La campagne sucrière démarre sans difficulté majeure, assure Jean-Yves Minatchy, président de la CGPER (Confédération générale des planteurs et éleveurs de la Réunion)… « A part les feux de cannes », regrette le porte-parole du syndicat.
« Le planteur victime d’incendie dans sa plantation en prend un coup. Il en prend un deuxième quand il entend dans les médias des gens qui disent que ce sont les planteurs eux-mêmes qui mettent le feu. La semaine dernière, ce sont plusieurs hectares qui ont été brûlés dans les hauts de Domenjod. Hier, c’était à Sainte-Marie ».
Un incendie s’est aussi déclaré à la Bretagne en fin de matinée ce lundi. « A force, cela décourage le planteur », indique Jean-Yves Minatchy. « Ces gens sont des criminels en puissance. Il y a un risque que le planteur soit brûlé, sans compter les gens qui habitent autour. Les champs de cannes sont incendiés trente fois par an », regrette le professionnel.
La canne, « ce n’est pas seulement des planteurs »
Jean-Yves Minatchy précise que la filière canne, « ce n’est pas seulement des planteurs » et qu’elle est « indispensable et incontournable » pour l’économie réunionnaise. Elle représente 22.000 emplois, soit près d’une quinzaine d’organismes dont « 40 à 50% de leur fonctionnement dépendent de la filière ». Une filière qui représente un chiffre d’affaire global de « 320 millions d’euros. Plein de gens vivent directement et indirectement de la canne », insiste Jean-Yves Minatchy.
Une campagne qui démarre avec les feux mais aussi avec des revendications. Le syndicat réclame l’instauration d’une richesse plancher à 12,5% par tonne de cannes afin de garantir un minimum plancher aux planteurs dont les cannes ne sont pas très riches en sucre. Le but étant d’offrir aux planteurs un revenu décent, sachant qu’ils doivent investir dans les coupeuses, « ce qui représente un investissement important, surtout pour les petits planteurs ».
En effet, la main d’oeuvre étant de plus en plus rare dans la filière, ce sont les coupeuses qui prennent le relais. Ce ne sont pas moins de 200 coupeuses qui fonctionneront cette année, contre un peu moins d’une centaine l’année dernière. « D’ici trois ou quatre ans, ce sont 500 coupeuses qui fonctionneront dans les champs de cannes de l’île », assure Jean-Yves Minatchy qui souhaite aux planteurs « une excellente campagne ».