Ce fait divers défraie la chronique en Guyane. Les protagonistes? Un policier d’origine réunionnaise et deux Guyanais, un frère et une soeur. Le 18 mars, 5 heures du matin. Sébastien Ichaye est hors service et sort de soirée. Il s’arrête devant un immeuble dans Cayenne où il connait du monde. Le Réunionnais klaxonne à deux reprises. Là, deux riverains montrent leur mécontentement. Le ton monte rapidement et ils décident de descendre pour régler cette histoire.
Sébastien Ichaye se retrouve face à un homme et une femme qui, n’ayant visiblement pas froid aux yeux, sont armés d’un pot d’échappement. Le Réunionnais se défend, peut-être trop bien, regrettent aujourd’hui ses collègues. L’altercation est violente.
Les collègues trouvent la peine sévère et injuste
Pendant le procès, le Réunionnais affirme avoir agi en légitime défense. Les plaignants, victimes de coups et blessures, expliquent avoir échappé à des séquelles plus graves. On leur prescrit 5 et 45 jours d’ITT (Interruption Temporaire de Travail).
Parce que le Procureur estime que le Réunionnais « n’a pas contenu sa force dans un cadre privé« , peut-on lire sur France Guyane, il requiert une peine de douze mois de prison avec sursis, assortie d’une mise à l’épreuve de deux ans et une obligation de soins pour la violence.
Or, le délibéré, tombé il y a quelques jours, est plus sévère. Sébastien Ichaye, dont la femme et l’enfant habitent à La Réunion, est condamné à 6 mois de prison ferme, et 6 avec sursis. Les syndicats de la profession se mobilisent depuis. Ils rappellent, à l’instar de son avocat, que le Réunionnais s’est retrouvé face à deux personnes qui, munies d’un pot d’échappement et de boites de conserve, portent le premier coup.
La légitime défense n’ayant pas été retenue, Sébastien Ichaye a décidé de faire appel de la décision. Les policiers se sont déjà mobilisés et des tracts, notamment de Alliance Police Nationale, vont être diffusés en Guyane et à la Réunion.