Une banderole « Université en crise : Stop à la dictature », sur le parvis des Droits de l’Homme, à Saint-Denis… Le choix des mots est symbolique, le lieu l’est tout autant. Philippe Jean-Pierre, tête de liste « Refonder l’université », qui a finalement refusé de se présenter aux prochaines élections du 30 octobre, appelait ses partisans à se rassembler pour protester contre la gouvernance de l’université de la Réunion.
Des professeurs, une vingtaine d’étudiants… Environ 100 personnes au total ont répondu à l’appel de Philippe Jean-Pierre. A la tribune, des témoignages se succèdent pour dénoncer la « mascarade » des élections, « une des pages les plus sombres et tragiques de notre histoire« , entend-on.
De nouvelles élections demandées
Paul Hoarau, ancien journaliste et notamment connu pour avoir été l’un de ceux qui a mené le combat de la fraude électorale dans les années 60, a participé à ce rassemblement. Il assure qu’il règne au sein de la présidence de l’université « un environnement de pression, d’arbitraire qui est intolérable. Un mépris envers les gens qui ont des compétences. Il faut nous engager !« , s’exclame celui qui, à l’époque à la tête du journal Le Progrès, avait mené une campagne pour la défense de l’école de droit, préfiguration de l’université de la Réunion.
S’engager, lutter, c’est un peu le mot d’ordre de ce rassemblement de soutien à la liste de Philippe Jean-Pierre. Le président Rochdi en prend pour son grade : « Il n’est plus le président de l’université. Il n’avait pas le droit de s’occuper de la préparation des élections« , renchérit Paul Hoarau.
Paul Junot, porte-parole de la CFTC, est également présent. Il estime que « la justice a été bafouée et que ce rassemblement doit être celui du commencement de toute une action. » Philippe Jean-Pierre a, quant à lui, le sentiment que « la démocratie est bafouée, que ceux qui étaient en charge de la neutralité ne le sont pas ».
Et confirme sa demande de l’organisation d’élections à une date ultérieure « afin que toutes les listes soient réunies. J’ai toujours dit qu’une élection avec deux listes était sans doute beaucoup plus démocratique qu’une élection avec une seule liste« .