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Un drôle d’oiseau dans le ciel de La Réunion

Pendant trois mois, les Réunionnais devront s'habituer à la présence au-dessus de leur tête d'un drôle d'attelage aérien. Le Bureau de Recherches Géologiques et Minières explore les entrailles de notre île depuis les airs. Etonnant.

Ecrit par zinfos974 – le lundi 05 mai 2014 à 14H33

Après Mayotte en 2010, la Martinique et la Guadeloupe en 2013, l’île de La Réunion passe à son tour au scanner géant piloté par la société Skytem. Le système, éprouvé au départ dans la prospection minière, suscitera à n’en pas douter des questionnements pour tous ceux qui n’auront pas jeté un coup d’oeil aux actualités.

Le projet, intitulé ReunEM pour « Réunion électro-magnétisme », a pour but de prendre depuis un hélicoptère une imagerie de type scanner des 200 premiers mètres du sous-sol. Techniquement, le dispositif se présente sous la forme d’une armature truffée de technologie (récepteur électromagnétique, antenne GPS, inclinomètre,…) reliée et donc soulevée par un hélicoptère. En l’occurrence, c’est la société Hélilagon qui suivra les instructions de la société spécialisée Skytem et du BRGM.

Une fois son envol pris, l’hélicoptère suivra un plan de vol prédéterminé qui l’amènera à quadriller le territoire à une moyenne de 80 km/h. Le dispositif tracté scannera en mouvement et passera à 40 mètres du sol. Le BRGM estime que 300 heures de vol seront nécessaires à l’élaboration d’une photographie rocheuse complète de l’île.

A l’image d’un portique pour l’embarquement d’un aéroport, cette armature géante enverra un signal électromagnétique projeté vers le sol. Les obstacles que rencontrera le signal donnera une idée de la nature physique de la roche rencontrée. Cette méthode n’est pas nocive pour l’homme ou le bétail puisque les niveaux de champ émis sont comparables à ceux d’un appareil électrique de 100W, ce qui demeure largement sous les seuils d’émission définis par la réglementation. L’exposition restera de toute façon très éphémère.

La Région en recherche de carrières pour la NRL : Une coïncidence ?

L’image ainsi obtenue doit livrer de précieux renseignements au bureau d’études comme l’identification des secteurs de roches dures en surface et en profondeur, mais aussi celle des épaisseurs de formations meubles d’altération (argiles) qui entravent l’accès aux gisements et qui dans certains cas peuvent aussi être utilisables. Le bénéfice attendu l’est aussi en matière de « ‘prospection hydrologique », assure Séverine Bes de Berc, directrice du BRGM.

 

Ce scanner depuis les airs n’est qu’un outil. Seul le travail d’interprétation au sol réalisé par les géologues jusqu’en 2015 fournira la cartographie en 3D espérée.
Cette étude menée par le BRGM intéresse la Région. Si elle coïncide étonnamment avec les travaux engagés pour la nouvelle route du littoral, David Lorion, 3e vice-président de la Région, affirme qu’elle « n’est pas liée à la NRL ». C’est plus sur du long terme que ces travaux seront utiles. Citons l’élaboration du schéma d’exploitation des carrières ou encore le plan de prévention des risques géologiques.

L’étude se veut aussi prospective. La raison en est simple. « A La Réunion, on a l’habitude d’exploiter les alluvions. On commence à ne plus en avoir. Dans 10 ou 20 ans, on en manquera », signale David Lorion. Tout naturellement, c’est vers les roches massives contenues sous le sol réunionnais qu’il faudra trouver la matière de substitution.

 

Un drôle d'oiseau dans le ciel de La Réunion

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