Il lui laisse la maison pour aller habiter dans une cabane
La ligne de défense du couple est simple. Monsieur aurait gentiment laissé la maison à madame après la séparation pour qu’elle élève les enfants, et lui serait allé habiter dans une cabane à la Plaine des Palmistes. Sauf qu’à cette adresse, il n’y a qu’un terrain vague et les amis du couple ne sont même pas au courant de la « séparation » censée avoir eu lieu il y a belle lurette.
« Ça m’évitait d’avoir à payer une pension alimentaire. C’était plus pratique que les factures d’eau et d’électricité soient toujours prélevées sur mon compte » affirme monsieur. « J’avais pitié de lui, c’est pour ça qu’il passait du temps à la maison, pour se doucher » affirme madame.
« Si je laissais madame toute seule, elle se faisait ennuyer par les types du coin »
Mais le clou du spectacle réside dans l’argument final, « si je laissais madame toute seule, elle se faisait ennuyer par les types du coin » affirme Patrick P. « Donc si on suit votre raisonnement, quand une femme séparée est toute seule, elle se fait ennuyer par des hommes à son domicile ? » ironise le président du tribunal correctionnel de Saint-Denis.
Pourtant, comme par magie aujourd’hui, le couple est de nouveau ensemble. « Vous comprenez, tout ça, ça nous a rapprochés, les ennuis avec la CAF et tout ». « Donc vous vous remettez ensemble, parce que vous avez des ennuis avec la CAF » conclut le président Courtial.
Au final, sur les sommes indûment perçues, une partie a été remboursée et la CAF n’a demandé au tribunal qu’un euro de dédommagement symbolique. Il reste au couple une ardoise de plus de 13.400 euros à régler au Département pour le RSA.
Le couple a finalement écopé d’une peine de trois mois de prison avec sursis, avec l’obligation de rembourser les sommes restantes.