« Sa lé pa normal », « Respekt a mwin ». C’est en ces termes qu’est rédigé un pantonier en format de poche pour dénoncer les violences faites aux femmes et dans les écoles. Un outil de communication édité en 10.000 exemplaires et qui sera disponible dans l’ensemble des structures de protection de la femme, mais aussi dans les commissariats, les gendarmeries, chez les médecins libéraux, ainsi que dans les infirmeries des écoles primaires, des collèges et des lycées. « L’enfant qui ramène chez lui ce pantonier en fera un sujet de conversation à un moment ou à un autre », indique Sophie Elizéon, déléguée régionale aux Droits des femmes et à l’égalité entre hommes et femmes.
Le pantonier de poche est petit, rigide et discret afin qu’il puisse être en permanence dans le sac à main par exemple. Il a été élaboré en collaboration avec l’aide d’organismes et d’associations de lutte contre les violences faites aux femmes. Il rappelle la définition de la violence, qu’elle soit physique ou psychologique, les adresses et numéros d’urgence à composer et les centres d’accueil comme les centres de médiation familiale ou bien l’Amafar-epe (Association des maisons de la famille de la Réunion – Ecole des parents et éducateurs) ou encore les centres de soutien matériel, à savoir les GUT (Groupement d’unités territoriales) et les Ccas (Centre communal d’action sociale).
Un bilan dans six mois
Souvent, les femmes victimes de violences sont dans le déni et le déclic arrive lorsque la situation devient trop dangereuse pour les enfants. « Les enfants peuvent être une raison de partir », indique Sophie Elizéon. Cet outil est la première phase d’une action de l’Ireps qui doit d’abord sensibiliser les publics prescripteurs.
Certaines des pages du pantonier sont volontairement blanches. « Il arrive fréquemment que les femmes ne se rappellent pas de leur propre numéro de téléphone », affirme Sophie Elizéon. Un bilan de l’impact de l’outil sera fait dans six mois afin de l’améliorer. A terme, le pantonier sera édité en plus grand nombre afin qu’il touche toutes les femmes qui sont concernées par des violences au sein de leur couple.