Une grève de la faim alors qu’il n’est pas directement concerné… C’est plutôt inhabituel. C’est le cas de Freddy Poonooswamy, appelé Krilin, qui est en grève de la faim devant la préfecture à Saint-Denis depuis sept jours contre le chômage à La Réunion, alors que lui est en CDI depuis un an.
Il explique : « Lorsque j’ai vu les maires manifester devant la préfecture pour mendier des petits contrats précaires alors que pendant leur campagne, ils disent être les candidats du changement. Mais on ne change rien avec du précaire ». Selon lui, les contrats aidés n’ont jamais été la solution mais « ont simplement permis de maintenir les chiffres du chômage », ajoute-t-il. Ils auraient aussi permis aux maires de « maintenir leurs militants avec du chantage grâce à ces contrats clientélisme ». « Ce n’est pas aux maires de donner du travail mais à Pôle Emploi ».
Krilin affirme avoir collectionné les contrats précaires pendant six ans avant d’être embauché en CDI en tant qu’animateur artistique à la FEDEP (Fédération dionysienne d’éducation populaire) il y a un an. « La situation de tous ceux qui sont au chômage me parle car j’ai passé 16 ans entre le RSA et le RMI avant d’avoir des petits contrats pendant six ans, raconte-t-il. Et j’entendais ceux qui travaillaient comme moi, qui disaient que les petits contrats ce n’était pas du vrai travail, qu’on ne se donne pas à fond, du coup. Et c’est un cercle vicieux ».
« Que les députés fraichement élus viennent avec les acteurs économiques et associatifs pour une concertation et la proposition d’un projet de loi »
Pour Krilin, c’est le « fléau du chômage qui entraîne cet état d’urgence à La Réunion » et la « guerre sociale » présente au quotidien. « Les vols, la violence, c’est le chômage qui crée cette insécurité sociale ; ce n’est pas un avenir de paix qu’on nous propose ».
Il a donc accumulé ses jours de congés et de récupération, soit 35 jours pour pouvoir continuer sa grève et demande des « minis états généraux » entre élus. « Que les députés fraichement élus viennent avec les acteurs économiques et associatifs pour une concertation et la proposition d’un projet de loi ».
Sans quoi, il restera dans sa tente devant la préfecture pour soutenir « le droit au travail qui nous est dû ».