Mais qu’est-ce qui ne tourne pas rond dans la tête de certains videurs de discothèque? Sont-ils (suffisamment) formés? Aussi « lourd » le client peut-il être, un videur se doit de gérer une situation difficile avec tact et maîtrise, sans violence physique ni verbale. Cela pour deux raisons, c’est son métier… et c’est la loi !
Sarah (*prénom d’emprunt) nous a contacté pour dénoncer une altercation qui a eu lieu dans une boite de nuit à Saint-Gilles, avec un videur. Le genre d’altercation qui n’a pas fini d’alimenter la polémique et de remplir les rubriques faits-divers des journaux. « J’étais à une soirée d’anniversaire à Saint-Gilles les Hauts avec un groupe d’amis. Dans cette soirée, il y a eu quelques échanges verbaux avec d’autres jeunes présents. Puis nous sommes partis à Saint-Gilles. Arrivés devant la discothèque du centre-ville, cette bande de jeunes était déjà à l’intérieur. Ils devaient penser que nous les suivions car quand nous sommes entrés, le videur, sans doute une connaissance à eux, nous a de suite prévenu : ‘Je vous surveille, je sais que l’un des jeunes, là-bas, a été frappé par l’un de vous’. Nous n’avons pas bien compris pourquoi cette fausse version livrée par le videur« .
Au cours de la soirée, le petit ami de Sarah et l’un des jeunes finissent par s’approcher, discuter et régler sereinement leur « contentieux ». Mais au moment où ils se serrent la main, le videur, interprétant mal la scène, surgit, menace le jeune homme et finit, en l’espace de quelques secondes, par lui donner un coup de tête en le poussant vers la sortie.
Au milieu de la cohue, le jeune homme est finalement jeté de la discothèque, la mâchoire cassée, des hématomes dans le dos et ses lunettes de vue brisées. Un certificat médical du médecin des urgences confirmera les blessures, et notamment une luxation dentaire. Il a eu un arrêt de travail de deux jours.
Le lendemain (hier, dimanche), le jeune homme porte plainte à la gendarmerie. « Le gendarme qui prend sa déposition nous confie que le videur en question, est déjà surveillé par leurs services« , raconte Sarah.
Au mois d’août dernier, deux frères avaient été passés à tabac par des videurs pour une banale histoire de cigarettes, ce qui avait valu la fermeture administrative de la Villa, une autre boîte de nuit de l’Ouest.