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Un clavier universel révolutionnaire conçu à La Réunion

Le clavier universel "AlphaMax" est le fruit de son imagination et de sa persévérance. Si le projet voit le jour, il concrétisera un travail long de quatorze ans pour Georges Blanchard ! Le retraité dionysien affirme avoir inventé un clavier informatique universel multilingue.

Ecrit par Julie Ribeyra – le lundi 23 mai 2016 à 14H26

Georges Blanchard a pas mal vadrouillé. Photojournaliste pour l’Echo Républicain, le Géo Trouvetou a également travaillé dans le bâtiment. Polyvalent mais surtout extrêmement curieux, l’homme se décrit comme un « paresseux » depuis sa tendre enfance.« J’étais très flemmard mais je pouvais lire un livre par jour ». Après des recherches poussées et une obsession en tête : créer un clavier adapté à toutes les langues, il nous présente ses travaux. Un brevet est en cours d’enregistrement. 
 
Zinfos974 : Présentez-nous votre projet.
Georges Blanchard : Ce clavier n’existe encore qu’à l’état de maquette et j’en suis le créateur. En tant qu’inventeur indépendant, dans le cadre de « La Semaine de la Science », j’ai participé six fois au « Concours des inventeurs et innovateurs de La Réunion » et j’ai été primé quatre fois (2003, 2005, 2006, 2007) par la CINOR, Sciences Réunion, l’Association Technopole et la Délégation Régionale à la Recherche et la Technologie. En 2003 j’ai reçu un « Prix d’Encouragement » pour un premier prototype de clavier « latin accentué » plurilingue (espagnol, français, italien, portugais, etc.). Je n’ai cessé depuis de perfectionner le concept initial. J’engage actuellement une procédure de demande de Brevet d’Invention international auprès de l’INPI, en partenariat avec un constructeur renommé de matériel informatique, smartphones, tablettes et ordinateurs portables.
 
D’où vous vient cette idée de vouloir perfectionner les claviers d’informatique ?     

G.B. : Du fait de quarante-cinq ans de pratique professionnelle de claviers de machines à écrire, mécaniques à tiges, Olivetti électriques à marguerite ou IBM à boules interchangeables, électroniques à mémoire, de composition typographique pour l’imprimerie, de photocomposition et une flopée d’ordinateurs, Mac ou PC, tous aussi mal conçus les uns que les autres en ce qui concerne le traitement de texte. Je n’ai jamais constaté le moindre progrès depuis ma première « Valentine Olivetti » portable de 1970 AZERTY à tiges basculantes ! Mon innovation est l’aboutissement d’un très long travail de recherche suite à une phénoménale frustration, à une indicible exaspération face à un matériel totalement inadapté, ergonomiquement parlant, à la fonction pour laquelle il a  été créé : ÉCRIRE !…

Quel(s) matériel(s) vous semble complètement « inadapté » dans son ergonomie ?
G.B. : Premier constat : il n’y a rien au monde de plus génialement conçu qu’un smartphone ou un ordinateur portable. Mais il n’y a rien de plus stupidement conçu qu’un clavier de smartphone, de tablette ou d’ordinateur !… Il est aberrant que les communications qui s’effectuent à la vitesse de la lumière, par câble ou satellite avec Internet, soient encore et toujours irrémédiablement pénalisées par l’utilisation en amont d’un clavier vétuste, contemporain de Napoléon III et des poussives locomotives à vapeur du 19ème siècle.

Deuxième constat : l’anglais n’est aucunement une langue prédominante mais une langue minoritaire dans le monde, dépassée de loin par toutes les langues européennes cumulées : espagnol, portugais, français, allemand, italien, turc, polonais, azéri, grec, russe, ukrainien, etc., et par une multitude d’autres langues  exotiques , rares, vernaculaires ou « inventées » (comme l’espéranto) ayant aussi adopté l’alphabet latin, seul,  ou en remplacement de leurs idéogrammes ancestraux, comme le vietnamien par exemple.

Troisième constat : depuis l’avènement des tablettes tactiles, TOUS les fabricants se sont contentés, par paresse et manque d’imagination, de simplement « décalquer » leur archaïque QWERTY, en l’éclatant sur plusieurs pages. AUCUN constructeur n’a pensé à utiliser la grande surface vierge de l’écran pour élaborer un clavier spécifique  à ce nouveau support. Tous les départements R&D du monde s’échinent à tenter de raccourcir de quelques microsecondes les délais de transmission par câble ou satellite et aucun, nulle part, n’a osé remettre en cause l’élément le plus lent de toute la chaîne, le préhistorique clavier QWERTY !… Excédé par tant de laxisme, j’ai conçu pour ma tablette tactile, sur une seule page-écran, un premier clavier accentué « français » à 106 touches, et un second clavier « latino » (catalan, espagnol, gallois, italien, irlandais, portugais, etc.). C’est en regroupant et en combinant ces deux versions en une seule que j’ai pu créer le clavier multilingue universel « européen étendu » à 118 touches « AlphaMax ».

