Un agriculteur de Pierrefonds résiste face aux bulldozers. Exploitant d’un bail à ferme depuis 18 ans, Jean-Alain Grondin livre bataille face au propriétaire des parcelles irriguées qu’il occupe.
Le terrain est programmé pour être grignoté par l’aménagement de la zac Pierrefonds à Saint-Pierre. S’il s’est fait à l’idée de devoir quitter les lieux au plus tard dans 5 ans, date de fin de son bail, il réclame aujourd’hui une indemnisation à la hauteur de la perte financière subie.
Face à cet énième cas d’expansion du béton sur des terres agricoles, la chambre d’agriculture est venue épauler l’exploitant, hier, sur son site. « Nous à la chambre, on va envoyer un technicien arboricole afin qu’il puisse faire une estimation de la productivité d’un manguier. Cette estimation devra répondre à la question : qu’est-ce que ça rapporte par an ? Pour que l’on puisse savoir exactement à quelle hauteur M. Grondin doit être indemnisé », assure Jean-Bernard Maratchia, 1er vice président de la chambre d’agriculture qui poursuit : « De quoi il va vivre demain ? Il a 51 ans. »
« Je suis prêt à partir », évoque le producteur de mangues mais sous conditions : soit après avoir été indemnisé, soit après avoir pu achever les 5 dernières récoltes sur ses 600 manguiers…
L’agriculteur s’acquitterait normalement de son loyer, ce que conteste le propriétaire qui dit ne pas avoir été payé depuis 10 ans. « Avant de nous engager à le soutenir, on a examiné son dossier. Il est réglo », constate le représentant de la chambre verte. « Monsieur est reconnu au titre d’arboriculteur. Il a obtenu son branchement d’eau à la Safer. Il a en plus eu du courage de faire un peu de maraîchage alors que s’est installée, à proximité, une exploitation de carrière. Mais de l’autre on a un propriétaire qui veut vendre », admet-il.
Selon les informations livrées par l’agriculteur, son propriétaire et lui n’ont pas pu tomber d’accord sur le niveau d’indemnisation. Sans accord amiable, c’est le droit qui devra trancher entre les deux « résistants ».