogène pour Mayotte et la Réunion. Une nouvelle que n’a pas oublié le Préfet de la Réunion « pour que l’export ne soit plus considéré comme un obstacle mais comme une opportunité », a-t-il conclu.