Chaque semaine, en général le week-end, des dizaines de Mahorais partent à la chasse -le terme n’est pas trop fort- aux clandestins. Ils leur reprochent d’occuper illégalement leurs terres et d’être à l’origine de la délinquance extrêmement importante et violente qui sévit sur l’île.
Généralement prévenus longtemps à l’avance par un système d’affiches et par bouche-à-oreilles, ces Comoriens en situation irrégulière ne les ont généralement pas attendu et se sont enfuis pour se mettre sous la protection des forces de l’ordre.
A peine partis, les Mahorais s’en prennent à leurs bidonvilles, leurs bangas comme on les appelle dans l’ile aux Parfums, et détruisent tout.
Pris en charge et dans l’espoir de se voir relogés décemment par l’Etat français, les clandestins n’iront pas très loin pour la plupart. En général, des équipes de la PAF les attendent sur la route qui mène à Mamoutzou, la capitale. Le tri est fait entre ceux qui sont en situation régulière et les clandestins et ces derniers se voient conduire en centre de rétention, avant d’être expulsés vers les Comores.
Les autres atterrissent sur la place de la République à Mamoutzou, dans l’attente d’une solution qui n’existe pas. Le parc de logements sociaux est quasi-inexistant à Mayotte et le préfet ne sait quoi faire de ces Comoriens qui soit ont déjà obtenu la nationalité française, soit sont inexpulsables du fait qu’ils ont un enfant né à Mayotte, et qui sont donc Français de par le droit du sol.
Nombre de femmes comoriennes prennent en effet le risque de venir accoucher à Mayotte à bord d’un kwassa-kwassa avec cet objectif en tête. Et ce n’est pas un hasard si la maternité de Mamoutzou détient le record national du nombre de naissances…