Plus de 720 élèves de huit collèges et de cinq lycées de l’île se sont donnés rendez-vous ce matin à la Nordev pour une conférence organisée par le Medef sur la mixité homme-femme dans l’entreprise.
Pour sensibiliser les jeunes avec une touche d’humour sur un sujet aussi important, le MEDEF Réunion a fait appel à Marie-Alice Sinaman et Jean-Laurent Faubourg, qui par des sketches, ont dévoilé à quel point nos comportements quotidiens sont empreints de sexisme.
Comme l’explique Didier Fauchard, le président de la commission écoles-entreprises et administrateur au MEDEF, « la difficulté que nous rencontrons dans le recrutement est de voir à quel point les filles qui sont pratiquement bien meilleures certaines fois au baccalauréat, ne suivent pas d’études supérieures ».
Pour le dirigeant du patronat, les entreprises « ont besoin de cette mixité », car dit-il, « les apports de chacun ne peuvent faire que progresser l’entreprise ». « Au niveau du Medef, nous poussons les entreprises à regarder cette problématique de la mixité au même titre que la pyramide des âges », ajoute-t-il.
Quelques témoignages sont venus agrémenter cette matinée, comme celui d’un frère et d’une soeur, qui ont choisi des métiers plutôt « atypiques ».
Romain, animateur dans la petite enfance
Anne, actuellement en deuxième année de maths sup’ classe préparatoire aux grandes écoles, mais également pompier volontaire, est venue témoigner de son épanouissement à faire des métiers dits « d’homme ». « J’ai choisi de faire pompier volontaire, c’est une vocation et un rêve depuis toute petite. Pour le métier d’ingénieur en mécanique que je souhaite exercer plus tard, c’est un métier avec plein d’action et de défis à relever que ce soit pour la population ou pour nous-mêmes », souligne-t-elle.
Son conseil à celles et à ceux qui n’oseraient pas franchir le pas des préjugés : « être ouvert d’esprit » et ne pas tenir compte des stéréotypes de la société car « ce n’est pas ça en vrai » , affirme-t-elle.
Son frère, Romain, exerce lui le métier d’animateur petite enfance en micro crèche. Il dit avoir choisi cette voie car il « aime bien le contact avec les enfants, les voir grandir et s’épanouir ». Il assure que dans son métier cela ne choque plus tellement de voir un homme exercer ce type de métier, car « les barrières ont déjà commencé à tomber ».
Même avis pour Michaël, sage-femme, qui a ouvert un cabinet sur Saint-André. Ce dernier affirme qu’en sept années de pratique, il n’a « jamais essuyé un refus de la part d’une femme », alors qu’il en consulte « entre 10 et 15 par jour ». S’il reconnaît qu’il a eu au début un peu de mal avec le terme de « sage-femme », le temps de comprendre ce que ce métier voulait dire, il dit vivre aujourd’hui pleinement son métier.