Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, a inauguré la Maison d’Accueil Temporaire pour les femmes victime de violences, située dans l’Ouest du département.
Il s’agit d’une structure d’accueil de neuf places qui ouvrira ses portes à la fin de l’année 2013. Trois familles peuvent y être accueillies en même temps. « Le principe de la maison d’accueil temporaire est d’accueillir les femmes victimes de violences avec ou sans enfant, durant une période de trois semaines. La Mat est un dispositif nouveau et innovant car cet établissement est proposé après l’urgence« , explique Sari Amar, directeur de l’association Soutien Solidarité Santé, qui gère la structure.
Pour les femmes en grand danger
La Fédération du réseau VIF, qui oeuvre pour la prise en charge des violences intra-familiales dans le cadre d’un parcours global, renverra ainsi des personnes vers la MAT. « Seront orientées les personnes qui sont en situation de grand danger », souligne la présidente du réseau VIF, Geneviève Payet. « Avec cette structure, nous allons pouvoir mettre en forme une nouvelle forme de prise en charge autour des violences intrafamiliales. Cela va nous permettre de faire des évaluations rapides avec un regard pluridisciplinaire« , ajoute-t-elle.
« Durant ces trois semaines, l’ensemble des partenaires se réunissent et travaillent ensemble sur la situation, au lieu de laisser un travailleur social à trouver des solutions seul. La prise en charge est globale : matérielle, financière, alimentaire, psychologique, sociale et juridique », poursuit le directeur de Soutien Solidarité Santé. » détaille le directeur de Soutien Solidarité Santé. La MAT, un projet national expérimenté pour la première fois à la Réunion, fera l’objet d’évaluation tous les trois mois.
« La plus insupportable des inégalités, c’est la violence conjugale », a expliqué Marie-Arlette Carlotti, qui a indiqué avoir inauguré un lieu qui était une promesse faite par la ministre des Droits des femmes, lorsque celle-ci était venue dans le département. « Le gouvernement développe des accueils d’urgence, comme celui que nous venons d’inaugurer à La Réunion puisqu’on a crée 30 hébergements d’urgence depuis la visite de Najat Valaud Belkacem« , a-t-eille souligné. Cette trentaine d’hébergements est exclusivement réservée aux femmes victimes de violences.
« Il faut que la plainte devienne la règle »
Pour les associations, comme pour la députée-maire Huguette Bello, qui était également présente, l’offre d’hébergement d’urgence est toutefois encore insuffisante, surtout dans l’Ouest « le parent pauvre en la matière« , selon Geneviève Payet. Ce à quoi Marie-Arlette Carlotti a répondu qu’elle relayerait la demande à la ministre des Droits des femmes.
La ministre déléguée chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion a ensuite détaillé les différentes mesures prises par le gouvernement pour lutter contre les violences faites aux femmes. « Nous allons embaucher dans l’ensemble des commissariats et des gendarmeries, l’endroit où la première porte est poussée par la femme qui a subi de violences, 350 travailleurs sociaux (au niveau national, ndlr) pour les accueillir et les accompagner », a indiqué Marie-Arlette Carlotti.
« Je demande également qu’on attribue le RSA aux femmes qui ont subi des violences car celles-ci ont besoin d’autonomie financière. J’aimerais que cela aboutisse rapidement« , a ajouté la ministre. Enfin, Marie-Arlette Carlotti a également annoncé que le gouvernement avait envoyé un protocole aux préfets « pour que la plainte devienne la règle et la main courante l’exception« , en matière de violences conjugales.