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Un alambic vivant… et dangereux: Bruce Lee la pas son cousin !

Correctionnelle mardi :

Ecrit par Jules Bénard – le mercredi 09 août 2017 à 14H18

Johnny a l’alcool mauvais et ses copains en guise de paillasson. Ils le savent mauvais quand il a bu ; alors, personne n’ose lui faire remarquer quand il commet des bêtises. Et ça lui arrive plus souvent qu’à son tour.

« Attende à ou, mi arviens po ou ! »

Ce gars de 26 balais, au CV judiciaire quelque peu encombré, avait vraiment beaucoup bu, le 1er. avril dernier à Saint-Louis. A la vitesse d’une MG 42, le président François Strawinski récite, sans souffler : 

« Cinq bières, du cognac, du rhum, et un litre de punch coco à vous seul. Quelle quantité de rhum ? »
« Ben… in paquet sûrement ».

« Lorsqu’un de vos amis vous fait remarquer que vous faites trop de bruit en pleine rue, vous le prenez très mal ».
« Ben à fèr lu la dit à moin ça lu aussi ? »

Le Johnny, quand il est pété comme une calebasse, se croit invincible. Et s’il ne l’est pas, il s’arrange pour se faire justice. Les remarques de son copain le mettant en rogne, il hausse le ton, les râlés-poussés commencent comme il était à prévoir, les gnons et horions se mettent à voler bas. Johnny finit par se prendre une pêche en pleine poire et comprend qu’il n’aura pas le dernier mot. Il s’enfuit mais…

« Attende à ou ! Mi arviens po ou moin là. Mi sa tuer à ou » .

Joignant le geste à la parole, notre irascible va jusque chez lui, s’empare d’un couteau et revient régler son compte à l’importun qui a eu le culot d’être plus fort que lui. « Et pas un petit couteau à découper le steack, fait remarquer la procureur Gauvin, un couteau de belle taille » . Sur les photos des scellés, on constate qu’avec un tel engin, les blessures peuvent se révéler létales. Du genre couteau à jambon des charcutiers. Ouf !

« Le couteau ? Jus’ po fé peur à li ! »

De retour sur les lieux de l’altercation, Johnny tente de rejouer « Règlements de compte à OK Corral » mâtiné de « La vengeance se mange chaud ». Mais il est tellement rhumé-bièré-punchcocoïsé-cognaquisé que ses gestes sont plutôt décousus. Il parvient néanmoins à taillader le bras de son soi-disant ami.

Le plus triste, dans cet attrape-moi-que-j’te-pique est que, comme le fait remarquer le président, ces cinq-là sont réellement des amis. Ils ont l’habitude de sortir et, surtout, de boire ensemble. Et lorsqu’ils commencent à distiller, i conné quand i commence, i conné pu quand i arrête !

La victime s’en sort avec une estafilade plutôt intéressante et moins de 8 jours d’ITT. Le second coup, avorté de justesse, aurait pu faire plus de dégâts.

Le président demande à l’accusé quelles étaient ses intentions en allant chercher le couteau.

« Jus’ po fé peur à li ! »
Après avoir vociféré « Mi sa tuer à ou » ?
« Eh bien, commente sobrement le président, il faudra vous arrêter de boire sinon, nous, nous allons vous y contraindre ! »

« Un père de famille, ça ? »

La procureur Gauvin s’est désolée de la répétition des faits-divers sanglants dans la presse. Et fait allusion au récent meurtre de Primat, où victime et meurtrier étaient aussi des amis. « Ce sont souvent des groupes d’amis qui boivent ensemble mais ne savent pas s’arrêter. Cette escalade de la violence est intolérable ! Ici, le prévenu semble reconnaître les faits mais n’a aucune conscience du fait qu’il a failli tuer son ami. Et c’est un père de famille, ça ? »

Le tribunal a été gentil : 4 mois avec sursis, obligation de soins et obligation de chercher activement un travail.

 

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