22 septembre 2015, Langevin, 6h30. Pratiquement pas de circulation, route dégagée, ciel clair… A la hauteur de la Balance après la rivière, un vieil homme, 93 ans, traverse la chaussée dans les clous. Le malheureux, qui n’allait pas vite en raison de son âge, n’a probablement pas compris ce qui lui arrivait.
Survient une Honda 1000. La moto allait-elle au-delà des 50 km/h autorisés ? Allait-elle plus vite ? Le choc, en tout cas, ne peut être évité.
Un témoin « somanqué… riskab »
Le vieillard est tué sur le coup. Le pilote tombe, grièvement blessé lui aussi.
Il ne pourra fournir aucune explication de ce qui s’est passé : « Je n’en ai aucun souvenir. Tout ce dont je me rappelle, c’est que j’allais à mon travail et que j’ai eu comme un malaise, quelques virages avant le lieu de l’accident. Puis, je débouche dans la ligne droite, un peu avant la place du drame, et là, c’est le trou noir ».
Aujourd’hui encore, à la barre, toujours traumatisé par le fait d’avoir causé la mort d’un être humain, il ne peut en dire plus. Il ne se souvient même pas avoir été ébloui pour la bonne raison que le soleil ne lui était pas défavorable à ce moment précis.
Un témoin « aurait » prétendu qu’il « lui semble » que la moto « allait peut-être » à plus de 50 km/h ; ce qui laisse planer une foule de questions. A commencer par celle-ci : comment un piéton, non motard, peut-il estimer la vitesse d’un deux-roues ?
Un compte-tours bloqué…
Le malaise, le « trou noir », ni la partie civile ni le parquet n’y croient une seule seconde.
Le compte-tours du bolide est resté bloqué à 3500 tours-minute, ce qui prouverait indubitablement que la moto allait trop vite ; sinon qu’elle était en phase d’accélération. Ce qui prouve surtout à notre avis une seule chose : cette avocate des parties civiles, pas plus que madame la substitut n’y connaissent que pouic en deux-roues… ni aux moteurs en général.
Quand un conducteur rétrograde brusquement, vous pouvez être sûr et certain que son compte-tours va faire un saut impressionnant dans les hauteurs du tableau !
Le malaise ? Ils n’y croient pas plus : le pilote est en très bonne santé, ne prend pas de médocs, ne boit pas, ne se zamale pas.
Pour les deux parties, il y a eu manifestement trop grande vitesse et défaut de maîtrise. Les deux accusatrices ont durement enfoncé le clou, la partie civile en raison du nombre pharamineux de plaignants (voir ci-après) ; la substitut allant jusqu’à réclamer 3 ans de prison dont deux ferme.
Tiens ! Il y a de l’argent à gagner ?
Me Albon n’avait pas la partie facile mais son intervention fut toute empreinte de dignité vu la gravité des faits. Le jeune avocat s’est déclaré « frustré » car il n’y a aucune explication valable à ce drame. S’avouant dubitatif quant à la fiabilité du témoignage (« il me semble que… »… « je crois que… »), il a mis en avant le fait que ce n’est pas en expédiant le pilote derrière les barreaux qu’il pourrait travailler et indemniser les plaignants.
Le tribunal l’a entendu : 2 ans avec sursis ; annulation de son permis moto pour un an ; suspension de ses autres permis pour 6 mois ; 1000 euros d’amende. Les intérêts civils seront déterminés lors d’une audience ultérieure.
Pour en revenir aux parties civiles… Elles ne sont pas moins de 7 !!! Les frères et sœurs du décédé « car il prenait soin de tous ». « Il était un peu leur père de substitution ». Pour des gens de 70, 75 ans ? Un père de substitution ? Et les neveux et nièces qui réclament une part du gâteau ? Lors de l’accident, les uns et les autres, sauf deux proches, n’étaient pas disponibles pour venir voir et donner la main.
Plus tard, ils s’aperçoivent qu’il y a de l’argent en jeu. Sans commentaire.