De la vanille Bourbon, des épices, du jus de canne, du vétiver, des essences, et bien d’autres réjouissances gustatives, le tout emballé et pesé du côté de Bruxelles en Belgique. Un Réunionnais relève le défi depuis deux ans.
Frédéric Céleste, 42 ans, est un enfant de Saint-Pierre. Arrivé il y a douze ans dans le plat pays pour y entamer sa carrière d’assistant juriste pour une grande instance européenne, l’homme s’est lancé dans un pari fou il y a quelques années.
« J’ai eu l’idée de monter cette entreprise pour faire découvrir les saveurs des DOM. Une idée qui me trottait dans la tête depuis quelques années déjà. L’idée, je l’avais depuis la fac mais je n’avais pas encore l’opportunité et le projet n’était pas assez mûri« . Une pause dans cette première carrière était donc indispensable.
La « Charrette exotique » propose deux types de prestation. Celui de traiteur tout d’abord, en direction des particuliers et des entreprises… La seconde est plus volumineuse. « Depuis un an, je propose des produits à la vente de gros. Les commandes viennent des restaurants plus particulièrement« .
« Les produits de la Réunion sont très appréciés des pâtissiers« . Mais attention au quiproquo. « Evidemment, le produit le plus connu est la vanille. Mais l’appellation « Vanille Bourbon » est utilisé par Madagascar également« . Le travail de Frédéric Céleste est aussi celui d’aiguilleur des saveurs, vers l’original, la Vanille de la Réunion.
« Quand j’ai quitté la France après mes études, j’ai travaillé directement au Parlement européen en tant qu’assistant juriste au sein de la délégation française. C’est en discutant avec des connaissances que je me suis rendu compte de tout l’intérêt que mes collègues portaient aux produits des outre-mer. A chaque fois qu’il en était possible, j’ai fait découvrir les produits de chez nous« .
A Bruxelles, le marché est ouvert. « C’est simple, je n’ai pas de concurrence sur ce créneau gastronomique. Vous allez trouver des magasins de produits exotiques mais tous sont tournés vers les Caraïbes, la Dominique, Cuba, etc…« .
« Le produit star c’est la vanille fraîche ! »
A ce jour, la petite société détient un atelier de fabrication, un petit dépôt-vente de gros. « Nous ne faisons pas dans l’épicerie fine. c’est la prochaine étape« . Installé depuis deux ans seulement, le patron se veut réaliste et prudent. « Nous faire connaître du côté de l’Allemagne, des Pays-Bas, de l’Europe du Nord voire de l’Est est la logique. Nous ne visons absolument pas le marché français. Bien au contraire, en France, un domien peut quasiment tout trouver. Mais pas ici« .
Encore mieux, le commerçant prend le parti de privilégier les produits respectueux de l’environnement. « Je me fais fournir en confiture bio d’un célèbre producteur de vanille du Sud de l’île« , M. Leichnig pour ne pas le citer. Qualité garantie. « Je recherche à la fois des produits issus de l’agro alimentaire classique, et s’il y a la possibilité du bio autant le faire connaître« .
Même s’il dit travailler en étroite collaboration avec des producteurs de la Réunion, Frédéric Céleste y ajoute un bémol. « Ce n’est pas le nombre de producteurs qui fait défaut à la Réunion mais c’est l’organisation des filières d’export » qui n’est pas assez structurée et visible selon lui. « Je me rends compte que les producteurs péi se cantonnent au local« . Il prend l’exemple du « produit star qu’est la vanille fraîche !« . « Nous avons des excellents produits. Le dire entre nous c’est bien, mais le faire connaître ailleurs qu’à la Réunion c’est mieux« , espère le gérant de la [Charrette exotique]urlblank:http://www.facebook.com/lacharetteexotique .
A la question d’éventuels regrets d’avoir mis de côté sa vie d’avant, il précise : « je n’ai aucun regret. C’est une nouvelle aventure ! » s’amuse Frédéric Céleste.