C’est ce clavier « européen » virtuel, achevé en 2010, qui m’a servi de base et de modèle pour créer un vrai « clavier physique » couplé à un écran classique (non-tactile) pour les deux configurations possibles : tablette et ordinateur portable, tant il était flagrant que l’ersatz virtuel ne pourrait jamais rivaliser avec un vrai clavier. Pour qu’il puisse conserver les mêmes capacités multilingues avec un nombre de touches obligatoirement limité, il m’a fallu concevoir un « sélecteur paratactile » qui permet de taper par une seule touche tout signe ou caractère affichable et affiché à l’écran. Ce clavier n’est donc pas limité au nombre de ses touches.

Que reprochez-vous donc tant aux claviers actuels utilisés dans le monde entier ?
G.B. : Leur obsolescence manifeste. Le téléphone et le clavier QWERTY ont été inventés simultanément il y a presque 150 ans. Le  premier n’a cessé de progresser de façon exponentielle pour aboutir aux smartphones actuels. Le second, tel le préhistorique cœlacanthe, n’a jamais évolué. C’est toujours le même que celui des premières machines à écrire mécaniques à l’époque du Pony Express et de la Conquête du Far West avec la première ligne de chemin de fer transcontinentale en 1869. Cet archaïque ancêtre américain n’a été conçu que pour la langue anglaise, dépourvue de tout signe diacritique, alors que quasiment toutes les langues européennes et dans le reste du monde utilisent des accents (grave, aigu, circonflexe, tréma) cédilles, tildes, macrons, ogoneks, hâceks, krouzeks, taravas, etc. pour préciser la prononciation, la place de l’accent  tonique, ou la « tonalité ».  Les « caractères spéciaux » de toute autre langue que l’anglais ne peuvent être obtenus que par de très lentes et exaspérantes procédures : la combinaison de plusieurs touches au clavier, par copier/coller à partir d’une table de caractères spéciaux ( Microsoft ), ou, le pire ! par la frappe d’un code  alphanumérique international « ASCII »  ou « Unicode » : Le temps d’écrire une phrase pour obtenir UN SEUL caractère !
 
Quel sont les avantages de votre clavier par rapport à ceux que vous critiquez avec tant de véhémence ?
G.B. : La simplicité, l’universalité et aussi et surtout la rapidité de frappe de texte. Mon clavier en damier est aussi instantané que celui d’un piano : sur chaque touche ne figure qu’un seul signe ou caractère ou une seule fonction.
 
Comment pouvez-vous prétendre qu’avec seulement 118 touches sur votre clavier vous puissiez taper du texte en toutes les langues, non seulement en alphabet latin mais aussi en grec ou en cyrillique ?
G.B. : C’est là tout le secret du « sélecteur paratactile » exclusif du clavier AlphaMax « infiniment extensible à l’écran » qui permet de taper par une seule frappe tout signe ou caractère, de n’importe quelle langue (ou alphabet autre que latin), affichable et affiché à l’écran aussi  facilement et instantanément que s’il figurait réellement sur le clavier physique.
 
Vous espérez vraiment que votre « clavier Alphamax » sera commercialisé dans un avenir proche ?
G.B. : Bien évidemment ! Il offre de tels avantages sur « l’ancien » qu’il serait malvenu de ne pas y croire !… Il y a de par le monde pléthore de concurrents rêvant d’une innovation majeure pour  tailler des croupières à Apple et Microsoft. Steve Jobs (R.I.P.) et Bill Gates n’ont jamais envisagé de « réformer », au sens militaire du terme, leur obsolète « maillon faible américain ». Cette idée ne les a même jamais effleurés !… Elle ne pouvait germer, fructifier et aboutir que dans le cerveau d’un Européen plurilingue, Français revendicateur et iconoclaste Breton. Le clavier européen AlphaMax est la réplique impertinente d’Astérix le Gaulois à l’arrogance caesarienne de l’Oncle Sam, un légitime camouflet d’Armorique à l’Amérique : « Kenavo QWERTY ! ». Ça ne coûte pas plus cher de fabriquer un clavier « européen » universel qu’un QWERTY américain obsolète, bien au contraire : Plutôt qu’une kyrielle de déclinaisons en claviers nationaux, plutôt mal que bien adaptés, langue par langue et pays par pays : Une définitive  avancée technologique : Un seul et unique standard de clavier informatique universel multilingue pour le monde entier !…
 
L’invention de ce clavier universel participe d’une plus grande ambition encore. Quelle est-elle ?
G.B. : Il est plus que temps et impératif que l’Europe et le reste du monde se libèrent enfin de l’hégémonie américaine et de ses très coûteux logiciels  propriétaires  préinstallés d’autorité sur la quasi-totalité des PC. Heureusement, la communauté des détracteurs des O.S. imposés de l’Oncle Sam s’organise et ne cesse d’innover!…Le clavier AlphaMax va être une aubaine pour tous les « mutins du logiciel libre ». Imaginez !… Demain, dans tous les établissements d’enseignement de la planète : Les mêmes modèles standardisés de tablettes et ordinateurs portables, de l’école primaire à l’université et au-delà, « de 7 à 77 ans », équipés enfin d’un « vrai de vrai » clavier multilingue universel et de toute une panoplie de logiciels ultra-performants, libres et gratuits, sous GNU/Linux. Ces applications seraient en permanence enrichies par la  dynamique et  très inventive communauté internationale de talentueux développeurs indépendants ! On ne peut rêver mieux !…

 

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