Au moins 10.000 Réunionnais touchés par les troubles causés par l’alcoolisation foetale (TCAF) et sa forme la plus grave, le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF).
Pour agir en amont, l’amendement de la sénatrice Anne-Marie Payet et le plan d’action régional de prévention et de prise en charge du SAF, témoignent d’une certaine volonté politique de prendre ce problème de santé et de société à bras le corps.
Pourtant des efforts restent encore à fournir et La Réunion, qui se voulait à l’avant-garde en matière de prévention du SAF, doit s’inspirer de ce qui se fait ailleurs, expliquait ce jeudi le docteur Denis Lamblin, le président du réseau SAFFrance à l’occasion d’une conférence dispensée à l’IUT de Saint-Pierre. « L’exemple pourrait peu-être venir du Canada où la prévention du SAF est une priorité et fait l’objet d’un travail de collaboration entre les différents acteurs du corps politique, social, éducatif et médical ».
« Des enfants qui sont déjà prédéterminés aux échecs scolaires et à la délinquance »
Dans le cadre d’un partenariat international entre le Canada, Israël et La Réunion, une équipe canadienne présentait donc ce jeudi ses recherches devant une assemblée d’acteurs du médicosocial. Ainsi a notamment été démontré le rôle déterminant de la nutrition pour réduire l’incidence du SAF.
Les recherches se poursuivront sur notre île où des enfants seront sélectionnés afin de mettre en évidence les risques de surhandicap et la nécessité d’un suivi et d’une prévention précoce.
« Un enfant tous les deux jours naît avec un cerveau lésé par l’alcool consommé durant la grossesse », rappelle le docteur Denis Lambin. « Des enfants qui sont déjà prédéterminés aux échecs scolaires et à la délinquance », ajoute-t-il.